on Institute for Historical Review.org,
août 2009
http://www.ihr.org/judaism0709.html
traduit de l’anglais
Beaucoup de contempteurs d’Israël et de ses
politiques font une distinction tranchée entre Israël et
l’idéologie de cet Etat, le sionisme, d’un côté, et le judaïsme,
ou la tradition et la vision du monde juifs, de l’autre.
Des associations antisionistes, comme
« Voix juive pour la paix » ou « Les juifs pour la justice pour
les Palestiniens », ainsi que des publications antisionistes
telles que le Washington Report on Middle East Affairs, mettent
l’accent sur les aspects humanistes de la tradition juive. Ces
associations, bien que critiques à l’égard d’Israël et des
politiques de ce pays, sont d’avis que la communauté juive a
joué un rôle fondamentalement positif dans la société, mais qu’à
un certain moment, au vingtième siècle, la plupart des juifs
auraient franchi en quelque sorte une ligne jaune en adhérant au
sionisme et à son nationalisme ethnique agressif.
De fait, les politiques le plus souvent
cruelles et arrogantes d’Israël, et les attitudes le plus
souvent arrogantes de ce qu’il est convenu d’appeler le « Lobby
Sioniste », le lobby juif, ou la communauté juive organisée, ne
sont en rien une aberration : elles sont, bien au contraire,
profondément enracinées dans les écritures sacrées juives, ainsi
que dans la tradition juive multiséculaire.
A des vérités dérangeantes, la plupart des
gens préfèrent des mythes séduisants, et ils préfèrent croire ce
qu’il y a de plus confortable et de plus agréable. C’est une des
raisons pour lesquelles nous sommes si nombreux à penser que
toutes les religions ont en partage des valeurs fondamentales
humanistes communes et que toutes s’efforcent, chacune à leur
manière, de rejoindre la même vérité ultime.
Seulement voilà ; le judaïsme n’est pas
seulement une « religion parmi d’autres ». Elle est unique, dans
l’univers des grandes religions de l’humanité. Les valeurs
essentielles et l’éthos du judaïsme diffèrent profondément de
ceux du christianisme, de l’Islam et des autres grandes
religions.
Les chrétiens croient que Jésus a souffert
et est mort afin de racheter tous les peuples, et les chrétiens
sont exhortés à diffuser le message chrétien à l’ensemble de
l’humanité. De la même manière, les musulmans pensent que le
message du Coran s’adresse à tous les hommes, et ils sont
appelés à amener tous les hommes à adopter l’Islam.
Mais tel n’est absolument pas le message du
judaïsme. Ses enseignements ne s’adressent pas à n’importe qui.
Sa morale n’est absolument pas universelle. Le judaïsme est la
religion d’un peuple particulier. La religion juive est basée
non pas sur une relation entre Dieu et l’humanité, mais bien
plutôt sur une « alliance », une sorte de contrat, entre Dieu et
un peuple « élu » - qui n’est autre que la communauté connue
comme celle des juifs, le peuple juif, les Israélites, les
Hébreux, ou le « peuple d’Israël ».
Les principales fêtes du calendrier
chrétien – comme Noël, Pâques… - rappellent des dates
significatives de la vie de Jésus. De la même manière, les plus
grandes fêtes du calendrier musulman rappellent des dates clés
dans la biographie du prophète Muhammad. En revanche, les
principales fêtes du calendrier juif rappellent des faits
fondamentaux de l’histoire du peuple juif.
Une des principales raisons pour lesquelles
le rôle de la communauté juive organisée est problématique, dans
notre société, tient au fait que la plupart des juifs américains
font montre d’une loyauté très forte à l’égard d’un pays
étranger, Israël, lequel, depuis sa fondation, en 1948, n’a
jamais cessé d’être impliqué dans des crises apparemment
interminables, et dans des conflits avec ses voisins. Mais il y
a une autre raison.
