|
Aujourd'hui le Maroc
Palestine
: Le Hamas promet un coup d’Etat en Cisjordanie d’ici un an
Nadia Sweeny
Abdul Razzaq Al Yahya
2
novembre 2007 Le ministre de
l’Intérieur, Abdul Razzaq Al Yahya, a tenté de rassurer les
Palestiniens, mardi, face à une menace grandissante du Hamas en
Cisjordanie. Nizar Ryian, un officiel du groupe islamiste, a
affirmé lundi que le Hamas prendrait le pouvoir en Cisjordanie
d’ici un an. De nouveaux rebondissements
dans la guerre politique entre les officiels de l’Autorité
palestinienne à Ramallah et les chefs du Hamas à Gaza. Lundi,
Nizar Ryian, leader du Hamas, a assuré à la foule du camp de réfugiés
de Jabalyia, dans la bande de Gaza, que d’ici un an le Hamas
aura pris le pouvoir en Cisjordanie. «L’automne prochain, nous
prierons à Ramallah», déclare ainsi Nizar Ryian. Cette
assurance met d’autant plus la pression sur le président Abbas,
qu’Israël semble tester la capacité de l’Autorité
palestinienne à maintenir l’ordre dans ses rues. Le ministre de
l’Intérieur, Abdul Razzaq Al Yahya, était en visite à
Naplouse mercredi, où il a assuré qu’une prise de pouvoir du
Hamas en Cisjordanie était impossible car «l’Autorité
palestinienne est assez forte» pour contrecarrer une éventuelle
volonté de coup d’Etat sur le quartier général du président
Abbas.
Le gouverneur de Naplouse a menacé le Hamas de sévères ripostes
en cas de tentative de prise de pouvoir dans sa ville, qui reste
l’un des foyers du groupe islamiste en Cisjordanie. Les services
de police palestiniens assurent qu’aucune information ne vient
affirmer l’organisation d’un éventuel coup d’Etat à
Ramallah, mais les soupçons planent et les opérations de police
à l’encontre des partisans du Hamas en Cisjordanie se
multiplient.
Lundi, le Hamas a affirmé que 12 de ses compatriotes ont été
arrêtés à Naplouse, Jénine et Tulkarem. Depuis le mois de
juin, le Hamas règne en maître sur la bande de Gaza, suite à
une prise de pouvoir violente face aux forces de police de l’Autorité
Palestinienne. En réaction, le président Abbas a opéré une
scission politique totale avec le groupe islamiste et tente depuis
de l’affaiblir financièrement et politiquement par de
nombreuses arrestations, mais surtout par le boycott financier des
institutions et des officiels du Hamas, d’une part en gelant les
salaires de ces derniers et d’autre part en décrétant illégale
toute transaction bancaire en direction du groupe islamiste. En
effet, depuis dimanche dernier, les responsables de banques qui se
rendent coupables d’affaires avec le Hamas sont passibles
d’une amende de 150.000 dollars et de 3 à 15 ans de prison
ferme. Le président Abbas cherche ainsi à rassurer Israël et
les Etats-Unis sur les limites des transactions monétaires avec
des groupes désignés comme terroristes par les pays occidentaux.
Selon les déclarations officielles, cette action vise de plus à
rassurer les investisseurs étrangers quant à l’utilisation de
leur argent dans les territoires palestiniens. L’Autorité
palestinienne met donc tout en œuvre pour mettre à mal le
pouvoir du Hamas en Palestine, mais il semblerait que ce dernier
est un partenaire inédit : Israël. C’est ce qu’a affirmé le
chef de l’Intelligence palestinienne, Taoufiq Tirawi, dans une
interview accordée à une chaîne de télévision israélienne
mardi. M. Tirawi déclare qu’au vu de l’efficacité de la sécurité
israélienne concernant le contrôle de la frontière
palestinienne avec la Jordanie, il lui semble impossible que le
Hamas puisse se fournir en arme autrement qu’avec l’aide
d’Israël. «Israël aide le Hamas en leur permettant de voyager
sur des territoires sous contrôle israélien», affirme-t-il.
Quoi qu’il en soit, les bras de fer politique se poursuivent et
la pression monte en vue des tentatives d’apaisement des
relations israélo-palestiniennes, que certains protagonistes ne
voudraient pas voir se conclure. Par : Nadia Sweeny
DNC à Ramallah
Droits de reproduction et de diffusion réservés
© Aujourd’hui le Maroc 2007
Publié le 3 novembre 2007 avec l'aimable autorisation de : Aujourd'hui le Maroc
|