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Aujourd'hui le Maroc
George
W.Bush promet un Etat aux Palestiniens
Nadia Sweeny 
11
janvier 2008 George W. Bush a
été accueilli en grande pompe, jeudi matin, à Ramallah par le
président Mahmoud Abbas. Malgré la confirmation par Ehud Olmert
des constructions des colonies à l’Est de Jérusalem, Bush
promet un Etat palestinien comme première étape de la paix. Pour
des raisons météorologiques, le président américain s’est
rendu en Cisjordanie par la route. Les villes de Ramallah et de
Bethlehm ont été complètement bouclées et la sécurité
palestinienne a, semble-t-il, prévenu les habitants des deux
villes de ne pas rester devant leur fenêtre, ou même en haut des
collines de la ville, par peur des tirs de snipers américains, déployés
dans toute la zone. Malgré l’appréciation, par le président
américain, du caractère exclusivement juif de l’Etat d’Israël
auquel les Palestiniens sont opposés, George W. Bush et Mahmoud
Abbas sont apparus décontractés lors de leur conférence de
presse jeudi matin à la Moqataa de Ramallah. Le président Abbas
a réitéré la demande des Palestiniens de voir stopper «la
souffrance des gens et de leurs familles, de pouvoir se déplacer
librement, sans check points ou routes séparées, sans
colonies qui se développent sur leur terre.». Mahmoud Abbas a été
«appelé à continuer son travail pour renforcer les règles de
la loi», et d’appliquer des «réformes politiques, économiques
et financières avec transparence pour construire un Etat moderne
et démocratique.» S’adressant au président Bush, Abbas
a déclaré : «Nous, avec nos voisins israéliens, sous vos
offices, nous allons, par la voie des négociations naturelles,
discuter les statuts finaux, que nous espérons terminer
avant la fin de votre terme, mettant ainsi fin à l’occupation
qui a commencé en 1967 et établir notre Etat palestinien avec Jérusalem
Est comme capitale. (…) Nous voulons trouver une solution
juste à la tragédie des réfugiés avec comme base la
proposition arabe et les résolutions des Nations Unies.»,
insiste le président palestinien, rendant hommage à
l’implication américaine et au sérieux de la visite présidentielle
de George Bush. «Soyez sûr, M. le président, que la paix dans
le monde commence ici, sur la Terre sainte.», déclare M. Abbas.
George W. Bush, pour sa part, s’est dit confiant dans le
processus de paix, affirmant que l’Etat palestinien verra le
jour et qu’un traité sera signé : «Israéliens et
Palestiniens doivent se rencontrer et faire des choix importants.
Je crois que c’est possible et que ça va arriver. Il y aura un
traité de paix signé. (…) Je suis confiant et sûr qu’un
Etat palestinien va émerger, constituant la première étape de
la paix.», déclare le président américain. Réitérant son
programme en trois phases : négociations, règlements de
problèmes de la Feuille de route et aide à l’Autorité
palestinienne dans le fondement d’une économie stable et des
forces de sécurité efficaces, Bush affirme que «Le fait
que les actions israéliennes ruinent les efforts des forces de sécurité
palestiniennes et l’autorité du gouvernement palestinien, est
quelque chose avec lequel nous ne sommes pas d’accord et nous
avons été clair sur cette position.»
Cependant, questionné à propos de la colonisation, le président
Bush n’a pas pu affirmer qu’Israël gèlerait ses colonies en
Cisjordanie. En effet, Ehud Olmert a réitéré, suite à sa
rencontre avec le président américain mercredi, que les colonies
construites à l’Est de Jérusalem ne seraient pas gelées, bénéficiant
d’un statut particulier. «Nous avons été claire le statut de
Jérusalem est différent des autres colonies», a martelé le
Premier ministre israélien. Face à ce refus, George Bush s’est
rabattu sur la situation des outposts, ou colonies sauvages, déclarant
que «L’accord doit comprendre l’évacuation des outposts illégaux.
Ils doivent être évacués». Le président américain s’est
dit ne pas vouloir «imposer» un accord, mais simplement aider :
«Les deux parties doivent arriver à un accord par eux même.»
Bush et Abbas ont ensemble abordé le sujet de la lutte contre
l’extrémisme : «Notre monde est dangereux», déclare le
président américain, «car il y a des gens qui tuent
d’innocentes personnes pour achever un but politique. (…)
C’est ce contre quoi nous luttons en Irak, en Afghanistan et au
Liban», insiste George Bush, remerciant M. Abbas de sa compréhension
sur ce sujet. «Ce n’est qu’en luttant contre la terreur que
nous redéfinirons le futur des deux Etats.» Bush a de plus
affirmé que lorsque les forces de sécurité palestiniennes
seront efficaces, notamment sur ce sujet, les «check points ne
seront plus utiles.» Il appelle les autorités israéliennes à
aider les forces de police palestiniennes, car «ils doivent
comprendre que c’est dans leur intérêt», insiste-t-il.
Rappelant les obligations réciproques imposées par la Feuille de
route, le président américain semble débordant de confiance sur
la collaboration israélo-palestinienne, malgré nombre de sujets
épineux qui ternissent l’horizon d’accords sur les statuts
finaux. Nadia
Sweeny
DNC à Ramallah Droits de reproduction et de diffusion réservés
© Aujourd’hui le Maroc 2008
Publié le 13 janvier 2008 avec l'aimable autorisation de : Aujourd'hui le Maroc
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