Le rôle de la communauté juive est aussi un rôle dommageable du
fait que les juifs sont encouragés à se considérer eux-mêmes
comme distincts du reste de l’humanité et comme ayant des
intérêts totalement distincts de ceux de tous les autres. Cette
attitude « eux – nous » et cet état d’esprit qui considère que
les juifs sont différents du reste de l’humanité et qui regarde
les non-juifs avec mépris et méfiance sont enracinés dans la
religion juive et, cela, dans une tradition multiséculaire.
Les chrétiens sont censés vivre leur vie en
conformité avec la Bible, et en particulier avec les
enseignements de Jésus, tels qu’ils figurent dans les quatre
Evangiles du Nouveau Testament, exactement de la même manière
dont les musulmans sont exhortés à vivre leur existence en
conformité avec le Coran. De manière semblable, les juifs sont
supposés vivre leur vie en accord avec les principes exposés
dans les écritures hébraïques, la « Tanakh », également connu
sous le nom d’Ancien Testament. Ces écritures disent ce que les
juifs doivent penser sur leur propre compte, et la manière dont
ils devraient interférer en empiétant sur les prérogatives des
non-juifs.
Un message central des Ecritures juives
consiste en ce que les juifs seraient un peuple « choisi » par
Dieu, une communauté unique, distincte de tout le reste des
hommes. Dans le Deutéronome, par exemple, nous lisons : « Car
vous êtes un peuple saint pour le Seigneur votre Dieu. Le
Seigneur vous a choisis pour être un peuple qui lui appartienne
en propre, le seul parmi tous les peuples qui habitent la
surface de la terre (1).
Les Ecritures juives font également
allusion aux juifs (ou Hébreux) en tant que « Peuple devant
vivre seul », ou encore, dans une autre traduction, en tant que
« peuple vivant seul et ne considérant pas faire parti des
nations ». Dans le livre de l’Exode, nous lisons que les juifs
forment un peuple « distinct de tous les autres peuples qui
vivent sur la Terre » (2).
Les Ecritures expliquent également que si
les juifs entretiennent « l’alliance » et maintiennent leur
séparation d’avec tous les autres hommes, ils en seront
récompensés par une grande richesse et un grand pouvoir sur les
autres peuples. Dans le Deutéronome, les juifs se voient
promettre que Dieu « vous placera au-dessus de toutes les
nations de la Terre » et que « tous les peuples de la Terre
constaterons que vous êtes appelés du nom de Dieu » et qu’ils
« auront peur de vous (les juifs) », comme il vous en fait la
promesse, et vous prêterez à de nombreuses nations, mais vous
n’emprunterez rien d’elles, et vous gouvernerez nombre de
nations, mais celles-ci n’exerceront jamais aucun pouvoir sur
vous ». (3)
Dans Genèse, nous lisons : « Que Dieu vous
accorde la rosée du paradis, les bonnes récoltes de la terre et
une abondance de grain et de vin. Que les (autres) peuples
soient à votre service et que les nations s’inclinent devant
vous. » Dans un autre passage, dans le Deutéronome, Dieu promet
aux juifs « de leur donner de grandes et magnifiques cités
qu’ils n’auront pas construites, et des maisons emplies de
toutes sortes de bonne choses qu’ils n’auront pas accumulées,
ainsi que des citernes creusées dans le roc qu’ils n’auront pas
eux-mêmes creusées, des vignes et des oliveraies qu’ils
n’auraient pas plantées… » (4).
