FOCUS
L'opinion
européenne bascule contre la sale guerre
de l'OTAN contre la Syrie
Luc
Michel
Vendredi 30 août 2013
PCN-SPO / Focus / 2013 08 29 /
Focus : Le fait du jour décrypté
par Luc MICHEL
pour le Service de Presse du PCN /
PCN-SPO
http://www.scoop.it/t/pcn-spo
Lu dans Libération (Paris)
Ce 29 août 2013 :
« Syrie : vers des frappes ciblées pour
l’exemple, écrit Libé, plus va-t-en
guerre que jamais, qui ajoute que « Même
si les Nations unies restent paralysées,
les Occidentaux semblent opter pour des
tirs de missiles sur un temps court,
visant des symboles de la répression »
(sic) …
Phénomènes parallèles.
Au moment où les médias de l’OTAN, comme
Libération, tentent de vendre la sale
guerre de l’Axe
Washington-Tel-Aviv-Ryad, des
manifestations se déroulent un peu
partout en Europe, Londres, Paris,
Marseille, Bruxelles ... Le mouvement
contre la Guerre occidentale et pour la
paix n’est pas mort …
Particulièrement spectaculaire la Méga
manif de Londres contre la guerre des
USA et de l’OTAN contre la Syrie. Des
dizaines de milliers de manifestants
contre la sale guerre des
Cameron-Hollande-Obama et contre les
frappes en Syrie !
Film sur :
https://www.facebook.com/photo.php?v=1408847766000052
Le basculement de l’opinion publique
européenne – particulièrement en
Grande-Bretagne, Belgique et France –
contre la guerre, mais aussi contre le
terrorisme djihadiste (certains forums
de grands quotidiens belges et français
voient même un soutien direct à Assad
s’exprimer), explique le recul des
chiens de guerre de l’OTAN, Hollande et
Cameron en tête.
GRANDE-BRETAGNE :
LE PARLEMENT REJETTE TOUTE ACTION
MILITAIRE EN SYRIE
« Cameron n'a pas
convaincu », écrit l’AFP. C’est le moins
qu’on puisse dire !
Le Parlement
britannique a rejeté ce jeudi soir par
285 voix contre 272 une motion présentée
par le Premier ministre David Cameron
qui défendait le principe d'une
intervention militaire en Syrie en
réponse à l'usage d'armes chimiques dont
il accuse Damas. "Il est clair que le
Parlement britannique ne veut pas
d'intervention militaire britannique. Je
prends note et le gouvernement agira en
conséquence", a réagi David Cameron
après ce vote, ajoutant qu'il était
"attaché au respect de la volonté de la
Chambre des Communes".
Le chef de l'Eglise
anglicane d'Angleterre, l'archevêque de
Cantorbéry Justin Welby, membre de la
Chambre des Lords, a pour sa part averti
qu'une intervention risquait de
déclencher des représailles contre les
chrétiens en Syrie, qui "vont souffrir
terriblement".
LONDRES, EPICENTRE
DU SCEPTICISME
Le pire pour les
va-t-en-guerre de l’OTAN, c’est que la
contestation est la plus forte en
Grande-Bretagne. Le meilleur caniche de
Washington, le bon élève fayot de la
Classe OTAN contre l’Irak sous Blair.
Mais depuis il y a eu l’escroquerie
militaro-diplomatique de l’Affaire
libyenne en 2011.
Le Premier ministre
britannique David Cameron a défendu
jeudi « devant des députés sceptiques »
la nécessité d'intervenir en Syrie en
réponse à l'usage d'armes chimiques,
tout en reconnaissant « qu'il n'y avait
pas "100%" de certitude sur la
responsabilité du régime de Damas »
(sic). Les parlementaires, convoqués en
session extraordinaire, devaient voter
sur une motion du gouvernement
autorisant le principe d'une action
militaire en Syrie sans toutefois donner
le feu vert à une intervention
immédiate. Elle a été rejetée jeudi soir
par la Chambre des Communes, par 285
voix contre 272.
Un texte concurrent
déposé par l'opposition travailliste
était également soumis au vote des
parlementaires, pour exiger des "preuves
convaincantes" de la responsabilité du
régime de Bachar al-Assad dans l'usage
d'armes chimiques le 21 août en Syrie,
avant toute décision sur une
intervention. "Au bout du compte, il n'y
a pas une certitude à 100% sur la
question de savoir qui est responsable.
Vous devez porter un jugement", a
déclaré David Cameron – qui n’a pas le
culot de Blair pour mentir - devant la
Chambre des Communes.
