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Aujourd'hui le Maroc
Maroc-France
: Nicolas Sarkozy cherche à imprimer sa marque
Mustapha Tossa
Nicolas Sarkozy et sa Majesté le Roi Mohammed
VI
23 octobre 2007 Le
contexte de la visite qu’effectue au Maroc le président français,
Nicolas Sarkozy, oblige ce dernier à «agir autrement» en
politique internationale. S’il y un mot
qui hérisse l’épiderme, déjà fleur de peau, du président
Nicolas Sarkozy, que l’on puisse, par voie de presse,
l’accuser de pratiquer une sorte de continuité avec l’ère
Chirac. Et si sur d’autres fronts, américain et moyen-oriental,
il a déjà eu l’occasion de marquer, sinon une rupture nette,
du moins une différence affirmée, le théâtre de sa visite au
Maroc lui offre l’occasion, voire le met dans l’obligation de
pratiquer «l’Agir autrement» en politique internationale sur
lequel il avait bâti toute sa fortune politique. Nicolas Sarkozy
sait mieux que quiconque que son prédécesseur à l’Elysée,
Jacques Chirac, est et demeure une personnalité appréciée des
Marocains en particulier et des Arabes en général. Cet
entichement n’était pas seulement le fruit de sa stratégie
d’équilibre et de défiance à l’égard de la première
puissance du monde, mais aussi grâce à un grand réseau de
relations personnelles savamment cultivé avec le premier cercle
de la décision. C’est pour toutes ces raisons que les mots et
les gestes que Nicolas Sarkozy va utiliser pour s’adresser à la
représentation et à l’opinion marocaine, ou à la communauté
française des affaires au Maroc vont être minutieusement scrutés.
Les indices de nouveauté et de rupture vont être relevés avec
l’enthousiasme des débutants et ceux de la continuité avec la
patience des orfèvres. Sa visite d’Etat au Maroc fut précédée
par l’émergence des éternels dossiers à multiples tiroirs de
la relation franco-marocaine comme l’affaire de la disparition
de Mehdi Ben Barka. Son fils Bachir profite de cette visite pour
exprimer ce souhait : «J'attends qu'il puisse sortir une
volonté politique commune qui doit réellement faire avancer la vérité
sur ( cette) disparition». De son cÔté, l’association «Reporters
Sans Frontières» reprend son activité sur le Maroc. Tout en
reconnaissant que la presse marocaine est «l'une des plus
vigoureuses et audacieuses du monde arabe» mais se trouve
actuellement sur «une pente dangereuse», elle demande à Nicolas
Sarkozy d’aborder le sujet de la liberté de la presse lors de
ses différents entretiens politiques. Le président de la république
fut aussi sollicité par une lettre signée par trois associations
ASDHOM, AMF et AMBDH spécialisées dans la défense des droits de
l’Homme avec ce constat : «Le Maroc traverse une période
préoccupante au niveau du respect des droits humains». Au cours
des trois temps forts de cette visite, Nicolas Sarkozy aura
largement l’occasion de déployer sa différence. Premier temps
fort public ce mardi, son discours devant le Parlement. A la
veille de son déplacement, son porte parole a déjà eu
l’occasion de pointer la direction de cette intervention, le président
de la République : «avait d’ailleurs eu l’occasion
de saluer à plusieurs reprises le courage et la détermination du
Roi dans la mise en œuvre d’un certain nombre de réformes sociétales
très importantes comme la réforme du code de la famille, ou la
mise en œuvre de l’Instance Equité et Réconciliation qui étaient
des étapes très importantes».
Second temps fort : Tanger «ville ô combien symbolique
puisqu’elle incarne l’ouverture du Maroc sur la Méditerranée»
selon la description de l’Elysée. Est attendu un discours
fondateur sur cette fameuse et toujours mystérieuse Union méditerranéenne.
Nicolas Sarkozy va expliquer aux pays de la Méditerranée, toutes
oreilles tendues, les idées qui lui avaient inspiré cette grande
déclaration au soir du 6 mai dernier, jour de son sacre : «Le
temps est venu de bâtir ensemble une Union méditerranéenne qui
sera un trait d’union entre l’Afrique et l’Europe».Troisième
temps fort : La rencontre économique franco-marocaine de
Marrakech pour laquelle soixante-dix grands chefs-d’entreprises
françaises ont fait le déplacement. Nicolas Sarkozy aura à
magnifier cette relation par la signature de nombreux contrats.
Des plus spectaculaires comme le TGV d’Alstom ou les «Rafale»
de Dassault aux plus anonymes sur la coopération judicaire. Il
aura la tâche facile puisque «La France est le premier
partenaire commercial du Maroc. Le premier fournisseur mais aussi
le premier client. C’est le premier investisseur étranger.
C’est le premier créancier public». Par :
Mustapha Tossa
DNCP à Paris
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© Aujourd’hui le Maroc 2007
Publié le 24 octobre 2007 avec l'aimable autorisation de : Aujourd'hui le Maroc
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