Tendances au Moyen-Orient
L'ascension de la
force iranienne et les nouveaux
équilibres régionaux
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Orient News
©AFP/Jamejamonline / Ebrahim Noroozi Un
navire de la marine iranienne tire un
missile Mehrab dans le détroit d'Ormuz,
le 1er janvier 2012.
Lundi 9 janvier 2012
L’Iran a étalé ses capacités militaires
lors des dernières manœuvres qu’il a
organisées dans le détroit d’Ormuz. Ces
exercices ont mis en évidence la
solidité des forces armées terrestres,
navales et aériennes stratégiques de la
République islamique, notamment dans le
domaine des missiles balistiques
modernes. Les tactiques présentées lors
des manœuvres prouvent que l’Iran se
classe désormais parmi les puissances
militaires de niveau mondial, selon les
experts américains, européens et
israéliens, bien que certains aient
tenté de minimiser l’efficacité et la
précision de l’armement utilisé lors des
exercices.
Le succès le plus important enregistré
lors des manœuvres apparait dans les
grandes compétences des systèmes de
commandement et de contrôle. En dépit
des énormes capacités dont dispose
l’Otan dans la guerre électroniques, y
compris des satellites équipés des
dernières technologies, et du
déploiement des bâtiments de la 5e
flotte américaine dans les eaux du
Golfe, l’Occident n’a pas réussi à
entraver le tir d’un seul des missiles
iraniens déployés dans le cadre de ces
manœuvres, dont le taux de réussite a
frôlé les 100 pour 100, ce qui est rare
dans ce genre d’exercice. Ce succès
confirme l’avancée technologique de
l’Iran, qui est apparue au grand jour
avec le contrôle électronique du drone
de la CIA, en décembre dernier. Pour
leur part, les Occidentaux n’ont pas
réussi à neutraliser ou détourner un
seul des armements ou équipements
utilisés lors des manœuvres «Wilaya 90»,
qui ont duré dix jours.
Ces développements prouvent qu’un nouvel
équilibre s’est instauré dans la région,
même dans la guerre électronique,
considérée comme le domaine de
prédilection de l’Occident.
Les implications stratégiques de ces
nouvelles réalités sont considérables et
se feront sentir davantage dans la
période à venir. Les résultats immédiats
sont l’abandon de toute velléité de
frappes militaires contre des
installations iraniennes par Israël et
les Etats-Unis.
Les conséquences politiques de l’étalage
de la force iranienne se sont très vite
illustrées par l’envoi par les
Etats-Unis à toute vitesse à Téhéran de
leur homme en Turquie, le ministre des
Affaires étrangères Ahmet Davutoglu,
pour discuter d’une éventuelle reprise
des négociations entre la République
islamique et les puissances 5+1
(États-Unis, Russie, Chine, France,
Grande-Bretagne et Allemagne). La
réponse de l’Iran traduit les nouveaux
rapports de forces. Intransigeants, les
Iraniens ont insisté pour que toutes les
questions litigieuses soient examinées
et non seulement le dossier nucléaire,
comme le souhaitent les puissances
occidentales. Selon les fuites
médiatiques, les Iraniens ont également
fait preuve d’une grande fermeté avec la
Turquie en raison de son rôle jugé
négatif et non constructif aux yeux de
Téhéran dans la crise syrienne.
Bien que certains milieux occidentaux
battent les tambours de la guerre, et
que les Américains ont décidé
d’organiser des manœuvres conjointes
avec les Israéliens en riposte aux
manœuvres de l’Iran, les experts
crédibles et sérieux assurent que
l’étalage de la force iranienne a écarté
pour longtemps la possibilité d’une
guerre régionale totale qui renverserait
les équilibres, comme le souhaite l’Etat
hébreu.
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