« CAMERON CONFRONTE
AU SPECTRE DE LA GUERRE EN IRAK » (AFP)
Face à une opinion
publique et des parlementaires encore
hantés par le précédent de la guerre en
Irak et les prétendues armes de
destruction massive de Saddam Hussein,
le gouvernement a publié les conclusions
des services de renseignement
britannique, qui jugent "hautement
probable que le régime (syrien) soit
responsable des attaques aux armes
chimiques du 21 août" (resic). Elles
n’ont pas convaincu les députés
britanniques.
La motion
gouvernementale proposée condamnait sans
preuve "l'usage d'armes chimiques en
Syrie le 21 août 2013 par le régime de
(Bachar al-)Assad" (sic) et convenait
"qu'une réponse humanitaire forte est
requise de la part de la communauté
internationale, impliquant si nécessaire
une action militaire" (resic). Elle
prévoyait même, au cas où, qu'un
deuxième vote à la Chambre des Communes
serait "nécessaire avant de s'engager
dans une action militaire, une fois
obtenu le rapport des inspecteurs de
l'ONU ».
Au mépris de
l’action des britanniques et de ses
services spéciaux MI5, MI6 et SAS, de
celle aussi du pseudo OSDH – office de
propagande et de désinformation anti
Assad basée à Londres oreganisée par eux
-, contre Damas depuis la fin 2010,
Cameron osait encore affirmer qu’"Il ne
s'agit pas de prendre parti dans le
conflit, d'envahir, de changer le régime
ou même de travailler plus étroitement
avec l'opposition (syrienne)".
L'opposition
travailliste, qui compte 257 députés
(sur 650), avait annoncé qu'elle allait
voter contre cette motion et proposé un
texte alternatif appelant à obtenir plus
de preuves avant toute action. Le chef
du Labour, Ed Miliband, a fait valoir
que "les preuves devaient précéder la
décision", sans toutefois exclure par
principe toute action militaire. "Il
faut que nous tirions les leçons de
l'Irak. L'une des leçons les plus
importantes est le respect des Nations
Unies", a-t-il poursuivi. Les
inspecteurs de l'ONU "sont au beau
milieu de leur travail et vont faire un
rapport dans les jours qui viennent,
c'est pourquoi aujourd'hui ne pouvait
pas être le jour où la Chambre allait
devoir se prononcer sur une action
militaire", a souligné Ed Miliband.
Pour tenter de
convaincre les députés, le gouvernement
britannique avait également publié les
conclusions d'experts juridiques – aux
ordres de Cameron - selon lesquels le
Royaume-Uni "serait toujours autorisé" à
mener une intervention militaire, même
sans aval du Conseil de sécurité de
l'ONU, "en vertu du droit d'ingérence
humanitaire". Billevesées pseudo
juridiques … Censée elle aussi vendre à
une opinion publique hostile, aussi bien
aux USA qu’en Europe, une nouvelle sale
guerre de l’OTAN.
« FAUT-IL
INTERVENIR EN SYRIE ? LE SCEPTICISME
MONTE EN EUROPE ET AUX USA » (BELGA)
« La circonspection
s'installait jeudi dans les capitales
occidentales face à une éventuelle
intervention militaire en Syrie, les
classes politiques s'interrogeant sur le
bien fondé de frappes contre le régime,
en écho à la réticence généralisée des
opinions publiques.
De Londres à
Berlin, bien que révulsés par les images
de l'attaque chimique présumée du 21
août près de Damas, les parlementaires
refusaient de signer un chèque en blanc
aux dirigeants américain, britannique et
français pour lancer des frappes
punitives contre le régime de Bachar al-Assad »
commente Belga.
Partout l’opinion
publique est radicalement hostile à la
guerre.
Les Britanniques ne
sont pas pressés: seuls 22%, selon un
sondage YouGov/The Times publié ce
jeudi, sont favorables à une
intervention, contre 51% d'opposition.
« Là où des
sondages ont été réalisés en Europe, ils
révèlent une opinion peu
va-t-en-guerre » confirme l’AFP.
Les Allemands,
traditionnellement réticents à déployer
leurs soldats, étaient 58% à s'opposer à
des frappes en Syrie, contre 33%, selon
un sondage Politbarometer/ZDF.
L'Allemagne avait
contribué à la guerre d'Afghanistan mais
s'était distinguée de Paris et Londres
en s'abstenant lors du vote du Conseil
de sécurité des Nations unies autorisant
le recours à la force en Libye, en 2011.
Aujourd'hui, la chancelière Angela
Merkel insiste sur une résolution
onusienne.
La France de
Hollande et Fabius, chiens enragés anti Assad, est « mi-figue mi-raisin » selon
l’AFP. En France, où le Parlement est
convoqué mercredi prochain pour une
session extraordinaire, l'opinion
publique est partagée.
