Le Web de l'Humanité
Le
soutien sans faille de Paris à Olmert
Pierre Barbancey
Nicolas Sarkozy et Ehud Olmert
Mardi 23 octobre 2007
Diplomatie . Le premier
ministre israélien a été reçu à bras ouverts hier à l’Élysée
par le président français, qui n’a pas eu un mot contre
l’occupation israélienne.
Ils ne sont pas amis de trente ans mais c’est tout comme.
Pour preuve, la longue accolade donnée par Nicolas Sarkozy au
premier ministre israélien, Ehud Olmert, reçut officiellement
hier à l’Élysée puis à Matignon. Un déplacement
diplomatique sans aucune difficulté pour Olmert, qui sait qu’il
peut compter sur le soutien sans faille du président français.
Ensemble, ils ont fait « un point sur la situation au
Proche-Orient avant la conférence d’Annapolis » (États-Unis),
prévue le mois prochain.
Le chef du gouvernement israélien « a souhaité que la
France joue tout son rôle dans la conférence d’Annapolis »,
et le chef de l’État français a dit « sa disponibilité
à aider d’une manière ou d’une autre » au bon déroulement
de cette réunion internationale sur le Proche-Orient. Des propos
assez amusants : interrogé hier par l’Humanité pour
savoir si l’Union européenne (UE) avait été invitée à cette
conférence et si une date était annoncée, le ministère français
des Affaires étrangères, en la personne de son porte-parole
adjoint, a répondu : « À notre connaissance, aucune
invitation n’a encore été envoyée pour la conférence
internationale d’Annapolis. »
Ce qui n’a pas empêché Nicolas Sarkozy de souhaiter que
ladite conférence soit l’occasion, « dès lors que la sécurité
de l’État d’Israël était assurée », de « faire
preuve de créativité » et d’« essayer de faire des
gestes » sur le chemin de la paix, selon David Martinon,
porte-parole de la présidence, sans autre précision. On comprend
mieux la position des Affaires étrangères, ainsi exposée à
l’Humanité qui demandait si « la France considère que le
futur État palestinien doit se construire dans les frontières de
1967 » : « La France considère que le statut
final de l’État palestinien et ses frontières devront faire
l’objet d’une solution négociée entre les parties, sur la
base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des
Nations unies. La relance d’un processus négocié est la seule
façon d’aboutir à un règlement juste et durable, sur la base
des résolutions de l’ONU, en vue de l’établissement de deux
États viables, démocratiques, vivant côte à côte dans la sécurité
et dans des frontières sûres et reconnues ».
Dans ces conditions, Sarkozy et Olmert pouvaient bien passer en
revue les points qui pourraient être en discussion à Annapolis
(droit au retour des Palestiniens, statut de Jérusalem…), en
l’espèce le droit international ne semble pas applicable.
Contrairement aux résolutions concernant le Liban…
Les deux hommes ont également parlé nucléaire. Pas le nucléaire
israélien mais plutôt l’iranien. Israël réclame une nouvelle
résolution des Nations unies destinée à empêcher l’Iran de
se doter de l’arme nucléaire, tandis que Téhéran continue
d’affirmer vouloir poursuivre ses activités d’enrichissement
de l’uranium à des fins pacifiques. « Israël et la
France partagent le souhait que le programme iranien se passe dans
la plus grande transparence dans un objectif pacifique. Ni pour la
France ni pour Israël il n’est acceptable que l’Iran soit doté
de l’arme nucléaire », a rappelé David Martinon.
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Publié le 24 octobre avec l'aimable autorisation de l'Humanité.
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