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Aujourd'hui le Maroc
Palestine
: La course à la légitimité
Nadia Sweeny
Une
partie des taxes confisquées par Israël depuis l’élection du
Hamas a été versée lundi dernier, mais la complaisance assumée
du président et de son nouveau gouvernement envers la communauté
internationale et ces exigences, risque de coûter cher à sa légitimé
interne. Lundi dernier, Israël a transféré
au gouvernement palestinien, 118 millions de dollars, représentant
environ 20% des taxes récoltées au nom de l’Autorité
palestinienne durant l’année 2006. L’Etat hébreu les avait
gelés suite à l’élection du Hamas en janvier 2006. Outre les
taxes, Israël propose le démantèlement de certains des 560
checks points de Cisjordanie, sans donner de nombre exact, et la
libération de 250 prisonniers du Fatah si ces derniers renoncent,
par écrit, «à toute implication dans le terrorisme», c'est-à-dire,
dans la résistance armée contre Israël. Ehud Olmert déclare
vouloir faire comprendre aux Palestiniens du Fatah que «lorsqu’ils
se battent contre le Hamas et acceptent les conditions du Quartet,
ils reçoivent quelque chose en échange.» Cependant, les
Palestiniens ne sont pas dupes, et tant de promesses ont été
faites et jamais tenues, qu’ils n’attendent pas grand-chose de
la part de l’Etat hébreu. C’est pourquoi, ils voient parfois
d’un mauvais œil les relations ambiguës qu’entretient Abbas
avec Israël et le Quartet. Cette proposition israélienne
accompagne plusieurs décisions de Mahmoud Abbas. D’une part, il
souhaite désarmer les milices palestiniennes qui ont gagné en légitimité
auprès de la population pour leurs actions contres les invasions
israéliennes quasiquotidiennes. La question du sort des Brigades
des Martyrs d’Al Aqsa, affiliées au Fatah, qui assure un
soutien précieux au président pour garder la situation sécuritaire
en Cisjordanie est posée. D’autre part, l’ombre de nouvelles
élections législatives plane. Selon la Constitution, le
gouvernement d’urgence atteindra sa date de validité dans deux
semaines. Nabil Amr, le conseiller en Communication du président
Abbas, espère un renouvellement de l’état d’urgence déclarant
que de nouvelles élections sont «probables». Nabil Amr ajoute
que l’avenir du gouvernement d’urgence sera décidé le 29ème
jour de sa formation. Selon lui, il serait possible que le Conseil
législatif palestinien (PLC) soit réuni afin de discuter de
cette question. Cependant, Hassan Kresha, vice-président du PLC,
joint par téléphone, pense qu’il «est trop tôt pour parler
de nouvelles élections». Il assure que «de telles élections
doivent être décidées en accord avec le Hamas, le Fatah et tous
les partis politiques. Dans deux semaines, l’état d’urgence
devrait être amené devant le conseil qui doit décider ou non de
l’élargissement de cette période. Je ne pense pas que Mahmoud
Abbas fera ceci car il sait qu’il a besoin des deux tiers du
Parlement, et ces deux tiers ne sont pas présents, car 45 membres
ont été kidnappés par Israël et qu’il y a des divisions
entre le Hamas et le Fatah», explique-t-il. «Je pense que de
nouvelles élections seraient particulièrement dangereuses dans
le contexte d’aujourd’hui», conclut-il.
Le grand écart est douloureux entre d’une part les exigences de
la communauté internationale et d’Israël, et d’autre part la
réalité de la société palestinienne et ses attentes. Selon un
enquête publiée par le Centre de sondages d'opinion de l’Université
An-Najah de Naplouse et concernant un millier d’habitants de
Cisjordanie, 67% pensent que les évènements de Gaza sont dues à
des interventions externes. 30% d’entre eux ne se reconnaissent
ni dans le gouvernement d’urgence ni dans celui d’Ismaël
Hanyeh et 30,5% déclarent ne pas vouloir participer à de
nouvelles élections législatives, si celles-ci auront lieu. Par
: Nadia Sweeny
DNC à Ramallah
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Publié avec l'aimable autorisation de : Aujourd'hui le Maroc
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