Syrie
Syrie : Les
joueurs impénitents
Naram
Sarjoun
Jeudi 16 février
2012
Naram Sarjoun
est un pseudonyme. Ses articles
s’adressent au cœur et à la raison. Pour
répondre à tous ceux qui
s’interrogeaient sur son identité, Naram
Sarjoun a fini par se présenter : « je
suis un Syrien amoureux de ma
patrie » [1].
Sous sa
plume, ses lecteurs trouvent des
réponses à leur incompréhension quant au
comportement agressif de pays proches ou
lointains qui leur témoignaient respect
et amitié, qu’ils leur rendaient au
centuple ; mais qui aujourd’hui ont
décidé de les déplacer à défaut de
pouvoir les faire plier ou éliminer. Ce
qui ne sera pas facile, voire
impossible…
Son
regard, sa poésie, son amertume, et son
optimisme à toute épreuve
pourraient
ne pas intéresser les journalistes… Il
n’empêche qu’en tant que citoyen syrien
éclairé, il mérite une lecture attentive
de son analyse
de certaines facettes d’une
partie de poker menteur qu’il est
convenu de désigner par la « crise
syrienne ».
Cet article a
été rédigé le lendemain des attentats
terroristes à Alep… attentats perpétrés
par des groupes armés soutenus par
l’OTAN et ses alliés… vérité désormais
incontestée et incontestable. Nous
voulons lui dire que nous partageons sa
douleur.
Mouna Alno-Nakhal
(biologiste)
15/02/2012
A table… Faites vos jeux !
Ces journées teintées de rouges
n’appellent
ni discours, ni poèmes…
ne s’intéressent ni aux
condoléances, ni aux pleurs, ni aux
lamentations…
ne sont
concernées ni par les
intimidations, ni par les menaces… elles
n’ont que faire
de la diffamation, de la
calomnie, des traitres et des
comploteurs… je ne mens pas lorsque je
dis que je suis
incapable
d’entendre
les slogans, les insultes, les
augures de malheur, de destruction ou
pire encore… La crise syrienne a
engendré subitement une société mature
et réaliste qui ne court pas après les
mythes, les poètes, les éloquents, les
rhéteurs ou orateurs… Une société prête
à se confronter aux problèmes et aux
choix difficiles ; prête à une enquête
éprouvante pour expliquer et
comprendre ; prête à faire face à la
dure réalité et non à se suffire de
discours rassurants, sédatifs ou
narcotiques ; prête à accueillir les
nouvelles des pertes comme celles des
victoires… Le peuple syrien a retenu de
cette crise qu’il est désormais la
vérité que l'Occident espère et voudrait
voir mourir ... Mais celui qui
possède la vérité en son cœur ne peut
mourir ... et celui dont le cœur est
possédé par la vérité ne peut être amené
à disparaître...
Ces derniers mois, à chaque fois que je
prenais connaissance des nouvelles, je
tenais
mon cœur pris de panique…j’étais
frappé par une absence totale rarement
interrompue par ceux de mon entourage
qui me demandait ce que j’avais à
l’esprit… Mais moi, je voyais que tout
ce que nous avions prévu - à partir de
nos recherches avec un groupe de
chercheurs européens honnêtes - se
révélait exact dans une large mesure…
Nous nous attendions à l'effondrement
des groupes armés… aux hésitations
stratégiques de la Turquie et à son
retrait tactique… à voir la Russie
et les rues de Moscou se
précipiter pour défendre la banlieue de
Damas, malgré tout ce qui a pu être dit
quant à cette Russie fatiguée de la
fatigue syrienne et du jeu
international... Il en est de
même pour notre constat commun d’une
diplomatie syrienne qui a réussi
à contenir les folies et les
acrobaties de la Ligue arabe…Nous nous
attendions et nous avons écrit dans un
article précédent qu’Alep serait la
deuxième cible
des attentats après Damas ; ce
qui s’est avéré exact là aussi, étant
donné les événements d'hier (vendredi
10février Ndt) [2]. Si nos prévisions se
sont révélées exactes, c’est parce que
nous connaissons parfaitement
l’état d’esprit de l’opposant
arabe [et syrien] esclave de ses
maîtres... comme nous connaissons
l'esprit patriotique des opposants d’en
face…le plus important est sans doute la
connaissance du raisonnement
des deux premiers… et de
l’esprit colonial occidental.
