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Aujourd'hui le Maroc
Bethléem
fête Noël en réitérant son espoir de la paix
Nadia Sweeny
L'Église de Bethléem
27
décembre 2007 Lundi 24 décembre,
des milliers de pèlerins chrétiens ont rejoint la Basilique de
la Nativité de Bethléem pour célébrer les fêtes de Noël. La
cérémonie a été marquée par un appel à la paix dans la région. Des
milliers de pèlerins palestiniens et étrangers se sont rassemblés
lundi 24 décembre pour participer aux festivités de Noël,
organisées par l’Autorité palestinienne dans la ville sainte
de Bethléem. De 13h à 2h du matin, la ville du sud de la
Cisjordanie a été envahie par les touristes de toutes origines
redonnant espoirs et sourire aux commerçants qui n’ont pas vu
une telle affluence depuis le début de la seconde Intifada, en
2000. C’est dans la Basilique de la Nativité, lieu de naissance
présumé de Jésus, que le président Mahmoud Abbas, ainsi que
l’archevêque de Jérusalem, Monseigneur Michel Sabah, ont, tous
deux, exprimé leur volonté de paix. Le président Abbas s’est
adressé une première fois à la foule en fin d’après-midi,
espérant que «la nouvelle année, si Dieu veut, sera l’année
de la sécurité et de la stabilité économique.» La police
palestinienne, qui, pour la première fois depuis plusieurs années,
était en charge de la sécurité de la ville pour l’évènement,
était particulièrement présente, notamment autour de la
Basilique de la Nativité, bloquant une grande partie de l’accès
routier, contrôlant les pèlerins, investissant les ruelles bondées
et imposant un ordre certain. Toutes les factions des forces de
police ont été mises à disposition, notamment les forces spéciales
de sécurité présidentielles. Mahmoud Abbas a participé à la
messe de minuit, durant laquelle il s’est de nouveau exprimé :
«Nous prions pour que cette nouvelle année soit celle de l’indépendance
pour le peuple palestinien», a-t-il ainsi déclaré. De son côté,
Michael Sabah, qui célébrait son dernier Noël en tant
qu’archevêque de Jérusalem, a critiqué l’occupation israélienne
dans les territoires palestiniens et notamment ce qu’il a appelé
les «prisons politiques».
Les festivités ont été entachées cette année par un
renforcement de la politique israélienne vis-à-vis des visas
d’entrée accordés au clergé arabe et à certains pèlerins
chrétiens. «Alors que le monde célèbre cette saison de fêtes,
Israël bloque au Clergé l’accès à leurs églises et aux célébrations
de Noël à Bethléem et ailleurs dans la Terre Sainte.», dénonce
l’organisation palestinienne «Right to Enter» (droit
d’entrer) qualifiant cette politique de «violation du droit
international humanitaire, niant le droit pour les religions à
pratiquer en Terre Sainte». Malgré leurs visas israéliens
d’entrée multiples, les membres du clergé devront être désormais
coordonnés avec des organismes israéliens «dans un processus
qui peut prendre plus d’un an.», explique Right To Enter. La
question des autorisations de passage, en cette période de fêtes,
est particulièrement sensible et aléatoire. Paradoxalement,
certains chrétiens palestiniens ont pu obtenir, des autorités
israéliennes, une permission exceptionnelle pour se rendre à Jérusalem
à partir de la Cisjordanie ou même de Gaza. «J’ai obtenu une
autorisation d’un mois pour me rendre à Jérusalem pendant les
périodes de fêtes.», déclare ainsi Émilie, jeune chrétienne
de Ramallah, festoyant à Bethléem. «J’ai fait ma demande
à l’église, en donnant la photocopie de ma carte d’identité
et ma photo. L’église envoie mon dossier à Mrabe’, le bureau
qui s’occupe des demandes d’autorisations. D’habitude on
n’avait droit qu’à un ou deux jours et les horaires étaient
restreints. Mais cette année, c’est ouvert», s’étonne-t-elle.
«Vendredi, je vais aller à Tel-Aviv avec ma famille. Ici, il
n’y a rien à faire alors que là bas on peut s’amuser et voir
la mer.» Tous les moyens sont bons pour passer un peu de bon
temps durant cette période de fêtes où la réalité fait front
avec une volonté d’évasion et de réjouissances. Nadia
Sweeny
DNC à Ramallah Droits de reproduction et de diffusion réservés
© Aujourd’hui le Maroc 2007
Publié le 28 décembre 2007 avec l'aimable autorisation de : Aujourd'hui le Maroc
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