Opinion
Montauban,
Toulouse, Boston, Reyhanli, Londres:
terrorisme et affaires d'Etat
Mounadil
al Djazaïri
Jeudi 23 mai 2013
Je ne sais pas pourquoi, mais presque
à chaque fois que des tueurs (ou
présumés tels) commettent des crimes
atroces, par exemple
Mohamed Merah à Montauban et à
Toulouse,
les frères Tsarnaev à Boston, ou
tout récemment Michael Adeboloja et un
autre individu qui ont sauvagement
assassiné (sans le décapiter cependant
contrairement à ce qui avait été d’abord
annoncé)un soldat
à Londres, on constate qu’ils
avaient fait l’objet d’un suivi par les
services de renseignements et la police.
Michael Adeboloja et son complice
étaient en effet
connus du MI 5 (renseignements
intérieurs britanniques) comme le
signale
la presse
anglo-saxonne. Un des deux tueurs de
Londres avait même appartenu à une
organisation interdite,
al-Muhajiroun.
Ce qui est curieux, c’est que pour
l’instant, aucune campagne de presse n’a
été lancée ni en France, ni aux Etats
Unis, pays où dit-on la presse est
libre, pour dénoncer ce qui s’apparente
à des scandales d’Etat.
On verra si l’Angleterre fera
exception. J’en doute.
En Turquie, on est un peu plus
audacieux. En effet, quelques jours
après le double attentat de
Reyhanli, attribué par le
gouvernement turc aux autorités
syriennes , qui a tué plus de cinquante
personnes, un groupe de hackers dans
l’esprit de WikiLeaks a rendu publics
des communications internes de la
gendarmerie qui tendent à plaider pour
une responsabilité du Jabhat al-Nosra,
une organisation qui est un des fers de
lance de la lutte armée contre le régime
de Damas…
Le
journal tuc Hürriyet rapporte qu’un
gendarme a été mis aux arrêts et accusé
d’être à l’origine de la fuite qui ne
serait pas due à un piratage
informatique mais du fait d’un simple
gendarme qui aurait photographié puis
envoyé par mail certains documents à
Redhack.
Ce que cette organisation réfute
par un communiqué qui dit en substance :
“si ce gendarme est la personne
qui nous a livré l’information,
comment se fait-il que nous ayons su
avant elles [les autorités] qu’une
chasse aux sorcières avait été
lancée dans l’armée et qu’on
sacrifierait des fonctionnaires
‘innocents’ ? » a déclaré
l’organisation via Twitter.
Redhack avait twitté plusieurs
heures avant l’annonce [par le
gouvernement] que les autorités
allaient essayer de faire porter le
chapeau à un «pauvre soldat. »
Redhack rend
publics des câbles sur les explosions de
Reyhanli
Redhack a rendu publics une série de
communications internes aux services de
sécurité qui révèlent les préparatifs du
double attentat de Reyhanli vus par des
documents top secrets des services de
renseignements de la gendarmerie.
İstanbul – BIA News (Turquie) 22 mai
2013 traduit de l’anglais par Djazaïri
Redhack, un groupe de hackers Turcs,
a publié une série de câbles qui
révèlent ce qui était connu des
préparatifs du double attentat de
Reyhanlı d’après les fichiers top
secrets des services de renseignements
de la gendarmerie turque.
Les fichiers top secrets rendus
publics par le groupe sont dates du 20
mai – 9 jours après l’attentat meurtrier
qui a tué 51 civils dans la ville
méridionale de Reyhanli, province de
Hatay.
Un câble donne des détails sur
plusieurs véhicules charges de bombes et
d’explosifs destines à être livrés à des
organisations liées à al Qaïda en Syrie.
Les bombes et les explosifs doivent
server à une attaque contre la Syrie,
lit-on dans le câble.
Un autre câble rapportait que des
militants du Jabhat al-Nosra avaient
transféré les bombes et les explosifs
dans trois autres véhicules devant être
utilisés dans une attaque contre la
Turquie – une information qui venait
confirmer la première.
Un troisième câble affirmait que les
responsables au quartier général de la
police au Hatay avaient reçu un appel
anonyme qui alertait sur l’attentat à
venir et donnait des informations sur
certaines des allégations parues dans
les medias.
* Cliquez
ici pour accéder aux câbles publiés
par Redhack (en turc).
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