Mon inquiétude vient du fait que nous
étions conscients que le camp du mal
occidentalo-arabe était atteint
du déni qui afflige le joueur … que nous
étions face à un joueur qui n’avait
jamais perdu de sa vie… il commence à
perdre ... Notons que l'Occident a
lancé ses appels au secours à
partir de tous les canaux du monde ;
même le roi saoudien, le dépositaire de
l'OTAN el-Sharif, a rejoué son prestige
en
déversant sa contrariété devant la
mauvaise performance du Conseil de
sécurité, bien qu'il n'ait jamais versé
aucune réprobation, ni lui ni tous les
rois de l'Arabie Saoudite, devant toutes
les attaques guerrières d'Israël contre
nous,
ou devant tous les vétos des
Étatsuniens contre les Palestiniens ..
Observons
l’énorme campagne médiatique qui
a suivi le veto russe,
accompagnée de la mise en branle
d’une machine fonctionnant à pleine
capacité par le biais de l'Union des
oulémas musulmans qui semblent s’être
empressés d’appeler à la rescousse «
Dieu et Son Messager » pour
soutenir l'opposition
syrienne…comme d'habitude lorsque les
étatsuniens sont en grande difficulté …
Les canaux djihadistes ont utilisé leur
plein potentiel pour jeter leurs fatwas
dans l’arène, et ont même alimenté leur
machinerie religieuse de ces « anges »
montés sur des chevaux blancs que vous
n’avez pu voir foncer sur Homs telle une
bénédiction divine ! Ni Dieu, ni ces
anges n’ont été invités lors des guerres
d'Israël contre les Arabes …Dieu n’est
nullement concerné par Jérusalem
ni
par la mosquée bénie d’Al- Aqsah, son
Rocher, ou la Gaza
d’El-Hachem, mais plutôt par Homs
et ses districts de Baba Amr et d’Inchaat...
Les anges ne savent pas
monter
leurs chevaux blancs sur les collines de
Jérusalem ou
le camp de réfugiés de Jénine
(envahi par Sharon sous le regard des
anges)… En revanche, ils excellent
lorsqu’ils galopent dans les ruelles de
Bab Al-Dreb et Khalidiya !!! Tout ceci
indique, sans aucun doute possible, que
la coalition occidentale veut préparer
l'opinion publique arabe et mondiale à
une attaque sanglante menée de
l’intérieur de la Syrie… C’est à partir
de là que j’ai compris que l’opposition
se prépare à plonger ses mains,
jusqu’aux coudes, dans le sang des
Syriens… qu’elle s’en gargarisera…
l’utilisera pour ses ablutions… ira
jusqu’à se doucher de ce sang encore
chaud… maintenant que les fatwas lui ont
donné l’absolution.
Lire dans l'esprit occidental ne nous
demande ni grand effort, ni beaucoup de
recherches ; car nous le voyons
souvent à l’œuvre à travers son cinéma
de cow-boys où le joueur se met à la
table de jeu dans l’une quelconque des
villes de l’Ouest américain… Les
parieurs
jouent aux cartes tandis qu’une
belle prostituée chante et danse,
entourée des cris et
rires des ivrognes … Soudain la
scène change lorsque l’un des joueurs se
lève
brandissant son fusil… Les événements se
précipitent,
soit vers un massacre après
démolition du saloon, soit vers
l’arrivée d’un héros providentiel qui
l’élimine par quelques coups de
revolver, avant de s’en aller serein et
indifférent à tout, comme s’il venait de
tirer un lapin sauvage…Cette dernière
scène fait partie de la culture
politique des élites dirigeantes de
l'Ouest... Et c’est cette mentalité qui
domine ces élites, en particulier celles
des
ÉtatsUniens
du
Texas, de Las Vegas et d'ailleurs.
