Opinion
Relations
avec l’Iran: le gouvernement argentin à
la lutte avec le lobby sioniste
Mounadil
al Djazaïri
Guillermo
Borger (2ème à partir de la gauche) à un
colloque du CRIF en 2010
Lundi 11 février
2013
L’attentat meurtrier perpétré
en 1994 contre l’AMIA (Association
Mutuelle Israélite) à Buenos Aires
avait permis au sionisme de prendre
en main fermement la communauté
juive organisée en Argentine et
porté un coup sévère à des relations
avec l’Iran promises sinon à un bel
avenir.
Il suffit pour comprendre
l’ampleur du problème de signaler
que la justice argentine a fini par
inculper plusieurs hauts
responsables Iraniens dont Ahmad
Vahidi, l’actuel ministre de la
défense de la république islamique.
Il n’en reste pas moins que
le dossier judiciaire à charge
contre l’Iran est vide et que
les inculpations faites par la
justice argentine résultent de
pressions à la fois internes, le
lobby sioniste en Argentine, et
externes, l’entité sioniste et
surtout le gouvernement des Etats
Unis.
On l’aura compris, les
accusations contre l’Iran étaient
d’abord motivées politiquement pour
des intérêts qui n’ont pas
grand-chose à voir avec ceux de
l’Etat argentin.
Depuis 1994, la situation
politique a cependant évolué en
Argentine, une évolution qui s’est
accélérée sous la direction de
l’actuelle présidente, Cristina
Fernanda de Kirchner et qui se
traduit par une plus grande
indépendance vis-à-vis des Etats
Unis.
Sur le plan international,
cette évolution s’est traduite par
une volonté de relance des relations
avec l’Iran.
Mme Kirchner ne pouvait
cependant pas ignorer la difficulté
induite par la procédure judiciaire
pendante même si, comme on le
comprendra, elle a sans doute son
opinion sur la réalité de
l’implication de l’Iran dans
l’attentat contre l’ AMIA.
D’où une idée ingénieuse qui
va ouvrir la voie à une relance des
relations entre les deux pays sans
faire cependant fi du problème
judiciaire : les deux diplomaties se
sont en effet entendues sur un
mémorandum d’entente.
Cet mémorandum qui doit être
validé par le parlement argentin
a pour but de permettre à la justice
de suivre son cours :
L’accord avec la république
Islamique annoncé par la même CFK à
la fin janvier, stipule que le juge
et le procureur chargés du dossier
pourront se rendre, avec
l’autorisation de la Cour Suprême de
Justice, à Téhéran où ils
soumettront à l’interrogatoire les
inculpés signalés par une «note
rouge» à Interpol, dans le respect
des normes du code pénal argentin.
Les résultats de l’enquête pourront
être utilisés pour décider du statut
des suspects au regard de la
procédure. Il permettra aussi la
constitution d’une commission de
juristes de pays tiers qui
veilleront à la validité de la
procédure. L’accord est suspendu à
l’approbation des parlements des
deux pays.
Comme on le voit, les deux
pays ont fait des gestes
significatifs afin de surmonter un
obstacle des plus épineux et faire
avancer la vérité, ce dont tout le
monde devrait se réjouir.
Le conditionnel est de mise
car deux pays ont déjà fait
connaître leur désaccord : l’entité
sioniste et les Etats Unis !
A ces voix étatiques, il faut
ajouter celles des organisations
juives argentines dont
la DAIA (équivalent de la LICRA)
et l’AMIA.
Les propos de Guillermo Borger,
président de cette dernière
organisation, ont eu le don d’irriter
Mme Kirchner. En effet, pour justifier
son désaccord avec la procédure imaginée
par les autorités argentines et
iraniennes, M. Borger a prévenu que sa
ratification par le parlement argentin
ouvrirait la voie à un troisième
attentat.
Je vous laisse lire la réaction
courroucée de Mme Kirchner qui somme M.
Borger de donner les informations en sa
possession à ce sujet tout en observant
qu’aucune des parties signataires ne
saurait être derrière ce troisième
attentat qui se profilerait selon le
dirigeant associatif Juif.