Dans le livre d’Isaïe, nous lisons : « Des
étrangers édifieront vos murailles, et leurs rois vous obéirons…
car la nation et le royaume qui ne vous servirait pas périra…
Les fils de ceux qui vous ont opprimés viendront se prosterner
plus bas que terre devant vous, et tous ceux qui vous ont
méprisés s’humilieront à vos pieds… Des étrangers soigneront et
nourriront vos troupeaux, des étrangers seront vos laboureurs et
vos vignerons… Vous mangerez la richesse des autres nations, et
vous tirerez gloire de leurs richesses. » (5)
Dans Josué, nous lisons : « Je vous
donnerai une terre que vous n’aurez pas travaillée, et des
villes que vous n’aurez pas construites, et vous y habiterez ;
vous mangerez des fruits des vignes et des oliveraies que vous
n’aurez pas plantées. » Quant au livre des Psaumes, Dieu y dit
aux juifs : « Demandez-le moi, et je ferai des nations votre
héritage, et des extrémités de la terre votre propriété. Vous
les briserez au moyen de barres de fer, et vous leur donnerez la
forme qui vous convient comme s’ils étaient sur le tour d’un
potier. » (6)
Dans Deutéronome, une promesse est faite
aux juifs : « Alors le Seigneur chassera toutes ces nations
devant vous et vous déposséderez des nations plus importantes et
plus puissantes que vous. Tout lieu qu’aura foulé la semelle de
vos chaussures vous appartiendra… Aucun homme ne sera en mesure
de se dresser devant vous. Le Seigneur votre Dieu étendra la
crainte que vous
inspirez et la terreur que vous répandez sur tous les lieux que
vous aurez foulés de vos pieds, comme Il vous l’a promis. » Dans
un autre passage, l’on nous dit que Dieu dit à son peuple
choisi : « Ce jour, je vais entreprendre d’étendre la crainte de
vous sur les peuples qui vivent sous toute l’étendue de la voûte
céleste ; ils auront entendu les nouvelles de votre terreur, et
ils seront saisis des tremblements et de l’angoisse que vous
leur inspirerez. » (7)
Le code moral exposé par les Ecritures
hébraïques décide d’un deux poids-deux mesures : une loi pour le
« peuple élu », et une autre pour les non-juifs. Conformément à
cette moralité ethnocentrique, l’on enseigne aux juifs qu’ils
doivent exercer une discrimination à l’encontre des non-juifs.
Dans le Deutéronome, Dieu ordonne aux juifs qu’ils « ne
prêteront pas avec intérêt à leurs frères, que ce soit en
matière de prêts d’argent, de victuailles, ou de quoi que ce
soit que l’on prête ordinairement avec un intérêt. En revanche,
à un étranger [c’est-à-dire à un non-juif] ils devront prêter
avec intérêt, mais à leurs frères, ils ne doivent demander aucun
intérêt. » (8)
De nombreux passages des Ecritures
hébraïques – en particulier les livres de Josué, des Nombres et
le Deutéronome – évoquent des assassinats de masse, de caractère
génocidaire, de non-juifs. Le Dieu juif exige avec insistance de
son peuple chouchou d’exterminer les non-juifs. Les Ecritures
juives sont sans doute le plus ancien texte historique existant
faisant état de génocides systématiques.
Au septième chapitre du Deutéronome, nous
lisons : « Quand le Seigneur ton Dieu t’amènera sur la terre sur
laquelle vous pénétrerez afin d’en prendre possession, et
chassant nombre de nations devant vous – les Hittites, les
Girgashites, les Amorites, les Cananéens, les Périzzites, les
Hivites et les Jébuséens – sept nations plus nombreuses et plus
puissantes que vous ne l’êtes vous-mêmes, et quand le Seigneur
votre Dieu vous donnera ces terres et que vous vaincrez ces
nations, alors vous devez les détruire sans pitié ; vous ne
signerez avec elles aucune trêve et vous ne ferez montre
d’aucune pitié à leur égard… Et vous détruirez tous les peuples
mettra à votre merci, vous n’aurez aucun regard de pitié pour
eux. » (9)
Au livre d’Esther, nous lisons : « Ainsi,