Or, la Syrie est la table de jeu de
parieurs dont certains se rendent compte
qu’ils commencent à
perdre … Le joueur russe a avancé
sa carte maîtresse, suivi par le veto du
joueur chinois… Ce joker a rebattu les
cartes en éliminant les perdantes… Et
c’est maintenant que commence la scène…
le joueur Ouest- américain pose sa main
à sa taille, palpe son arme, la brandit
au visage de tous, cherche à renverser
la table et à s’emparer de l’argent par
la force... A ce stade, de deux choses
l’une, ou bien le héros va apparaître
pour éliminer ce joueur au plus vite ;
ou bien, c’est non seulement la table
qui sera renversée mais tout le saloon
avec… Ici, le saloon
est tout l'Orient, les tables
sont
tous ses pays ;
tables turque, israélienne,
iranienne et celles des pays du golfe…
Quant à la chanteuse, c’est Burhan
Ghalioun qui, moyennant finances, joue
son rôle au côté de la danseuse Saad
Hariri… Les ivrognes sont Qaradawi,
Ar’our, Moustapha El-Marzouqi, Mustafa
Abdul Jalil, et tous ces
révolutionnaires arabes de Tobrouk
jusqu’à Jisr al- Choughour.
L'esprit occidental est un esprit
infecté par l’arrogance et une certaine
idée du progrès qui font qu’il ne peut
accepter la défaite, comme l’admettent
ses propres historiens… L’Histoire nous
apprend qu’une petite défaite est
nécessaire aux nations pour qu’elles
puissent en éviter d’autres plus
catastrophiques, dues à des aventuriers
convaincus de leur
victoire permanente… L'Occident
croit qu’il a vaincu Bonaparte, Hitler
et l'Empereur du Japon…
L'Occident pense que c'est lui
qui a vaincu l'Empire ottoman et les
communistes… L’occident est persuadé que
c’est lui aussi qui a vaincu Abdel
Nasser et Saddam Hussein… Mais, l’esprit
occidental veut ignorer une
vérité effrayante qui est que
toutes ces victoires ont un facteur
important : le facteur russe… La défaite
de Napoléon a commencé en Russie et non
pas à la bataille de Waterloo face au
duc de Wellington… La défaite d’Hitler
est venue du front russe et du froid
sibérien… La défaite du Japon est la
conséquence de la participation de la
Russie qui l’a combattu jusqu'à
l'épuisement. Le japon n’a pas perdu la
guerre à cause des frappes atomiques,
mais parce qu’il avait été pratiquement
vaincu avant
cela. La bombe atomique n’a fait
que réduire la durée de la guerre de
quelques semaines (voir les recherches
sur la Seconde Guerre mondiale)… Quant
au démantèlement de l'Empire ottoman, le
rôle de la Russie qui a éreinté les
Turcs ne peut être négligé. Il se dit
que c’est ce qui explique leur haine des
Arméniens qu’ils ont accusés de
conspiration avec la Russie, avant de
commettre leur crime effroyable
et odieux… Même la défaite de
Nasser n’a pas signé sa fin ; cet homme
s’est dressé contre eux, et s’il n’était
mort, le monde aurait changé...
Et la défaite de Saddam Hussein
n’a pu se concrétiser que
parce
que la Russie était totalement absente…
Enfin, la cause de la défaite du
communisme reste purement interne...
Autrement dit, la Russie a vaincu sur
elle-même !
