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Aujourd'hui le Maroc
Proche-Orient
: Israël assure la mort économique de Gaza
Nadia Sweeny
Rafah - Photo CCIPPP
9 juillet 2007 Selon
un rapport publié le 4 juillet par l’ONG israélienne Gisha,
l’Etat hébreu assure la mort économique de la bande de Gaza,
poussant les habitants vers la dépendance à l’aide humanitaire. Depuis
le coup de force du Hamas, 75% des entreprises de Gaza se sont
effondrées suite aux restrictions particulièrement sévères
qu’opère l’armée israélienne aux frontières de la bande de
Gaza. Selon l’ONG israélienne Gisha, les services de douane
israéliens ont supprimé de leurs ordinateurs le code de douane
identifiant les marchandises entrant dans Gaza, en dehors de
l’aide humanitaire. Dans une lettre de Reuven Meltzer, député
en chef de l’administration des douanes, on peut lire que «Les
demandes de marchandises destinées à Gaza seront bloquées par
le système informatique». Les produits les plus élémentaires
viennent donc à manquer. Les prix flambent : la farine a augmenté
de 34% ; le lait en poudre de 30% et le riz de 20%. Aujourd’hui,
plus de 85% des Gazaouis sont dépendants de l’aide humanitaire.
Cependant, selon les Nations Unies, cette aide humanitaire est
nettement en dessous des besoins journaliers de la population de
Gaza.
«Rendre les gens dépendants de la charité ne fait que les
diriger vers les éléments les plus extrêmes», déclare Sari
Bashi, directrice de Gisha, jointe par téléphone. «Quand les
gens travaillent et obtiennent ce dont ils ont besoin, ils sont
moins attirés par l’extrémisme ou la violence. Cette politique
de mettre sous pression les résidants de Gaza pour changer la
composition du gouvernement palestinien n’a pas fonctionné.
Comment mettre d’autant plus de pressions maintenant, cela
changera quelque chose ? Pour achever des objectifs politiques,
Israël fait souffrir plus de 1,4 million d’hommes, de femmes et
d’enfants en les privant de leur droit de vivre. C’est illégal
au regard de la loi internationale mais c’est aussi stupide»,
affirme-t-elle. «Les leaders palestiniens des deux côtés ont
aussi une responsabilité. Ils doivent être capables de mettre
leur différend de côté afin de permettre à la population de
Gaza de recevoir ce dont elle a besoin. Il n’est pas juste de
faire souffrir les gens, même si vous êtes persuadé que votre
revendication politique est légitime», conclu Sari Bashi.
«Nous avons de nombreux problèmes pour nous procurer les éléments
nécessaires à la fabrication de médicaments», témoigne Eyad
El-Khudary, président de Méga Pharm, seule entreprise de
production pharmaceutique de la bande de Gaza. «De 20 à 30 % de
nos productions sont aujourd’hui stoppées principalement les
antibiotiques, analgésiques, crème et antiseptiques. Les hôpitaux,
le ministère de la Santé, les pharmacies et l’UNRWA dépendent
de nous. Nous n’arrivons même pas à nous procurer le sucre nécessaire
à la fabrication de simple sirop de paracétamol», déclare-t-il.
Selon les lois internationales, tout pays colonisateur est dans
l’obligation de combler les besoins vitaux de la population
colonisée. «Les engagements d'Israël sont particulièrement
importants en raison de son contrôle de l'espace aérien de Gaza,
des eaux territoriales, et des frontières terrestres avec le
monde extérieur, y compris le contrôle significatif de la frontière
avec l'Egypte. Une telle situation rend les civils de Gaza sujets
aux décisions prises par Israël», explique le rapport. «Israël
viole les engagements qu’elle a pris en vertu du droit
international et des droits de l'Homme ainsi que la loi israélienne».
L’ONG Gisha dénonce une punition collective qui impose une
pression considérable sur les habitants de Gaza, dont « 87% des
résidants vivent au-dessous de la ligne de pauvreté. » Par
: Nadia Sweeny
DNC à Ramallah
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