les juifs abattirent tous leurs ennemis, qu’ils passèrent au fil
de leurs épées, les égorgeant et les massacrant, faisant de ceux
qui les haïssant ce que bon leur semblait. Dans la citadelle de
Suse, les juifs tuèrent et mirent en pièces cinq mille
personnes… C’est alors que les autres juifs, qui étaient dans
les provinces du roi, se rassemblèrent eux aussi pour défendre
leur vie, et cela leur permit de prendre le dessus sur leurs
ennemis, et ils tuèrent soixante-quinze mille de leurs
haïsseurs… » Dans un autre passage du Deutéronome, nous lisons :
« Et nous avons capturé toutes ses cités, à cette époque-là, et
nous avons détruit totalement toutes les villes, tous les
hommes, toutes les femmes et tous les enfants ; nous n’avons
rien laissé debout ; nous n’épargnâmes que le bétail, que nous
nous partageâmes, ainsi que les villes que nous avions
conquises, en guise de butin. » (10)
Au vingtième chapitre du Deutéronome, nous
lisons : « Quand vous vous approchez d’une ville afin de la
conquérir, offrez-lui les termes d’une paix. Si la réponse est
la paix et si la ville vous ouvre ses portes, alors tous ceux
qui se trouvent dans ses murs seront contraints aux travaux
forcés à votre service. Mais si la cité ne conclut pas d’accord
avec vous, et qu’au contraire, elle vous résiste, alors vous
l’assiégerez ; et quand le Seigneur votre Dieu vous la remettra
entre vos mains, vous passerez tous les mâles qui s’y trouvent
au fil de l’épée, mais vous épargnerez les femmes et les
enfants, ainsi que le bétail, et tous les biens se trouvant dans
la ville : ce sera votre butin ; et vous jouirez des dépouilles
de vos ennemis, que le Seigneur votre Dieu vous a données… Mais
dans les villes de ceux d’entre les peuples que le Seigneur
votre Dieu vous donne en héritage, vous ne conserverez en vie
rien de ce qui respire, vous les éliminerez jusqu’au dernier… »
(11).
Dans Josué, nous lisons ce récit
horrifiant :
« Quand Israël eut fini d’égorger tous les
habitants de la ville d’Ai dans le désert où ils les avaient
pourchassés devant eux, et quand ils eurent tous succombé
jusqu’au dernier sous le fil de leur sabre, tout Israël retourna
dans la ville d’Ai, qu’ils attaquèrent au fil de leur sabre. Le
total de ceux qui tombèrent ce jour-là, tant hommes que femmes,
fut de douze mille – soit toute la population d’Ai. Car Josué ne
replia pas son bras, avec lequel il avait tiré son épée de son
fourreau, avant d’avoir totalement détruit tous les habitants
d’Ai, jusqu’au dernier. Israël ne prit, comme butin, sur cette
ville, que le bétail et les biens, conformément à la promesse
faite par Dieu à Josué. Ainsi, Josué brûla la ville d’Ai, et il
la réduisit en ce tas de ruines que l’on peut voir encore
aujourd’hui. » (12)
Ailleurs, toujours dans le livre de Josué,
nous pouvons lire (13) :
« Et Josué pris la ville de Makkedah, ce
jour-là, dont il passa la population et son roi au fil de son
épée ; il tua tous les habitants jusqu’au dernier, ne laissant
nulle âme en vie. Et fit au roi de Makkedah ce qu’il avait fait
au roi de Jéricho.
« Puis Josué passa de Makkedah, avec tout
Israël autour de lui, à Libnah, ville à laquelle il livra la
guerre. Le Seigneur donna aussi cette cité et son roi à Israël ;
il la passa au fil de l’épée et il ne laissa aucun de ses
habitants en vie. Il fit subir à son roi le même sort qu’au roi
de Jéricho…
« Ainsi Josué conquit toute la terre, tout
le pays des collines, et le Néguev, et les basses plaines et les
piémonts, et tous leurs rois ; il ne laissa subsister personne ;
il tua jusqu’au dernier tout ce qui respirait, comme le lui
avait ordonné le Seigneur Dieu d’Israël. Ainsi Josué les
vainquit-il tous, de Kadesh-Barnea jusqu’à Gaza, et tout le pays
de Goshen (l’Egypte, ndt), aussi loin que Gibeon ».