L’esprit occidental n'accepte pas
l’échec de son projet en Syrie car sa
défaite ici sera finale, et ceci
particulièrement
parce que l’élément russe en est
le facteur critique, comme pour toutes
les défaites historiques des ennemis de
la Russie…
Tous
ceux qui ont été vaincus dans un combat
décisif ne s’en sont jamais relevés…
L'esprit occidental sait que son projet
promettant d’arrêter le temps
devant les avancées chinoises et russes
est lié à la destruction de l'ensemble
du Moyen-Orient et porté par l’Islam
djihadiste, qu’il a lancé vers
l'Extrême-Orient telle une barrière
psychologique et humaine, pour contrer
ses ambitions impérialistes ou,
du moins, ses puissances émergentes.
L’occident ne sera donc protégé que par
le Jihad islamique qui l’a déjà
sauvé dans chacune des ruelles
d'Afghanistan, aussi bien que
dans toutes les ruelles de feu
Mouammar Kadhafi... Le cœur du
projet réside dans la mise en avant des
Frères musulmans et des courants
religieux salafistes qui travailleront
comme un fidèle et loyal serviteur, ou
comme le tigre du cirque… faisant face
au dragon jaune et à l'ours russe.
L'esprit occidental a traité les défis
historiques avec une mentalité de
dresseur de barrières humaines et
culturelles correspondant à une
invention anglo-saxonne de
génie… Par exemple, Israël a été
mise
en place pour faire une barrière humaine
entre l'Asie arabe et l'Afrique du Nord
arabe…
Et le projet d’un État kurde
s’est pointé, pour la première fois dans
l'histoire, lorsque les Britanniques ont
craint l'expansion du mouvement
communiste du nord (Russie) vers le sud,
là où se trouvent le pétrole du golfe
arabique et les communistes arabes
d’Irak et des pays du Levant… C’est
ainsi qu’il était devenu nécessaire de
créer une variante qui fonctionnerait
tel un mur protecteur contre l’Iran et
jusque la côte méditerranéenne, d’où une
autre barrière humaine activée grâce au
nationalisme kurde en vue d'établir un
État kurde… En Indonésie, au Timor
oriental et en Malaisie la distribution
et la densité de la population ont été
modifiées de telle sorte que les
barrières humaines puissent garantir les
intérêts des britanniques. C’est
le même jeu qui a servi dans le golfe
arabique où les véritables dirigeants
des pays du Golfe (les ambassadeurs
britanniques) ont travaillé à encourager
l’accueil d’immigrants qui ont fait que,
dans certaines régions, la densité en
population arabe est devenue quasi
négligeable. A l’avenir, seront reconnus
des organismes de nationalité étrangère
au pays
du golfe, sous le prétexte des
droits de la majorité de la population
(démocratiquement et à travers des
élections).
Le défi actuel, auquel
l'Occident reconnait être
confronté, réside dans
le potentiel de la Chine, le
réveil de la Russie après un moment de
sommeil (la perestroïka gorbacheviste),
et le constat
que
ce monstre économique avance sur l'Iran,
l'Irak et la Syrie, d’où la nécessité de
créer une nouvelle barrière humaine et
culturelle… L'Occident s'est rendu
compte que les Russes sont descendus du
nord, ont
sauté
par-dessus les perspectives d’un État
kurde, ont contourné les barrières
kurdes et turques pour atteindre, de
nouveau,
les limites du golfe arabique à
travers le rapprochement
Iran, Syrie, Irak… L’Occident
considère qu’il doit ériger des murs de
protection en terre et en béton face à
cette menace, afin de l'étouffer
derrière les frontières du Moyen-Orient.
