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Aujourd'hui le Maroc
Conférence
d'Annapolis : Mahmoud Abbas pose ses conditions
Nadia Sweeny
Condolezza Rice - Mahmoud Abbas
22 octobre 2007 «
Je n’irai pas à Annapolis à n’importe quel prix ». La déclaration
de Mahmoud Abbas signe le revirement de la situation qui met en
avant les dissensions entre les demandes palestiniennes et les
compromis que sont prêts à faire les Israéliens. «Nous
voulons parvenir à un document clair qui nous aidera à entamer
des négociations selon un calendrier défini. Il nous faut un
document clair et une date butoir pour parvenir à un résultat définitif»,
a affirmé le président palestinien, Mahmoud Abbas. Il a déclaré
également qu’il ne se rendrait pas « à n’importe quel prix
» à la grande conférence d’Annapolis organisée par le président
Bush sur la paix au Proche-Orient. Mahmoud Abbas a fustigé les
agissements israéliens sur le terrain, prenant pour exemple la récente
confiscation de terres palestiniennes près de Jérusalem, qui «entravent
les efforts visant à parvenir à un document substantiel pour le
présenter à la réunion». Des dissensions apparaissent donc après
l’annulation de la conférence de presse de mercredi,
normalement conduite conjointement avec Condoleezza Rice. Saeb
Erekat, membre de l’équipe de négociations de l’Autorité
palestinienne, joint par téléphone, déclare que pour lui, «rien
n’a changé depuis mardi, lors de la première entrevue entre
Rice et le président, ils ont déclaré vouloir une conférence
internationale qui ait de la substance», affirme-t-il. «Aucune
conférence de presse n’a été annulée, c’était simplement
une erreur de planning. Tous les sujets de négociations sont
difficiles, nous ne faisons pas un travail aisé et Mme Rice fait
de son mieux pour aider les deux parties. Mais, aujourd’hui,
tout dépend des Israéliens». Les Palestiniens sont cependant
sceptiques. «Les Palestiniens savent que Mme Rice est la secrétaire
d’Etat américaine et ils veulent qu’elle les aide à mettre
en place la feuille de route qui impose une solution à deux Etats».
Insiste M. Erekat. «Les Palestiniens demandent des changements
sur le terrain, ils ne veulent pas des colonies», conclut-il.
Lors de sa visite au ministère israélien des Affaires étrangères,
Condoleezza Rice a réitéré son appel au travail sur la présentation
d’un document conjoint israélo-palestinien à la grande conférence
d’Annapolis. Les doutes émis par le président Abbas et la mise
entre parenthèse de sa participation à cette rencontre
internationale, n’ont pas eu l’air d’alerter Mme Rice qui
appelle tout de même à une certaine discrétion en cette période
de négociations, précisant que la conférence de paix ne sera
qu’une «étape dans le processus». La préparation de cette
conférence est particulièrement difficile, et le voyage de Mme
Rice ne semble pas accorder les violons entre les deux parties.
Les Palestiniens et leurs alliés arabes veulent produire un
accord détaillé sur le long terme et en finir avec le tracé des
frontières et le statut de Jérusalem. Les Israéliens ne parlent
que d'une déclaration de principes. Les doutes de Mahmoud Abbas
traversent le monde arabe. Malgré les soutiens que Condoleezza
Rice a obtenus de la part de l’Egypte, Aboul Gheit, le ministre
des Affaires des étrangères égyptien, a émis des conditions,
expliquant que les négociations devaient avoir un calendrier
strict, ce qu’Israël refuse. Il a de plus noté que seize années
se sont écoulées depuis la Conférence de Madrid, première ébauche
d’une fondation pour les négociations israélo-palestiniennes,
quatorze années, depuis les accords d'Oslo qui créèrent
l'Autorité palestinienne et cinq années depuis la «feuille de
route», sans qu’aucun n’obtienne un résultat acceptable. «L'idée,
a déclaré Aboul Gheit c’est que nous ne pouvons pas négocier
indéfiniment». Par : Nadia Sweeny
DNC à Ramallah
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Publié le 23 octobre 2007 avec l'aimable autorisation de : Aujourd'hui le Maroc
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