Alter Info
Olmert
et Bush ou Meneur et Vassal
Paul Craig Roberts

Paul Craig Roberts - Photo Alter Info
16 janvier 2008
La semaine dernière,
après avoir encouragé bassement la droite du gouvernement du
Premier Ministre israélien Ehud Olmert, George W. Bush, le Président
étasunien, menait dans les pays arabes la campagne israélo-néo-conservatrice
contre l'Iran. Semblant aussi sincère que le « Singe
Philipin, » Bush leur a déclaré, « L'Iran est le
principal État parrainant le terrorisme, » et, « les
actions de l'Iran menacent partout la sécurité des nations.
»
Sans aucun effet.
Tous les pays du monde, savent aujourd'hui, excepté les Étatsuniens,
que les USA sont le principal État du monde qui sponsorise le
terrorisme, et que les néo-conservateurs poussent l'hégémonie
étasunienne sur le monde, menaçant partout la sécurité des
nations.
Mais avant d'entrer
dans le vif du sujet, voyons d'abord ce que Bush veut dire par « terroriste
» et parrainage du terrorisme par l'Iran.
Bush considère
l'Iran comme le principal État sponsor du terrorisme, parce qu'il
est censé financer le Hezbollah au Liban et le Hamas dans le
ghetto palestinien. Le Hezbollah et le Hamas sont deux
organisations dont la raison d'être est l'agression israélienne
contre la Palestine et le Liban. Ces deux organisations sont
stigmatisées « terroristes » parce qu'elles résistent
au hold-up israélien sur la Palestine et sur le Sud Liban. Toutes
deux sont des organisations de résistance. Leur résistance à
l'expansion territoriale d'Israël fait d'elles des « terroristes.
»
Ce sont terroristes
parce qu'elles ne reçoivent pas des milliards de dollars d'aide
militaire étasunienne et ne peuvent pas aligner d'armée sur le
terrain, avec des chars, des avions et des hélicoptères de
combat, soutenus par les satellites espions étasuniens et
l'armement nucléaire d'Israël, même si le Hezbollah, une petite
milice, a vaincu deux fois l'armée israélienne. Mais, la
Palestine est si totalement sous la coupe d'Israël, que le Hamas
peut seulement résister avec des kamikazes et des missiles périmés.
Il est malhonnête de condamner la réaction terroriste sans blâmer
les tactiques qui la provoquent.
Les États-Unis
sont en guerre en Irak parce que les néo-conservateurs veulent débarrasser
Israël des gouvernements musulmans, d'Iraq, d'Iran et de Syrie,
qui ne sont pas des succédanés étasuniens et, qui par conséquent,
sont prêts à financer la résistance palestinienne et libanaise
contre l'agression israélienne. Israël, le protégé des États-Unis,
désobéit aux résolutions de l'ONU depuis quatre décennies et
extirpe méthodiquement les Palestiniens de Palestine.
Les États-Unis ou
Israël ne se croient pas eux-mêmes des États terroristes, mais
les preuves sont exhaustives et écrasantes. Grâce au pouvoir du
lobby israélien, les Étasuniens ne connaissent que la version
israélienne de l'histoire, selon laquelle les malveillants
Palestiniens antisémites ne laisserons jamais vivre en paix les
irréprochables Israéliens, et persisteront dans leurs attaques
terroristes injustifiées contre l'innocent État israélien.
Les faits diffèrent
notablement de la propagande du lobby israélien. Israël occupe
illégalement la Palestine. Israël envoie des bulldozers dans les
villages palestiniens, abat les maisons palestiniennes, en tuant
à l'occasion un manifestant Étasunien dans le processus, et déracine
les oliveraies palestiniennes. Israël coupe l'eau des villages
palestiniens, des hôpitaux, des exploitations agricoles, des
artisanats et des écoles. Israël construit des routes spéciales
à travers la Palestine, sur lesquelles seuls les Israéliens
peuvent circuler. Israël établit des postes de contrôle partout
pour entraver le déplacement des Palestiniens vers les hôpitaux,
les écoles et entre ghettos ou enclaves. Beaucoup de Palestiniens
meurent de l'incapacité à traverser les postes de contrôle pour
se faire soigner. Israël construit des colonies illégales sur
les terres palestiniennes. Les « colons » sionistes israéliens
se sont donné pour tâche d'expulser les Palestiniens de leurs
villages et villes afin de les transformer en colonies israéliennes.
