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Aujourd'hui le Maroc
Bush
caresse Abbas dans le sens de l'État palestinien
Mustapha Tossa 26
septembre 2007 La rencontre
entre Bush et Abbas a pour objectif de rehausser l’image des
deux hommes. Le premier dans sa stature de faiseur de paix pour
faire oublier sa pyromanie chronique, le second dans son standing
d’interlocuteur crédible alors que son leadership est contesté
par le Hamas. Avec la sortie médiatique
new-yorkaise fort contestée du président iranien Mahmoud
Ahmadinejad pour expliquer et défendre les choix politiques
de son pays, la rencontre entre l’Américain George Bush et le
Palestinien Mahmoud Abbas aura été une des séquences clefs en
marge de cette soixante deuxième Assemblée générale des
Nations Unies. La rencontre était attendue avec curiosité par
tous les observateurs pour mesurer le sérieux et la
profondeur de l’engagement américain en faveur d’une paix
juste entre Palestiniens et Israéliens. Elle était d’autant
plus importante que les mots qui allaient être prononcés et les
postures qui allaient être adoptées éclaireraient d’un
nouveau jour la fameuse conférence internationale que
l’administration Bush s’apprête à organiser en novembre
prochain comme un vibrant indicateur de son implication dans la
recherche de la paix au Proche Orient. Si, comme disent les Américains,
la « Photo-Op » a eu lieu pour rehausser le prestige des deux
hommes, Bush et Abbas. Le premier dans sa stature de faiseur de
paix pour faire oublier sa pyromanie chronique, le second dans son
standing d’interlocuteur crédible alors que son leadership est
lourdement contesté à domicile par le Hamas, la rencontre était
loin de lever le voile sur les questions les plus sensibles et
d’éclairer le chemin qui doit mener vers cette fameuse conférence
internationale. Pas d’envolés lyriques de circonstances, pas de
promesses, pas d’engagements de calendrier. Sans doute échaudé
par l’inoubliable expérience qui avait fait dire à G. Bush
dans le passé que l’Etat palestinien verrait le jour en 2005.
Le président américain s’est contenté d’adopter un discours
modeste où le vœux lointain domine la détermination pratique:
«je soutiens fortement la création d'un Etat palestinien (…)
Et je crois que la vision de deux Etats vivant côte-à-côte et
en paix peut être réalisée». La prudence de G. Bush n’est
pas le fruit du hasard. Elle provient des grandes difficultés que
rencontre son administration pour organiser une conférence
internationale sur la question palestinienne disposant d’un
minimum de crédibilité. Les lignes de rupture entre les
protagonistes demeurent théoriquement infranchissables. Les
Palestiniens souhaitent, comme l’a dit Mahmoud Abbas, que «cette
réunion traite de la substance des principales questions pour que
nous puissions négocier par la suite un traité de paix permanent
avec Israël, en se référant aux questions fondamentales des
frontières d'un futur Etat palestinien, du statut de Jérusalem,
du sort des réfugiés palestiniens. Tandis que les Israéliens
fixent un plafond moins ambitieux: «Il serait préférable, avait
déclaré le Premier ministre israélien Ehud Olmert, qu'à
l'issue de cette réunion un communiqué conjoint soit publié sur
les questions clefs, afin qu'il serve de base aux négociations en
vue de la création d'un futur Etat palestinien».
Ce flou dans l’agenda et les finalités de cette rencontre
internationale est à l’origine de l’hésitation de nombreux
pays à donner leur accord de participation. Le cas le plus
significatif est celui de l’Arabie Saoudite que
l’administration Bush voudrait bien voir siéger
publiquement à la même table des négociation, avec les Israéliens,
ce qui serait en soi une première mondiale. Les Saoudiens,
capricieux et exigeants, se font prier. Leur ministre des Affaires
étrangères Saoud Al-Faycal peine à trouver les formules
diplomatiques pour ne pas y aller et justifier son refus.
Selon lui, le succès de cette rencontre «dépend des
questions qui y seront discutées» «les questions principales
(…) alors ce sera un succès et c'est ce que souhaitent les
Arabes».
Si elle souhaite ardemment la présence des Saoudiens,
l’administration Bush maintient un flou artistique sur la
présence de la Syrie, sa bête noire dans la région, après
l’Iran. Des messages contradictoires sur le sujet sont venus de
la Maison-Blanche. Les officiels syriens en sont réduits à démentir
les informations publiées dans la presse comme le fait le
ministre syrien de l’Information Mohsen Bilal : «Aucune
invitation à la conférence internationale sur la paix au
Proche-Orient n'a été adressée à la Syrie (…) La Syrie décidera
de son éventuelle participation après avoir reçu une invitation».
On prête à l’administration Bush le machiavélisme de vouloir
faire venir les Saoudiens en cédant sur les Syriens. Par : Mustapha Tossa
DNCP à Paris
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Publié le 27 septembre 2007 avec l'aimable autorisation de : Aujourd'hui le Maroc
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