Deux sondages sur
l'éventualité d'une intervention
militaire sous l'égide de l'ONU – on
imagine sans ! - ont donné
respectivement mercredi 55% et 45%
d'opinions favorables, contre 45% et
40%. « La classe politique restait
globalement circonspecte, sinon hostile,
sur la stratégie globale. Les
socialistes restent discrets, et
beaucoup à droite évoquent le précédent
de la guerre d'Irak en 2003 » dit encore
l’AFP.
L'Italie, elle, dit
"non". En Italie, le sujet ne fait pas
débat: gauche et droite refusent de
participer à une intervention sans
l'aval de l'ONU. En Espagne, où des
millions de personnes avaient manifesté
en 2003 contre la guerre d'Irak, où des
soldats espagnols avaient été déployés,
la prudence domine et le gouvernement
s'en remet aux Nations unies, tout comme
en Autriche.
Aux Etats-Unis,
alors que Barack Obama tente de
manipuler congressistes et citoyens à
grands renforts de « rapports » et de
« preuves » apportées par ses services
secrets, l’opinion est tout aussi
hostile qu’en Europe.
Depuis le début de
la crise syrienne, les Américains ont
montré peu d'appétit pour une
augmentation de l'implication
américaine, même sans invasion
terrestre, alors que le retrait
d'Afghanistan n'était pas encore
terminé. Selon une étude Quinnipiac du 8
juillet, 61% des Américains estimaient
qu'il n'était pas dans l'intérêt des
États-Unis de "s'impliquer" dans le
conflit, bien que 49% se soient dits
favorables à l'utilisation de missiles
de croisières "qui ne risquent aucune
vie américaine". En juin, 54% des
Américains critiquaient la décision
d'armer les rebelles syriens, selon
Gallup.
Quant au Canada,
l’autre caniche anglo-saxon de la classe oTAN, c’est aussi ‘non’. « Le fidèle
allié canadien » a en outre annoncé
jeudi qu'il n'envisageait pas de
participer à une opération contre la
Syrie.
L’AMERIQUE LATINE
TOUT AUSSI HOSTILE !
L'Argentine, qui
préside actuellement le Conseil de
sécurité des Nations unies, a rejeté
l'idée d'une action militaire
internationale en Syrie, rejoignant
ainsi les rangs de la plupart de ses
pairs latino-américains opposés à une
intervention.
"Les conditions
pour une solution militaire étrangère ne
sont pas réunies car, malgré le temps
qui s'écoule et les centaines de
milliers de victimes, on n'a pas pu
mettre en pratique les mécanismes prévus
par le droit international", dit dans un
communiqué le ministère argentin des
Affaires étrangères, qui ajoute qu'une
opération militaire "ne ferait
qu'aggraver la situation".
Buenos Aires est
particulièrement cinglante pour
l’hypocrisie occidentale. "On ne peut
pas continuer à introduire des armes
dans la zone du conflit et ensuite
regretter qu'il y ait des morts", a
estimé le ministère argentin des
Affaires étrangères. Buenos Aires
propose au contraire "une intervention
humanitaire sans objectifs, ni moyens
militaires et avec un mandat" de l'Onu.
Cette opposition de
Buenos Aires vient s'ajouter aux
réprobations plus ou moins fermes déjà
formulées ces derniers jours par Cuba,
le Venezuela, le Brésil, la Bolivie,
l'Uruguay, le Nicaragua et l'Equateur,
tous dirigés par des gouvernements de
gauche.
A noter que la
fameuse « communauté internationale »
tant vantée par les politiciens et les
médias de l’OTAN se réduit strictement à
une réalité, celle d’une autre
communauté : la Communauté Atlantique ou
occidentale, avec son partenaire
israélien, et ses alliés
fondamentalistes islamiques des
monarchies du Golfe …
Celle-ci, avec le
basculement de l’opinion publique contre
la Guerre en Europe et l’indifférence
peureuse de l’opinion aux USA, est en
train de perdre la « guerre des cœurs et
des esprits ». Ironie de l’Histoire.
Précisément celle que le Président Assad
gagne en ce moment en Syrie même …
Luc MICHEL
pour Syria Committes – Comités Syrie /
(Avec SANA – AFP – Belga - PCN-SPO)
http://www.lucmichel.net/2013/08/30/luc-michel-focus-lopinion-europeenne-bascule-contre-la-sale-guerre-de-lotan-contre-la-syrie/
http://www.syria-committees.org/luc-michel-focus-lopinion-europeenne-bascule-contre-la-sale-guerre-de-lotan-contre-la-syrie/
Photos : Une pro-guerre de Libé, manif
anti-guerre à Londres, manif pro Assad
ce jeudi à Paris …
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