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L'hypocrisie gouverne l'Occident
Paul Craig Roberts
30 septembre 2007
La honte a disparu de la « civilisation
» occidentale. L'hypocrisie a pris sa place.
Le 28 septembre, le
premier ministre britannique Gordon Brown pouvait être entendu
sur la Radio Publique Nationale condamnant le gouvernement en
Birmanie pour son usage de la violence contre les manifestations démocratiques.
Brown déclarait le dégoût du peuple britannique contre la
violence infligée à son peuple par le gouvernement Birman.
Mais ne Brown ne
dit rien de la violence qu'infligeait le gouvernement britannique
aux Irakiens et aux Afghans.
George W. Bush a
aussi pris une attitude irréprochable quand il a déclaré : « Le
monde observe le peuple de Birmanie prendre les rues pour exiger
la liberté, et le peuple US se tient solidaire de ces braves gens.
» (La
junte restreint les communications des protestataires en Birmanie,
par Edouard Cody, Washington Post le 29 septembre 2007)
Bush et Brown n'ont
pas la même sympathie pour les peuples d'Irak et d'Afghanistan.
Ni Bush ni Brown ne sont solidaires de ceux qui exigent d'être
libérés de l'occupation étrangère par les troupes Étasuniennes
et Britanniques. En fait, Bush et Brown, en tant que commandants
en chef, font une nouba de massacres qui donne un air extrêmement
mesuré au gouvernement de Birmanie en comparaison.
Pourquoi les
soldats Britanniques ont-ils été envoyés tuer les Irakiens et
les Afghans ? Le 11 septembre n'avait rien à voir avec le
Royaume-Uni. Sans doute ce Tony Blair corrompu a été soudoyé
pour entraîner le peuple Britannique dans la guerre de Bush au
Moyen-Orient pour hégémonie US-Israélienne, mais Brown n'a rien
fait pour mettre fin à l'utilisation par Bush des militaires
Britanniques comme des mercenaires.
Les présentateurs
de la Radio Publique Nationale soutenaient aussi le peuple Birman,
mais ils se montrent aussi peu perturbés par les cinq ans de
guerre de Bush qui, nous le savons maintenant, étaient entièrement
légitimées par des mensonges. Al Qaeda n'est pas les Talibans,
et l'Irak n'avait pas d'arme de destruction de masse. Ni l'un ni
l'autre de ces pays ne présentait de menace pour les USA.
Maintenant que nous le savons, pourquoi les médias donnent-ils
toujours à Bush et à Brown un laissez-passer pour user de
violence contre les Irakiens et les Afghans ?
Pour en venir au
fait, quelle est la différence entre Bush et Brown d'une part et
le gouvernement Birman meurtrier de l'autre ? Bush et Brown sont
en fait bien pires. Ils feignent d'être des démocrates concernés
par ce que veulent réellement les gens. Le gouvernement Birman ne
prétend pas être autre chose qu'une dictature militaire. De
plus, le gouvernement Birman est décent par comparaison car il
n'a commis aucune ace d'agression criminel flagrant -- des crimes
de guerre sous la norme de Nuremberg -- en envahissant d'autres
pays et en essayant de les occuper.
En dépit de tout
les massacre effectués par Bush, il est avide de toujours plus de
sang. Lui et Israël ont l'Iran dans leur collimateur.
Tous les
indicateurs disent que Bush va attaquer l'Iran. La propagande, la
diabolisation, et les mensonges grossiers sortent à flots du régime
Bush et de ses médias et universitaires propagandistes tels que Lee
Bollinger, le président de l'université de Colombia. Les
deux partis au Congrès se rangent derrière la future attaque de
l'Iran. Le méprisable sénateur Joe Lieberman a même glissé un
projet de loi pour donner le feu vert à Bush [il s'agit de la
garde révolutionnaire iranienne rangée dans la liste des
organisations terroristes, NDT].
Qui va retenir Bush
d'un troisième crime de guerre ? Pas son vice-président, pas son
conseiller à la sécurité nationale, pas son ministre de la défense.
Pas sa ministre des affaires étrangères. Pas le Congrès. Pas
les militaires US [sait-on jamais ? Car il y a réellement une
dissidence dans l'Air Force et dans les services secrets, comme le
montre cet
article anglais, NDT]. Pas les gros bonnets corporatistes. Pas
le lobby d'Israël. Pas les « alliés » achetés et payés.
Pas le mouvement pacifiste. Pas les Étasuniens. Certainement pas
les médias.
Les Étasuniens
sont satisfaits quels que soient les crimes commis par leur
gouvernement tant qu'ils sont justifiés par leur sécurité.
L'empressement des
Étasuniens à massacrer les autres sorti de la peur pour leur
propre sécurité est un résultat du 11 septembre. Le mouvement
pacifiste est impuissant, parce qu'il a accepté l'histoire
gouvernementale du 9/11. S'opposer à une guerre quand vous
acceptez les raisons du gouvernement pour la guerre est une
position indéfendable.
Le régime Bush
sait que si les gens gobent son histoire du 9/11, ils admettent
n'importe quoi. La propagande fait taire les faits, et les Étasuniens
tombent d'un jeu de mensonges dans un autres. Les pirates de l'air
allégués du 9/11 venaient tous de pays alliés des USA,
principalement d'Arabie Saoudite, mais les Étasuniens croient les
mensonges du gouvernement selon lesquels l'Afghanistan, l'Irak,
l'Iran, et la Syrie sont responsables. Les Étasuniens ont été
convaincus que sans « changement de régime » dans ces
pays, la superpuissance US restera démunie face aux Musulmans
apatrides armés de couteaux tout usage.
Les Étasuniens ont
subi un lavage de cerveau pour qu'ils avalent que les Musulmans
les détestent pour leur « liberté et leur démocratie,
» alors qu'en fait le problème est la politique étrangère
immorale et l'interférence du gouvernement US dans les affaires
internes des pays Musulmans. Le message de Bush envers le
Moyen-Orient est limpide : Être un État fantoche ou être détruit.
En attendant, pour
empêcher la démocratie et les libertés civiques et ne pas faire
obstacle à la sécurité des Étasuniens, Bush a annulé l'habeas
corpus, le jugement en bonne et due forme, le droit à la représentation
par un avocat, la confidentialité, et la séparation des pouvoirs
exigés par la Constitution US. Autrement, dit Bush, nous perdrons
la « guerre à la terreur. »
Bush dit qu'il a sécurisé
les Étasuniens en les débarrassant de ces obstacles
constitutionnels à leur sécurité. Et dès que les bombes US
tomberont sur l'Iran et la Syrie, ces pays seront libres et démocratiques,
aussi, comme l'Irak et l'Afghanistan.
En menant les Étasuniens
à cette conclusion, Bush a fait tomber les États-Unis dans un
nouvel abîme de l'intelligence et de la moralité humaine.
Paul
Craig Roberts fut Secrétaire Adjoint au Trésor dans
l'administration Reagan. Il est l'auteur de Supply-Side
Revolution : An Insider's Account of Policymaking in Washington
; Alienation
and the Soviet Economy et Meltdown:
Inside the Soviet Economy, et est coauteur avec
Lawrence M. Stratton de The
Tyranny of Good Intentions : How Prosecutors and Bureaucrats Are
Trampling the Constitution in the Name of Justice. Clic
ici
pour l'entrevue [en anglais] de Peter Brimelow de Forbes Magazine
avec Roberts au sujet de la récente épidémie d'inconduite des
procureurs.
Original : http://www.vdare.com/roberts/070930_hypocrisy.htm
Traduction de Pétrus Lombard pour Alter
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