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Aujourd'hui le Maroc
Strauss-Khan, victime d'un scandale de
mœurs
Mustapha Tossa
Photo Aujourd'hui
le Maroc
21 octobre 2008 L'actuel directeur
du Fonds monétaire international, le Français Dominique
Strauss-Kahn, est obligé de naviguer avec un «péché»
supplémentaire assumé: une infidélité conjugale.
Avec une dose de fatalisme revendiquée, la tentation est grande
d’affirmer que le poste de directeur des institutions
financières internationales est frappé par la malédiction des
scandales de mœurs, de harcèlement sexuel avec leur cortège de
favoritisme et d’abus de pouvoir. Après le grand scandale qui
avait obligé Paul Wolfowitz, ancien patron de la Banque
mondiale, à démissionner de son poste, après avoir été accusé de
promouvoir illégalement la carrière et les émoluments de sa
compagne, voilà l’actuel directeur du Fonds monétaire
international, le Français Dominique Strauss-Kahn, obligé de
naviguer dans une tourmente similaire, avec un «péché»
supplémentaire assumé : une infidélité conjugale.
DSK fait l’objet d’une enquête interne au FMI pour déterminer le
degré de favoritisme dont aurait bénéficié une des ses anciennes
maîtresses, Piroska Nagy, d’origine hongroise qui faisait partie
de la grande hiérarchie du FMI. Depuis que le très sérieux «Wall
Street Journal» a éventé cet incident, l’affaire DSK est sur
toutes les lèvres. C’est que Dominique Strauss-Kahn n’est pas un
fonctionnaire international ordinaire.
Eléphant socialiste à la carcasse bien bâtie qui avait raté les
primaires du PS avec Laurent Fabius devant Ségolène Royal, DSK
fut nommé à ce poste à Washington par un Nicolas Sarkozy
triomphant qui s’essayait avec une frénésie d’archéologue à
l’exercice de l’ouverture politique. Ce n’est donc pas une
surprise si par les premiers qui se sont lancés, têtes baissées
dans sa défense, se trouve le porte-parole du gouvernement Luc
Chatel, avec un hommage appuyé à son travail lors de cette
tornade financière : « Je considère que Dominique Strauss-Kahn a
démontré, dans toute la traversée de cette crise, qu'il était à
la hauteur des événements (…) Il a pris toute la dimension de
son rôle dans les dernières semaines».
Au-delà des interrogations légitimes de savoir qui avait intérêt
à ébruiter cette affaire alors que Nicolas Sarkozy tente de
profiter des dernières semaines de sa présidence de l’Union
européenne pour lancer les bases de la refondation du système
financier international, il n’empêche que ses proches en France
ont tout de suite crié à la déstabilisation organisée.
Le député socialiste Jean-Marie Le Guen attribue cette brusque
campagne et cette «volonté de déstabilisation» aux idées de DSK
sur «la régulation du monde financier» qui ne lui procurent pas
que des amis. Pour un autre proche de DSK, le député de Paris
Jean-Christophe Cambadélis, la messe est dite : «ça me paraît
assez étonnant dans cette phase de crise financière où Dominique
Strauss-Kahn s'envole dans les sondages. Je pense qu'on veut lui
faire mauvaise querelle (…) C'est un incident de vie d'une
banalité confondante et on veut en faire une grande affaire
politique, je crois qu'il y a anguille sous roche». Les rivaux
socialistes de DSK, dont une grande partie des éditorialistes
français lui attribuent la volonté de vouloir mener la bataille
présidentielle de 2012 ne serait-ce que pour effacer
«l’humiliation» de 2007, se sont fait un plaisir de déverser
leur fiel surtout à la veille du congrès de Reims où le courant
«strauss-kahnien» est crédité de jouer un rôle décisif dans le
choix final. Championne toute catégorie du baiser qui tue,
Ségolène Royal qui assassine littéralement DSK : «j'espère qu'il
sera blanchi dans cette histoire, parce que sinon, pour la
réputation du sérieux et de la compétence de la France, ce
serait très embêtant». Commentaire moins acide mais non moins
pervers, celui de l’autre prétendant au leadership des
socialistes, Bertrand Delanoë, le maire de Paris : «Lorsque les
faits ne sont pas établis, je ne veux pas que l'on jette
l'opprobre. Bien entendu, je suis soucieux de l'exigence éthique
de l'application de toutes les règles». La situation de DSK est
tellement sensible que son épouse, Anne Sinclair, l’ex-star de
la télévision qui avait le pouvoir de magnétiser toute la classe
politique avec le bleu pétillant de ses yeux, se croit obligée
de monter au créneau et de faire cette déclaration sur son blog:
«Pour ma part, cette aventure d'un soir est désormais derrière
nous. Nous avons tourné la page, nous nous aimons comme au
premier jour».
Mustapha Tossa
DNCP à Paris Droits
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Aujourd’hui le Maroc 2008
Publié le 22 octobre 2008 avec l'aimable
autorisation de Aujourd'hui le Maroc
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