Par conséquent, abattre d’un même coup
la Chine et la Russie exige d’abattre la
Syrie, l’Iran et l’Irak… et abattre la
Syrie est la clé et la pièce de domino…
Ce qui implique qu’il faille dresser une
nouvelle variante de barrière humaine et
culturelle à partir d’un bloc islamique
qui s'étendrait de l'Afrique du Nord à
la Turquie via la Syrie et la péninsule
arabique… Ce bloc islamique devra
fonctionner par confrontations
limitrophes et conflits internes (entre
sunnites et chiites, entre persans et
arabes), qui entraineraient
automatiquement la chute de l’Iran,
aboutiraient aux
guerres et aux conflits de
coexistence, et appelleraient à une
intervention militaire étrangère (sous
couverture des Nations Unies et de
guerres civiles), et aussi un soutien
politique de ces mêmes étrangers. Ce
bloc islamiste serait docile et tenu par
l’Occident qui pourrait ainsi empêcher
l’avance des Chinois et des Russes vers
l'ouest, en plus de contrôler tous les
investissements de ces deux pays dans la
totalité de cet immense espace.
Ce qui rend l’Occident nerveux est
une vérité qu’il a tenté
d'ignorer ; à savoir,
que la Russie n’a jamais eu un
seul allié qui n’ait
été vainqueur, même en Occident…
Aujourd'hui, la Russie est contre
cet Occident et fait probablement
pencher la balance contre lui, et en
faveur de la Chine… L’Occident
n'a pas réussi à soustraire la
Russie de l'équation Syrie- Iran… C’est
plutôt la Chine qui est entrée dans
l'équation, initiative qui a peut-être
démarré
lors de
la première réunion du Groupe de
Shanghai, en présence du président
iranien Ahmadinejad… Il existe donc un
état de tension et de névrose due à
l’érosion évidente du projet
islamique parrainé par les
États-Unis depuis
leur première invasion de
l'Afghanistan, et qui s’est appuyé
sur
des militants arabes et afghans,
les talibans, et Oussama ben Laden… Leur
nouveau projet
islamique lancé en Afrique du
Nord n'est d’aucune utilité tant que
l’épineux problème Syrie-Iran
demeure, et que
la Chine et la Russie persistent
à soutenir ces deux pays pour botter
l’arrière train de la domination
occidentale…
Pour en revenir à la réalité de la scène
syrienne …
Suite aux
véto(s) de
la Russie et de la Chine
l’Occident s’est attendu à ce qu’une
contre
offensive de l’armée syrienne débute par
Homs… D’où ses larmes, ses jérémiades
et
ses lamentations,
pour faire pleurer dans les
chaumières, et surtout ses tentatives
d’exploitation
de la diversité religieuse et des
fatwas lancées à tout va…Depuis le début
de la bataille de Homs,
certains rapports non officiels,
considérés comme négligeables,
ont laissé filtrer l’idée que les
syriens tardaient à intervenir à Homs,
omettant d’y voir une astuce majeure… En
effet, les syriens dans leur volonté
d’éviter un massacre semblaient se
contenter de négocier
sur des détails avec les
Occidentaux et les Turcs, pour obtenir
des concessions de la part de ces
derniers… Entretemps, la suggestion par
les Occidentaux
que la bataille de Homs sera
décisive a fait que de nombreux rebelles
armés
ont concentré leurs efforts et se sont
rassemblés pour leur bataille de
"Kaboul"… à Homs !!! A ce propos, un
commentateur de la radio suisse a
déclaré ironiquement que les Syriens
pourraient avoir usé du subterfuge de
l'ancien Président du Pérou, «Alberto
Fujimori" lorsqu’en 1996 des miliciens
du Mouvement révolutionnaire Tupac Umaru
ont
retenu, pendant quatre mois, des
centaines
d’otages dans
la résidence
de l'ambassadeur du Japon…
Pendant que Fujimori
négociait, des unités de l’armée
creusaient un tunnel débouchant
en plein
milieu de la résidence … qu’ils
ont fini par pénétrer... avant
de
libérer les détenus et de tuer
tous les preneurs d'otages…
Cette même appréhension a été exprimée,
dans une interview marginale accordée
par un parlementaire occidental qui a
refusé d'être nommé. Il a déclaré que
certains détails sur les batailles à
Homs, notamment ceux rédigés par
certains chefs des rebelles avant leur
décès,
suggéraient que
le district d’Inchaat
n’a pas été attaqué par les
forces régulières et que les rebelles
ont été surpris de voir surgir, au cœur
du district et à partir de l’un de ses
bâtiments, des combattants inconnus
fidèles au gouvernement… Il est donc à
craindre que les syriens ne se soient
pas contentés de rester des observateurs
passifs au cours des mois derniers…
Les satellites russes ont surveillé le
terrain heure
par heure et, pendant que les
bruits de couloir parlaient de tunnels
creusés par les rebelles, d’autres
tunnels étaient creusés en parallèle par
l’armée syrienne qui, à l’heure qu’il
est, patiente dans le sous-sol de
certains quartiers de Homs… Il n’est
donc pas impossible que des unités
militaires guettent et soient à l’affût
des moindres déplacements de ces
révolutionnaires et de leurs acolytes
arabes, à qui elles prêtent une oreille
des plus attentives !
