Tendances de l'Orient - Le Liban
Pour Washington,
le Liban devrait être l'arrière-base des
opposants
New
Orient News
Maura
Connelly
Mardi 11 octobre
2011
L’ambassadrice des Etats-Unis à
Beyrouth, Maura Connelly, a donné ses
instructions à la coalition du 14-Mars
afin qu’elle intensifie ses actions de
soutien à l’opposition syrienne au
Liban. La diplomate est allée jusqu’à
demander au ministre de la Défense,
Fayez Ghosn, lors d’une rencontre
officielle, que l’Armée libanaise assure
la protection des opposants syriens qui
agissent à partir du territoire libanais
contre leur pays. La réponse de ce
dernier a été sans équivoque (Voir
ci-dessous).
L’attitude de Mme Connelly montre qu’il
existe une décision américaine
d’utiliser le Liban afin de mener des
actions de subversion et de
déstabilisation contre la Syrie, en
transformant les bastions du Courant du
futur –de Saad Hariri-, limitrophes à la
frontière libano-syrienne, en principale
base-arrière de l’opposition syrienne.
C’est le même schéma qui existait à
l’époque où Jeffrey Feltman occupait le
poste d’ambassadeur à Beyrouth. L’actuel
secrétaire d’Etat adjoint pour les
Affaires du Proche-Orient avait mis au
point un plan visant à implanter dans
les zones d’influence du Courant du
futur des cellules des Frères musulmans
syriens et des partisans d’Abdel Halim
Khaddam, l’ancien vice-président syrien
dissident, afin de tenter de
déstabiliser le pouvoir syrien.
Les événements des six derniers mois en
Syrie ont montré qu’il existe au Liban
des équilibres et des équations qui
empêchent la concrétisation du plan
Feltman, quelles que soient l’intensité
des pressions exercées sur le
gouvernement de Najib Mikati. Les
Américains ont tout essayé, y compris
les tentatives d’associer le secteur
bancaire libanais aux sanctions
économiques et financières prises
unilatéralement par les Etats-Unis et
l’Europe contre la Syrie.
Le 14-Mars, toujours volontaire pour
mettre en œuvre les plans américains
destinés à protéger Israël en
affaiblissant la Syrie, accepte encore
une fois de jouer un jeu dangereux qui
aura de graves répercussions sur la
sécurité et l’économie du Liban. Ce que
Washington exige du secteur bancaire et
de l’Armée libanaise constitue une
violation flagrante de l’accord de Taëf
qui a mis fin à la Guerre civile. Cet
accord stipule que le Liban ne peut être
utilisé pour exécuter des politiques qui
nuiraient à la sécurité et à la
stabilité de la Syrie, et vice-versa.
Tout Libanais qui accepte de participer
au plan de déstabilisation de la Syrie
commet, avant tout, un crime contre son
propre pays.
Le gouvernement libanais est responsable
d’empêcher que le pays ne soit utilisé
comme plate-forme destinée à exporter
vers la Syrie les armes, l’argent et les
hommes nécessaires à alimenter une
contestation qui s’essouffle et qui n’a
pas réussi, malgré les moyens
gigantesques mis à sa disposition, à
initier une dynamique de changement ou
une alternative sérieuse, capable de
convaincre le peuple syrien.
Seule l’Armée libanaise déploie de
sérieux efforts pour lutter contre le
trafic d’armes à partir du Liban et
contre l’infiltration de cellules armées
en direction du territoire syrien. Car
elle est consciente que ce genre
d’actions aura des répercussions
dangereuses sur le pays. Par contre, le
gouvernement et ses différents services
font preuve d’un laxisme qui ne peut
plus continuer sans risquer de se
répercuter négativement sur les
relations avec la Syrie et sur la
stabilité interne.
Le sommaire des Tendances d'Orient
Le dossier
Liban
Les dernières mises à jour
|