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Aujourd'hui le Maroc
Palestine
: Hébron victime des colons
Nadia Sweeny
Filet de protection contre les détritus
jetés par les colons
25 octobre 2007 Vendredi
19 octobre, l’ONG israélienne B’tselem a publié un rapport
édifiant sur la situation sécuritaire à Hébron, dans le sud de
la Cisjordanie. L’ONG dénonce l’augmentation des violences
commises par les colons et les soldats israéliens à l’encontre
des résidents palestiniens. L’ONG israélienne
B’tselem, dénonce dans son dernier rapport publié vendredi 19
octobre «l’augmentation des attaques de la part des colons et
des forces de sécurité israéliennes à l’encontre des résidents
palestiniens» d’Hébron, ville principale du sud de la
Cisjordanie, comptant environ 160.000 habitants. Selon B’tselem,
cette situation est directement due à la présence d’une
nouvelle colonie installée à la périphérie de la vieille ville
depuis 7 mois. En effet, le 19 mars 2007, un immeuble palestinien
en construction a été occupé par une dizaine de colons israéliens.
«Suite à l’établissement de cette nouvelle colonie, Israël a
accru la présence des forces de sécurité qui a eu pour conséquence
l’augmentation des abus et des violences de la part des soldats
et des officiers de la police et de la douane sur la population
palestinienne», insiste l’ONG. L’immeuble, pris d’assaut,
est revendiqué par les colons comme étant leur propriété,
l’un d’entre eux l’ayant acheté pour 700.000 dollars.
Cependant, le propriétaire palestinien déclare avoir acheté
cette terre il y a plusieurs années à Ayub Jaber, qui vit
aujourd’hui en Jordanie. Il aurait de plus investi 900.000
dollars dans la construction de l’immeuble et dément l’avoir
vendu à quiconque. Tous les deux semblent être en possession des
papiers officiels de propriété. Cette discorde a été portée
devant la Haute Cour de justice israélienne, qui devra rendre son
verdict fin novembre.
Selon Issa Amro, coordinateur de B’tselem à Hébron, «les
colons veulent relier la colonie du centre de la vieille ville à
la colonie d’Arb’a, juste à la sortie de la ville». Dans le
voisinage de la nouvelle colonie, la vie a changé radicalement
depuis ces sept derniers mois. La rue où siège l’immeuble a été
interdite d’accès aux voitures palestiniennes, alors que les
jeep de l’armée et les bus de colons ne cessent leur allers et
venues. «La vie est devenue plus difficile depuis l’établissement
de cette nouvelle colonie», témoigne Bassam Juberi, couturier
habitant en face de la colonie. «En bas de cet immeuble, il y
avait une dizaine de magasins qui ont été fermés. De plus, on
se fait harceler en permanence, insulter, jeter des pierres par
les colons», insiste-t-il avant d’ajouter «J’ai déjà porté
plainte mais rien n’a changé. La paix n’existe que dans les médias
mais pas sur le terrain. Lorsque les Israéliens nous considèrerons
comme des êtres humains, alors peut-être que la paix sera
possible», conclut Bassam Jaberi. Ce harcèlement continu sur les
voisins palestiniens n’est pas nouveau. Déjà, dans le cœur de
la vieille ville, où 500 colons occupent une bonne partie des
maisons, le harcèlement est quotidien, tout comme la présence
des soldats. Le tombeau d’Abraham, revendiqué par les Juifs
israéliens comme lieu saint, est la raison de l’édification de
cette colonie. Le souk arabe a été bouclé par l’armée il y a
plusieurs années et la majorité des habitants ont fuit ce
quartier suite aux violences des Israéliens.
Les ruelles du souk, désertes, sont recouvertes de grillages,
portant des déchets lancés par les colons sur les passants
palestiniens.
L’étoile de David est taguée sur les portes des magasins fermés,
signe du passage des colons. Il n’est pas rare d’entendre des
insultes lancées des fenêtres d’habitants israéliens: «casse-toi
sale chien», lancent des petites filles du haut de la colonie à
l’encontre d’un homme palestinien. «Ce sont les colons mais
aussi les soldats qui nous lancent des pierres, de l’eau
bouillante, ou de l’urine par les fenêtres», témoigne Abu
Ahmed, commerçant dans la vieille ville d’Hébron. «Avant la
fermeture du souk, je pouvais atteindre 1.000 dollars de chiffre
d’affaires par jour. Aujourd’hui, je ne gagne pas cette somme
en une année. Plus personne ne passe par ici», se désole-t-il.
La pression opérée constamment sur la population palestinienne
force cette dernière à abandonner maisons et commerces, que les
colons tentent sans relâche de récupérer. Les Israéliens d’Hébron
sont réputés pour être particulièrement violents et nombre de
leurs concitoyens dénoncent ces agissements, sans qu’il n’y
ait d’actions concrètes sur le terrain pour mettre fin à cette
situation. Par : Nadia Sweeny
DNC à Ramallah
Droits de reproduction et de diffusion réservés
© Aujourd’hui le Maroc 2007
Publié le 26 octobre 2007 avec l'aimable autorisation de : Aujourd'hui le Maroc
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