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Aujourd'hui le Maroc
Palestine
: Polémique autour d'un projet de route dans les territoires
palestiniens
Nadia Sweeny
Le mur à Abu Dis
19 octobre 2007 Peu
avant l’arrivée de Condoleezza Rice, le gouvernement israélien
a procédé à une nouvelle provocation en réquisitionnant plus
de 1.100 dunams de terrains palestiniens pour la construction
d’une nouvelle route. Le ministère israélien
de la Défense a réquisitionné plus de 1.100 dunams de terres
palestiniennes pour la construction d’une nouvelle route
permettant de relier les villages palestiniens de la région
sud-est de Jérusalem à Jéricho, dans la vallée du Jourdain.
Selon l’armée israélienne, ce projet a pour but l’amélioration
de la vie des Palestiniens. Cependant, le tracé de cette nouvelle
route est stratégiquement étudié pour permettre l’annexion à
Israël de la plus grande colonie de Cisjordanie : Ma’ale
Adoumim, qui compte 32.000 habitants. C’est spécifiquement à
ce propos que Condoleezza Rice a prié le gouvernement israélien
de ne rien entreprendre qui pourrait «éroder la confiance des
Palestiniens». Quatre villages ont vu leurs terres réquisitionnées
: Abu Dis, Arab al-Sawahra, Nebi Musa et Talhin Alhamar. 70% des
terres confisquées appartiennent aux habitants du village d’Abu
Dis. «Nous avons reçu un avis de saisie, il y a une semaine», témoigne
Ibrahim Jaffal, le maire d’Abu Dis. «Mais ces terres ont été
confisquées en 1981 et sont devenues une zone militairement fermée.
Depuis, nous n’avons pas le droit d’y mettre les pieds»,
ajoute-t-il.
Cette route vient s’ajouter à la construction du mur à l’est
du village d’Abu Dis, complétant celui qui existe déjà à
l’ouest. Ce nouveau mur, en cours d’édification, participera
à l’intégration de la colonie de Ma’ale Adoumim à Israël
en séparant totalement le village de la zone coloniale. «Le mur
va finir par entourer toute la région sud-est de Jérusalem, qui
compte 70.000 habitants, et ils vont continuer jusqu’à ce
qu’ils atteignent le village d’Arata, au nord est de Jérusalem.
Ils ont déjà commencé à travailler sur les confiscations,
constituant en tout, 8500 dunams de la terre de notre village»,
insiste le maire d’Abu Dis. C’est le fameux « projet E1 »
relancé par Sharon en 2005. Le professeur Meir Margalit,
coordinateur du Comité israélien contre la destruction de
maisons, s’inquiète : «nous sommes préoccupés par la relance
de ce vieux projet israélien qui consiste à construire 3500
logements sur la zone E1 entre Jérusalem Est et la colonie de
Ma’ale Adoumim. Si cette connexion se fait, elle coupera la
continuité entre le Nord et le Sud de la Cisjordanie et rendra
alors quasi impossible l’établissement d’un Etat palestinien
viable», déclare-t-il. L’Etat hébreu veut intégrer la route
déjà existante entre Jérusalem et Jéricho, et la réserver spécialement
aux Israéliens. «C’est une nouvelle preuve que nous vivons
dans un Etat qui impose le système d’apartheid», ajoute Meir
Margalit.
Les villageois ont 21 jours depuis mardi pour manifester leur mécontentement
auprès d’une Cour de justice. «Nous avons contacté notre
avocat, et nous irons devant la Haute Cour de Justice israélienne»,
annonce le maire. «Nous avons déjà réussi à ce que ce sujet
soit abordé par Condoleezza Rice lors de sa visite, en espérant
que les pressions américaines serviront à quelque chose, même
si nous n’avons aucune confiance dans le gouvernement américain»,
dit-il. Pour nombre de points stratégiques, les Palestiniens
mettent à l’épreuve la crédibilité de la diplomatie américaine
et son poids sur les décisions israéliennes. Par : Nadia Sweeny
DNC à Ramallah
Droits de reproduction et de diffusion réservés
© Aujourd’hui le Maroc 2007
Publié le 20 octobre 2007 avec l'aimable autorisation de : Aujourd'hui le Maroc
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