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Aujourd'hui le Maroc
Terrorisme
: Alerte internationale suite à la réapparition de Ben Laden
Mustapha Tossa
10
septembre 2007 Le retour de
Ben Laden, à la veille du sixième anniversaire des attaques du
11 septembre, fut accueilli avec incrédulité. Peu d’attention
a été accordé à ses menaces d’intensifier la rébellion en
Irak. De manière fracassante, Oussama Ben
Laden vient de rompre un silence de presque trois longues années
au cours desquelles une abondante littérature s’interrogeait régulièrement
sur son sort. S’était-il éteint suite à des ennuis de santé,
l’insuffisance rénale était souvent citée, ou se cachait-il
encore dans les imprenables montagnes de la frontière entre
L’Afghanistan et le Pakistan ? Etait-il mort lors d’un raid
aveugle ou se terrait-il dans une obscure cave ourdissant les
complots les plus spectaculaires ? Ces questions ne cessaient de
tarauder tous ceux, journalistes, responsables de la lutte
antiterroriste qui avaient participé et organisé une gigantesque
chasse à l’homme. Cette fièvre chercheuse avait donné lieu à
de nombreuses rumeurs comme celles contenues dans un rapport des
services français de renseignement qui, citant les services
saoudiens, affirmait que Ben Laden aurait succombé au typhus au
Pakistan. A cette époque, l'Arabie Saoudite avait qualifié cette
sortie française de simple spéculation.
L’hypothèse la plus fantasmée mais jamais officiellement avouée
est que le mythe se soit éteint de lui-même. Si la série
d’articles d’investigation que la presse américaine avait
consacrés au sujet mettaient en avant les conditions de vie
particulières de l’icône du Jihad mondial plongé dans une
dangereuse clandestinité, ils laissaient toujours la porte
ouverte à sa possible réapparition et tranchaient rarement,
prudence oblige, sur son sort. Le retour d’Oussama Ben Laden, à
la veille du sixième anniversaire des attaques du 11 septembre,
fut accueilli avec incrédulité. Peu d’attention avait été
accordé à ses menaces réitérées d’intensifier la rébellion
en Irak. Les remarques ont été centrées deux points principaux
: l’absence de menaces directes à l’encontre des Etats-Unis
et son aspect physique. Une attention particulière a été portée
sur la couleur de sa barbe, les cernes autour de ses yeux, son
teint cireux et son visage émacié… Autant d’indices qui
peuvent renseigner sur la trajectoire de l’homme le plus
recherché de la planète. Les spécialistes du renseignement
posaient des questions d’anthropologues des us et coutumes indigènes
: s’était-il teint la barbe par coquetterie, pour valoriser un
indéniable «star appeal»? Ou s’agissait-il d’un camouflage
destiné à déstabiliser l’adversaire? D’une nouvelle posture
chargée d’émettre de nouveaux messages ou d’actualiser les
anciens ?
Au-delà de ces considérations physionomiques à portée sécuritaire
limitée, Oussama Ben Laden, ressuscité, pose un problème
pour l’administration Bush alors que celle-ci subit une pression
sans précèdent pour changer sa politique en Irak et se voit
durement interpellée sur ses choix militaires. L’opposition démocrate
au Congrès gonflée à bloc à l’approche de la remise du
rapport Petraeus/Crocker tant attendue sur la situation en Irak,
a fourbi ses arguments et élevé la voix pour accuser le président
Bush d’avoir substitué la maladroite et coûteuse invasion de
l’Irak à la véritable guerre contre le terrorisme
international, laissant des personnages comme Oussama Ben Laden
continuer à menacer et à narguer l’Amérique.
L’argument de défense, que George Bush avait déployé, considérait
la guerre en Irak comme le socle principal de la guerre mondiale
contre le terrorisme. «Il est intéressant de noter que l'Irak
est mentionné dans cette vidéo. Cela montre que l'Irak est un élément
crucial de cette guerre menée contre les extrémistes».
La réapparition d’Oussama Ben Laden est intervenue alors que
les autorités allemandes viennent d’avorter une vague
d’attentats qu’une filière turque d’Al Qaïda s’apprêtait
à commettre sur le sol allemand et que de sanglants attentats
frappent l’Algérie. Les Etats Unis ne se sentent pas à
l’abri. Le chef de la CIA, Michael Hayden ne verse pas dans une
démarche rassurante : «Al Qaïda vise des cibles qui feraient un
grand nombre de victimes, causeraient des destructions massives et
auraient des conséquences économiques importantes». Certains spécialistes
de l’islamisme radical n’hésitent pas à mettre l’accent
sur des effets revigorants qu’une telle apparition peut avoir
sur la nébuleuse d’Al Qaïda. Par : Mustapha Tossa
DNCP à Paris
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© Aujourd’hui le Maroc 2007
Publié le 11 septembre 2007 avec l'aimable autorisation de : Aujourd'hui le Maroc
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