Sous-entendu de la présidente :
ce sont les partie hostiles à cet accord
qui pourraient avoir intérêt à ce futur
troisième attentat.
De là à penser que la présidente
argentine a sa propre opinion sur la
nature des auteurs de l’attentat contre
l’AMIA, il y a un pas que je n’hésite
pas à franchir.
CFK
«préoccupée» par l’avertissement
donné par le dirigeant de l’AMIA au
sujet d’un troisième attentat
Pagina 12 (Argentine) 9 février
2013 traduit de l’espagnol par
Djazaïri
La présidente Cristina Kirchner
s’est déclarée «choquée» par le
propos du président de l’AMIA,
Guillermo Borger, qui a affirmé hier
que le mémorandum d’entente signé
par l’Argentine avec l’Iran pour
faire la lumière sur l’attentat de
1994 contre l’association juive
«allait ouvrir la voie à un
troisième attentat.» Via Twitter, la
présidente lui a demandé «Qu’est-ce
que vous savez pour (pouvoir faire]
une affirmation aussi terrible ?» et
a considéré que «le peuple et la
justice ont doivent et méritent de
savoir ce dont il a connaissance.»
Hier, quand on l’a questionné sur
l’accord – qui doit être débattu à
partir de mercredi par les trois
commissions du Sénat-, Borger a
prévenu que «aller de l’avant vers
cet accord ouvre la voie à un
troisième attentat parce que ce
serait nous soumettre complètement.»
Cette critique était dans la même
ligne que celle du président de la
DAIA, Julio Schlosser, qui a rejeté
lui aussi le mémorandum et a
considéré que le texte officiel
manque de «la clarté que mérite
l’affaire.»
Devant cette affirmation, la
président s’est demandée : «Qui
serait l’auteur intellectuel et
matériel [de l’attentat] ?» parce
que, a-t-elle ajouté, «il est
évident que ce ne pourrait en aucun
cas être un des pays signataires» de
l’accord conclu en Ethiopie. «Ce
seraient ceux qui s’opposent à
l’accord ? Des pays, des services de
renseignements. Qui ?,» a-t-elle
insisté.
«Mais en plus – a-t-elle ajouté-,
quel(s) sera ou seront les
objectifs… ou serions-nous les
objectifs ? Me viennent en tête avec
une douleur lancinante les mots de
Zulema Yoma affirmant que la
mort de son fils fut le troisième
attentat terroriste après les bombes
contre l’ambassade d’Israël et
l’AMIA. J’an ai la chair de poule.»
La présidente a observé que
Borger est «une personne
respectable» mais elle a affirmé
cependant avoir lu «avec beaucoup
d’inquiétude» ses déclarations.
Raison pour laquelle elle a dit que
« le peuple argentin en général et
la justice en particulier doivent et
méritent de savoir ce dont a
connaissance Guillermo Borger» qui
l’a amené à faire cet avertissement.
Incidemment, les péripéties
relatives aux relations irano-argentines
nous permettent de mieux comprendre la
nature de l’entité sioniste
On peut en effet lire dans le
journal argentin
Clarin que le même Guillermo Borger,
président de l’Association Mutuelle
Israélite Argentine, qui est un citoyen
argentin, est allé faire part de ses
doléances relatives à l’accord
irano-argentin à … l’ambassade des Etats
Unis à Buenos Aires.
Ce fait n’est qu’une indication
de plus que, contrairement à ce qu’on
nous serine, le véritable Etat juif
n’est pas l’entité sioniste mais les
Etats Unis : non seulement le pseudo
Etat juif aurait disparu depuis un
certain temps sans l’appui diplomatique,
militaire et économique des Etats Unis
mais les organisations communautaristes
juives présentes dans un certain nombre
de pays de par le monde savent
parfaitement à quelle porte il convient
de frapper pour obtenir gain de cause.
Rien n’a vraiment changé depuis
l’époque du règne de l’Empereur
Guillaume II !
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