Un immense mur a été construit pour séparer les terres
palestiniennes volées du reste des ghettos isolés. Les soldats
israéliens abattent les enfants palestiniens dans les rues. Voilà
ce que font les « colons » sionistes israéliens.
Tout cela a été
documenté tant de fois par tant d'organisations qu'il est pathétique
que les Étasuniens en soient si ignorants. Par exemple, des
groupes de paix israéliens, comme Gush Shalom ou le Comité
Israélien Contre les Démolitions de Maisons de Jeff Halper,
fournissent une abondante documentation sur le vol de la Palestine
par Israël et sur la persécution des Palestiniens.
Chaque fois que
l'ONU adopte une résolution condamnant Israël pour ses crimes,
les Etats-Unis opposent leur veto.
Le film du Comité
Palestinien d'Aide Agricole, « Le
Mur de Fer, » révèle l'énormité des crimes commis par
Israël contre la Palestine.
Le Président Jimmy
Carter, l'ami d'Israël, a essayé d'apporter la paix au
Moyen-Orient, mais il a été contrecarré par Israël. Carter a
été diabolisé par le lobby d'Israël pour avoir, en disant la vérité,
appelé « apartheid » la situation créée par Israël.
Des historiens,
notamment les meilleurs d'Israël, comme Ilan Pappe, ont documenté
Le
nettoyage ethnique de la Palestine, dans l'ouvrage de
Pappe ainsi intitulé, publié en 2006.
Les Israéliens,
comme Uri Avnery, ancien membre de la Knesset, sont les plus
grands critiques de la politique israélienne envers la Palestine,
que l'on ne puisse trouver aux États-Unis. Le journal israélien Haaretz
critique plus franchement la politique israélienne que n'oserait
le faire tout journal d'Amérique du Nord ou d'Europe.
Mais tout ça est
sans effet aux États-Unis endoctrinés, où les Israéliens
portent un chapeau blanc et les Arabes un noir.
L'ignorance des Étasuniens
permet d'engager leur politique étrangère au service d'Israël.
Comme Uri Avnery l'écrivait
dans CounterPunch (le 14 janvier 2008), un visiteur d'une
autre planète, présent à la récente conférence de presse à Jérusalem,
en serait amené à conclure que M. Olmert est le patron de la
superpuissance et que Bush est son vassal.
Les Étasuniens ne
savent pas ce qu'est la terreur. Pour connaître la terreur, vous
devez être Palestinien, Irakien, ou Afghan.
Layla Anwar, une
Irakienne qui écrit sur Internet, décrit à quoi ressemble le
terrorisme. La terreur, c'est la famille présente au mariage
soufflée en morceaux par un missile ou une bombes étasunien avec
les survivants pulvérisés à l'enterrement des nouveaux mariés.
La terreur, c'est les troupiers enfonçant votre porte au milieu
de la nuit, pointant leurs armes sur votre tête, et emmenant vos
frères, fils, et mari avec un sac sur la tête, puis revenant
violer les femmes sans défense. La terreur, c'est d'être privé
d'eau dans l'une des geôles à torture étasunienne. La terreur,
c'est « quand vous courez de salle en salle d'hôpital, de
prison en prison, de milice en milice, recherchant l'être cher,
pour seulement le reconnaître à ses plombages dentaires dans
quelque morgue. » (Stress...,
de Layla Anwar, 14 janvier 2008.)
Pour les personnes
ciblées par l'hégémonie étasunienne, la terreur c'est de réaliser
que les Étasuniens n'ont aucune conscience morale. La terreur,
c'est le manque de médicaments dû à l'embargo étasunien qui a
entraîné la mort de 500.000 enfants irakiens. Quand Lesley Stahl
a demandé si la politique étasunienne valait le prix des enfants
morts, Madeleine Albright, Ministre des Affaires Étrangères du
Président Bill Clinton, a déclaré : « nous pensons que le
prix en vaut la peine. »
Dans les cerveaux déficients
du Crétin de la Maison Blanche et de ses partisans immoraux,
l'hostilité musulmane envers les États-Unis n'aurait rien à
voir avec les morts en masse dont ces derniers sont responsables,
et notamment celles infligées par Israël. Les musulmans nous détesteraient
à la place pour « notre liberté et notre démocratie, »
la véritable menace justifiant les mesures d'État policier de
Bush et les élections volées.