Au fil des siècles sont, bien entendu,
intervenus d’importants changements dans les attitudes et dans
le comportement des communautés juives. Les juifs d’aujourd’hui
ne respectent plus toutes les lois et tous les commandements qui
sont exposés dans leurs écritures saintes. Ainsi, par exemple,
ils n’exécutent plus les femmes surprises en flagrant délit
d’adultère, ni ceux qui travailleraient un jour de shabbat, ni
même ceux qui insultent leur père ou leur mère (14).
Reste que le poids de la tradition est très
lourd, chez eux, en particulier dès lors qu’il est fondé sur des
écrits qui sont considérés comme sacrés. Quelque chose de
l’attitude de séparation, d’exclusivisme, d’élection et de
supériorité énoncée dans les Ecritures hébraïques persistent
encore aujourd’hui, et cela est manifeste dans les politiques
mises en œuvre par l’Etat d’Israël, ainsi que par la communauté
juive organisée (15).
Pour certains dirigeants juifs orthodoxes,
le « peuple élu » ne constitue pas simplement un groupe
supérieur ou privilégié : les juifs et les non-juifs sont,
pratiquement, deux espèces différentes.
Le Rabbin Menachem Schneerson, le « Lubovitcher
Rebbe », qui a dirigé le mouvement juif orthodoxe du Chabad, et
qui a exercé une influence importante tant en Israël qu’aux
Etats-Unis, a ainsi expliqué (16) :
« La différence entre un juif et un
non-juif découle de l’expression courante : « Faisons le
distinguo ». Ainsi, nous ne sommes pas en présence d’un cas de
profond changement dans lequel une personne se trouverait
simplement placée sur un niveau supérieur. Non, nous sommes en
présence d’une situation de « faisons le distinguo », « ne nous
mélangeons pas », entre des espèces totalement différentes.
C’est ce qu’il faut rappeler, en ce qui concerne la constitution
physique : le corps d’un juif (ou d’une juive) est d’une qualité
totalement différente de celui de membres de toutes les nations
du monde… L’entièreté de la réalité d’un non-juif n’est que
vanité. C’est écrit, « Et les étrangers garderont et feront
paître tes troupeaux » (Isaïe 61:5). Ainsi, en son entièreté, un
être créé non-juif n’existe qu’afin d’être au service des
juifs… »
Le Rabbin Kook l’Ancien, un autre dirigeant
juif très influent et extrêmement respecté, a exprimé une
opinion similaire : « La différence entre une âme juive et les
âmes des non-juifs – tous autant qu’ils sont, à leurs différents
niveaux – est plus importante et plus profonde que la différence
existant entre une âme humaine et l’âme du bétail. » (17)
L’idée selon laquelle les juifs sont un
peuple à part ayant un engagement essentiel envers Israël et la
communauté juive est affirmé tout de go par Elliott Abrams, un
universitaire juif américain, qui était le principal conseiller
du Président George Deubeuliou Bush en matière de « stratégie
démocratique planétaire », et qui était, en 2006, le conseiller
spécial en matières moyen-orientales du Secrétaire d’Etat des
Etats-Unis. Dans son livre Foi ou peur : Comment les juifs
peuvent survivre dans une Amérique chrétienne [Faith or Fear :
How Jew Can Survive in Christian America] (18), il écrit : « En
dehors de la Terre d’Israël, il n’est pas douteux que les juifs,
fidèles au pacte entre Dieu et Abraham, doivent se tenir à
l’écart des nations au sein desquelles ils vivent. C’est dans la
nature même du juif d’être à part – sauf en Israël – du reste de
la population. »
Le judaïsme et le mode de vie juif, écrit
Abrams, ne sont pas « entièrement volontaires, car le juif et né
au sein d’une communauté liée par un pacte et ayant des
obligations envers Dieu ». Les juifs, poursuit-il, « sont en
contrat permanent avec Dieu, ainsi qu’avec la terre d’Israël et
son peuple. Leur engagement ne saurait faiblir au motif que le
gouvernement israélien poursuivrait une politique impopulaire… »
Le sentiment juif d’aliénation, et de
méfiance constante, envers les non-juifs est également manifeste
dans un remarquable essai publié en 2002 dans The Forward, le
prestigieux hebdomadaire de la communauté juive (américaine, ndt).