C'est sans doute pour cette raison qu’il
a fallu avancer les attentats prévus
pour Alep. Il fallait pousser l’armée à
se déplacer. Mais, il fallait aussi
semer la confusion et la panique dans
cette ville et ainsi, la
punir pour avoir refusé de
laisser son cœur battre à l’unisson avec
les révolutionnaires… Celui dont le cœur
ne bat pas pour les révolutionnaires ;
les révolutionnaires le lui feront
battre à la dynamite (démocratiquement)…
Il leur faut déplacer les gens partout
dans le monde… Il leur faut encore plus
de violence pour renverser la table…Le
joueur de poker américain est en grande
difficulté ; il pose sa main à sa
taille, palpe son arme… Il doit
distraire l’attention de l’État syrien
jusqu’à ce que la situation soit
maîtrisée et qu’il puisse extraire les
combattants sans espoir… ceux qui n’ont
plus d’avenir devant eux… sauf la mort...
Après tout… puisque les malveillants
veulent semer la mort dans nos âmes et
dans
notre pays…
Il n’y a pas de meilleur
professeur d’Histoire que l’ennemi…
Quand les Palestiniens ont lancé leurs
opérations martyrs pour se libérer de
leur occupation par
des
sionistes…Ordre a été donné
à
la presse israélienne
de pas promouvoir la
culture
des pleurs et lamentations, mais de
paraître optimiste... C’est un fait
notable qu’après chaque opération
palestinienne, ni les bus éventrés, ni
les cadavres des colons n’apparaissaient
en première page des journaux, page
réservée
aux belles photos du printemps,
aux fleurs, aux paysages magnifiques de
la Palestine occupée et aux montagnes de
Jérusalem…
Alors… tournons-nous vers l’avenir
malgré les souffrances d’Alep… Versons
dans nos tasses de café matinales les
chansons de Fairouz sur l'amour, la
beauté, et nos villages… Ouvrons nos
fenêtres à l’air pur et sortons des
douleurs d’hier… Prenons Alep dans nos
bras…Adressons-lui nos salutations
matinales en chansons… sa
chanson…sublime chanson dont l’âme n’est
autre que celle qu’elle a elle-même
inspirée à Maître Darwiche : « Qu’elle
est belle ta lumière quand tu
t’éveilles… fille du soleil »… Puis,
entonnons juste pour elle les chants (qudûds)
inspirés de son dialecte, de
l’amitié, et de la délicatesse de ses
belles jeunes filles.
Alep est blessée…
Son visage saigne… Ses habitants
payent le prix de notre dignité…
Mais
Alep ne tombera pas… protégée par
Dieu, la Syrie et le peuple syrien !
Naram Sarjoun
11/02/2012
Article traduit par Mouna Alno-Nakhal
(Biologiste)
Source :
http://www.champress.net/index.php?q=ar/Article/view/112976
Références
[1]
http://www.facebook.com/note.php?note_id=291687894212291
[2]
http://www.infosyrie.fr/actualite/double-ou-triple-attentat-a-alep-la-seule-manifestation-notable-de-lopposition-locale/
Le
dossier Syrie
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