Il y a litige sur
le nombre d'Irakiens tués ou assassinés par l'invasion illégale
de Bush, un crime de guerre sous la convention de Nuremberg, mais
tout le monde convient d'un très grand nombre. De nombreuses
morts résultent des bombardements étasuniens sur les populations
civiles, comme l'ont fait les Israéliens au Liban, et comme ils
le font à Gaza. Ces bombardements n'ont rien de neuf. Le Président
Clinton bombardait les civils en Serbie, afin de leur dicter sa
politique. Mais quand les Étasuniens et les Israéliens
bombardent d'autres peuples, ce n'est pas du terrorisme. C'est de
la terreur uniquement quand les États-Unis ou Israël sont attaqués
en représailles.
L'attaque aérienne
israélienne contre les immeubles résidentiels de Beyrouth n'est
pas du terrorisme. Mais quand un Palestinien portant une ceinture
suicide se fait sauter dans un café israélien, c'est de la
terreur. Quand Clinton bombardait les trains de voyageurs serbes,
ce n'était pas du terrorisme, mais cela en est quand un explosif
enterré détruit un tank étasunien quelque part en Iraq.
Les agresseurs ont
toujours des excuses pour leur agression. Hitler était expert
pour ça. Tout comme le sont les États-Unis et Israël.
Malheureusement
pour le monde, il y a peu de chance d'évolution aux États-Unis
ou en Israël. Les candidats à l'élection présidentielle (Ron
Paul et Dennis Kucinich) qui amènerait du changement à
Washington, sans lesquels il n'y aura aucun changement en Israël,
ne sont pas en lice pour la nomination de leur parti. Comme John
J. Mearsheimer l'a
noté le 12 janvier, les candidats en course sont tout autant
que Bush sous la coupe du lobby israélien. Les candidats sont des
clones de Bush, aussi fortement engagés que lui pour l'hégémonie,
la guerre, Israël et le pouvoir à l'exécutif [NDT : pas de
pouvoir aux élus du Congrès].
L'exception
possible est Obama [NDT : tu parles Charles]. Si c'est une
exception, ça fait de lui une menace pour les pouvoirs en place,
et, comme nous en avons peut-être été témoins dans la primaire
du New Hampshire, les machines de vote électronique programmables
Diebold, fournies par les républicains, peuvent facilement être
bricolées pour lui refuser la nomination démocrate. Hillary ne résistera
pas aux désirs d'Israël, et son mari durant sa présidence a
bombardé à volonté ses victimes diabolisées.
Il n'y a aucune
différence essentielle entre les candidats, ni entre les
candidats et George W. Bush. George Wallace, le Gouverneur
d'Alabama, candidat à la présidence du troisième parti étonnamment
couronné de succès, disait dès 1968, « Il n'y a pas la
valeur d'un cent de différence entre Partis Démocrate et Républicain.
»
Aujourd'hui,
quarante ans plus tard, il n'y a pas la valeur d'un sou de différence,
pas une once de différence. Les deux partis se sont révélé être
eux-mêmes les partis d'un État policier va-t-en-guerre. La
Constitution étasunienne a peu d'amis dans la capitale.
Paul
Craig Roberts fut Secrétaire Adjoint au Trésor dans
l'administration Reagan. Il est l'auteur de Supply-Side
Revolution : An Insider's Account of Policymaking in Washington,
Alienation
and the Soviet Economy et Meltdown:
Inside the Soviet Economy, et est coauteur avec Lawrence M.
Stratton de The
Tyranny of Good Intentions : How Prosecutors and Bureaucrats Are
Trampling the Constitution in the Name of Justice. Clic ici
pour l'entrevue [en anglais] de Peter Brimelow de Forbes Magazine
avec Roberts au sujet de la récente épidémie d'inconduite des
procureurs.
Original http://www.vdare.com/roberts/080116_olmert.htm
Traduit au mieux par Pétrus Lombard pour Alter
Info
NDT : Celui qui prend conscience du monde dans
lequel nous vivons, et qui ne peut imaginer que des hommes soient
capables de tout ça, doit obligatoirement sentir là-dessous
comme une sorte de dimension cosmique
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