Sous le titre : « C’est nous qui avons raison, et le monde
entier a tort » [We’re Right, the Whole World’s Wrong], cet
article a été écrit par le Rabbin Dov Fischer, avocat et membre
du Jewish Community Relations Committee de la Fédération Juive
de Los Angeles (19). Le Rabbin Fischer est par ailleurs le
vice-président national [pour l’ensemble des Etats-Unis, ndt] de
la Zionist Organization of America [la « grande Zoa », ndt !]
Ainsi, on le voit, cet article n’a pas été commis par quelque
écrivaillon obscur et à-demi lettré, mais bien plutôt par une
personnalité éminente de la communauté juive (américaine). Et il
n’a pas paru dans quelque périodique confidentiel et marginal,
mais bien dans ce qui est sans doute l’hebdomadaire juif le plus
cultivé et le plus réfléchi en Amérique, et en tous les cas un
des plus influents.
Dans son essai, le Rabbin Fischer dit ainsi
à ses lecteurs : « Si nous devons nous définir par quelque
chose, nous les juifs, je dirai que nous sommes un peuple
d’histoire… Notre histoire nous donne la force de savoir que
nous pouvons avoir raison, et que tout le reste du monde a
tort ». Il poursuit en ces termes :
« Nous avions raison, tandis que tout le
reste du monde avait tort. Les Croisades. Les accusations de
crimes rituels et les autodafés de Talmuds, en Angleterre et en
France, ont conduit ces deux pays à expulser leurs juifs durant
des siècles. L’Inquisition espagnole et portugaise. Les ghettos
et l’affaire Mortara, en Italie, l’affaire Dreyfus, en France.
Le procès Beilis en Russie et un siècle de persécutions subies
par les juifs de l’Union soviétique.
« L’Holocauste, auquel a participé Kurt
Waldheim, en Autriche. A chaque fois, l’Europe regardait,
gardant le silence – ou participant activement à notre
assassinat – et nous étions les seuls à avoir raison, tandis que
tout le reste du monde avait tort.
« Aujourd’hui, une fois encore, nous sommes
les seuls à avoir raison, et tout le reste du monde a tort. Les
Arabes, les Russes, les Africains, le Vatican profèrent leurs
visions agrégées et leurs connaissances accumulées sur l’éthique
du massacre. Et les Européens aussi. Bien que nous apprécions le
demi-siècle de démocratie ouest-européenne davantage que nous
avons apprécié les millénaires antérieurs de brutalité
européenne, nous savons qui sont les Européens, ce qu’ils ont
fait : on ne nous la fait pas…
« Nous nous souvenons que la nourriture que
consomment les Européens est tirée d’un sol fertilisé par deux
millénaires de sang juif dont ils l’ont arrosé. La haine
atavique des juifs flotte dans l’air dans lequel se sont
répandues les cendres des fours crématoires…
« Eh
oui : une fois encore, nous avons raison et le reste du monde a
tort. Cela ne change rien, mais après vingt-cinq siècles, cela
fait du bien de le savoir… »
Comme à de multiples reprises au cours de
l’histoire, les juifs ont acquis un pouvoir énorme qui leur
permet de promouvoir des intérêts particuliers qui sont
différents, et le plus souvent contraire à ceux des populations
non-juives au sein desquelles ils vivent. Cela génère une
situation intrinsèquement injuste et instable, du type de celles
qui, bien trop souvent par le passé, se sont conclues
tragiquement en conflit violent entre juifs et non-juifs.
De nos jours, le conflit apparemment
inextricable du Moyen-Orient est davantage qu’un simple problème
de sionisme ou de politique, ou qu’une querelle au sujet d’un
territoire. La politique quasi constamment arrogante d’Israël,
et en particulier les traitements inhumains qu’il inflige aux
non-juifs, plonge ses racines dans des attitudes multiséculaires
qui sont exposées dans les anciens écrits religieux juifs.
Notes :
1.
Deutéronome
7:6 et 14:2.
2.
Nombres 23:9 ;
Exode 33:16.
3.
Deutéronome
28: 1, 10; 15: 6.
4.
Genèse 27:
28-29 ; Deutéronome 6: 10-11.
5.
Isaïe 60:
10-14 ; Isaïe 61: 5-6.
6.
Josué 14:13 ;
Psaumes 2:8.
7.
Deutéronome
11: 23, 25: 2: 25.
8.
Deutéronome
23:19-20.
9.
Deutéronome 7:
2, 16.
10.
Esther 9:2, 5;
Deut . 2:34.
11.
Deutéronome
20: 10-14, 16-17.
12.
Josué 8:
24-27.
13.
Josué 10:
26-40
14.
Lévitique
20:10; Deutéronome 22: 20-21 / Exode 31: 15; Exode 35: 2 / Exode
21: 17; Lévitique 20: 9.
15. Israel Shahak, un universitaire juif, qui a enseigné de
nombreuses années à l’Université Hébraïque de Jérusalem, donne
des exemples frappants de ce phénomène dans l’Israël
contemporain dans son livre éclairant : Histoire juive, Religion
juive, publié pour la première fois en 1994.
http://www.biblebelievers.org.au/jewhis1.htm
16. Tiré du livre de Schneerson, Gatherings of Conversations,
publié en 1965. Cité in : Israël Shahak et Norgton Mezvinsky :
Jewish Fundamentalism (Londres, 1999), pp. 59-60.
http://www.mailstar.net/shahak2.html
http://www.geocities.com/alabasters_archive/jewish_fundamentalism.html
Cité également par l’universitaire juif Allan C. Brownfeld dans
sa recension publiée dans le Washington Report on Middle East
Affairs, mars 2000.
http://www.washington-report.org/backissues/0300/0003105.html
17. Cité dans Israël Shahak et Norton Mezvinsky, Jewish
Fundamentalism (Londres, 1999), p. ix.
http://www.mailstar.net/shahak2.html
http://www.geocities.com/alabasters_archive/jewish_fundamentalism.html
Cité également par l’universitaire juif Allan C. Brownfeld dans
sa recension publiée dans le Washington Report on Middle East
Affairs, mars 2000.
http://www.washington-report.org/backissues/0300/0003105.html
18. Elliott Abrams, Faith or Fear: How Jews Can Survive in
Christian America (New York: 1997), pp. 30, 145, 181.
19. Dov Fischer, “We’re Right, the Whole World’s Wrong,” Forward
(New York), Avril 19, 2002, p. 11.
http://rabbidov.com/American%20Jews/wererightworldwrong.htm
Certaines observations de Fischer sont de grossières
déformations de l’histoire. Ainsi, par exemple, sa mention
« d’un siècle de persécution des juifs en Union soviétique » est
un mensonge qui vous coupe le souffle. Primo, la totalité de la
période soviétique a duré soixante-douze ans, et non pas un
siècle. Ensuite, durant tout au moins une partie de cette
période, et en particulier au cours des dix premières années de
l’ère soviétique, les juifs détenaient un pouvoir effrayant,
sinon quasi absolu. Le Rabbin Fischer semble avoir oublié des
personnages aussi éminents que Leon Trotsky, commandant-en-chef
de la jeune Armée Rouge de l’Etat soviétique, Grigori Zinoviev,
chef de l’Internationale communiste et Yakov Sverdlov, le
premier président soviétique (voir M. Weber : “The Jewish Role
in the Bolshevik Revolution and Russia’s Early Soviet Regime,”
The Journal of Historical Review, Jan.-Fév. 1994.)
http://www.ihr.org/jhr/v14/v14n1p-4_Weber.html