ELAC & ALAC Committees
Analyse: Ali
Zeidan premier ministre fantoche
‘libyen’ est aussi un expert de la CIA
en coups d'état ...
Luc
Michel
Samedi 12 octobre 2013
Luc MICHEL pour ELAC & ALAC Committees/
Avec Lana - Belga - PCN-SPO – ELAC
Website / 2013 10 12 /
http://www.elac-committees.org/
https://www.facebook.com/elac.committees
J’expliquais dans mon edito d’hier pour
ELAC Website comment les milices
islamistes font la loi à Tripoli depuis
septembre 2011 et avaient même arrêté au
siège du gouvernement
Ali Zeidan, le premier ministre
du gouvernement fantoche libyen installé
au pouvoir en Libye par les USA et
l’OTAN. Après avoir détruit la
Jamahiriya de Kadhafi par le coup d’état
du 15 février 2011, transformé en guerre
civile puis en guerre d’agression.
Lire :
http://www.lucmichel.net/2013/10/11/elac-alac-committees-quand-les-milices-islamistes-font-la-loi-a-tripoli-et-arretent-le-premier-ministre-fantoche/
ALI ZEIDAN EXPLIQUE SON ENLEVEMENT ET
EVOQUE UN « COUP D’ETAT »
Ali Zeidan qualifie aujourd’hui son
enlèvement de "tentative de coup
d'état". Nous verrons plus avant qu’il
est un expert en ce domaine …
Le Premier ministre fantoche libyen Ali
Zeidan a donc qualifié ce vendredi son
enlèvement la veille d'une "tentative de
coup d'Etat", dans un ‘discours à la
nation’ retransmis par la télévision,
donnant des détails sur l’action d’hier
contre lui. "Je ne pense pas que plus de
100 véhicules armés puissent boucler un
quartier à la circulation, sans qu'un
ordre ait été donné (...) Ceci est une
tentative de coup d'Etat contre la
légitimité" (sic) – une légitimité issue
du coup d’état de 2011 et d’une
agression de l’OTAN - , a-t-il déclaré.
Zeidan a dénoncé par ailleurs "un acte
criminel et terroriste", accusant, sans
le nommer, "un parti politique" d'être
derrière son enlèvement. Le chef du
gouvernement de transition a été enlevé
à l'hôtel Corinthia « où il réside pour
des raisons de sécurité ». Mais aussi et
surtout parce que tous les lieux de
pouvoir de la Jamahiriya ont été détruit
lors des émeutes du coup d’état de
février 2011 à Tripoli (comme le
Parlement), ensuite lors des
bombardements massifs de l’OTAN, puis
enfin lors de la prise sanglante de
Tripoli par l’OTAN en Août 2011 …
Zeidan a affirmé que ses ravisseurs
avaient présenté à la direction de
l'hôtel un faux ordre d'arrestation du
procureur général. "Ils ont réveillé
tous les résidents de l'hôtel, ont
terrorisé le personnel et ont volé des
équipements. Ils sont entrés de force
dans ma chambre, ils ont tout pris, tous
mes vêtements et tous les documents
(dont certains confidentiels)", a ajouté
le Premier ministre, affirmant que les
auteurs de son enlèvement "seront
poursuivis par la justice". "L'enquête a
commencé hier (jeudi)", a-t-il dit.
Le Premier ministre fantoche accuse de
plus "un groupe politique" de son
enlèvement, sans le nommer, d’avoir
organisé son enlèvement, dans un
entretien à la télévision France 24.
« C’est un parti politique qui veut
destituer le gouvernement par tous les
moyens », a déclaré Zeidan. « Pour avoir
parlé avec ceux qui m’ont pris en otage,
j’ai compris les raisons qui se
trouvaient derrière mon enlèvement. Ils
veulent destituer le gouvernement par la
force, par la démocratie, par les voies
non démocratiques ou par n’importe quel
moyen », a-t-il poursuivi.
« Dans les jours qui viennent, je
donnerai plus d’informations sur ce
parti politique qui a organisé mon
enlèvement », a promis le chef du
gouvernement fantoche libyen. Selon
Zeidan, il s'agit « d'un parti qui, dès
le début, avait pour seul but de
destituer le gouvernement par tous les
moyens ».
Il a expliqué que les personnes qui
l’ont pris en otage ont discuté avec lui
de la question de la capture d'Abou Anas
al-Libi, un chef présumé d'Al-Qaïda, le
week-end dernier par un commando
américain à Tripoli. Le Premier ministre
a insisté « sur le fait qu’il ne savait
rien à l'avance de cette opération
américaine, mais que s'il l'avait sue,
il en aurait informé Abou Anas » (sic).
Hypocrisie ou réalité, cela en dit long
sur le degré réel de pouvoir et
d’autonomie du gouvernement fantoche
libyen vis-à-vis de ses maîtres de
Washington.
QUEL EST CE « PARTI » QUE DENONCE
ZEIDAN ?
Ce « parti » qu’il n’ose pas nommer est
sans doute le parti al-Watan de
Habdelhakim Belhadj. Etat islamiste armé
dans le non-état croupion libyen
installé par l’OTAN.
Voilà ce que j’en disais en août 2012 :
« C’est le parti islamiste radical Al
Watan d’Abdelhakim Belhadj. Grand
perdant des élections (de juillet 2012),
tant il a terrorisé les Libyens, il est
pourtant la seule force
politico-militaire réelle, structurée.
Financé par le Qatar, soutenu par
certains réseaux français proches de
Sarkozy, il attend son heure. Certains à
l’OTAN ont peut-être cru le neutraliser
en lui confiant le commandement
opérationnel de la soi-disant « Armée
Syrienne Libre ». C’est une erreur. Car
on renforce ses réseaux, y compris par
le contrôle des camps d’entraînement de
l’ASL installés par l’OTAN en Libye. Et
on aguerrit ses troupes. »
Sur Belhadj en Syrie au commandement
opérationnel de l’ASL, j’ai écris ce qui
suit en septembre 2012 : « S’appuyant
sur des infos publiées par le quotidien
espagnol ABC, Patrice de Plunkett (hebdo
Valeurs actuelles, Paris) affirme que «
l’ASL est commandée sur le terrain par
deux islamistes radicaux libyens, le
désormais fameux Abdelhakim Belhadj,
ex-compagnon de Ben Laden et un temps
gouverneur de Tripoli par la grâce de
l’OTAN, de Sarkozy et de Juppé, et Mahdi
al-Harati, ex-commandant de la « brigade
de Tripoli » pendant la guerre civile
libyenne et ex-numéro 2 du « conseil
militaire révolutionnaire » dans la
capitale libyenne. Les deux hommes,
peut-être un peu encombrants aux yeux du
CNT, se sont donc « délocalisés » en
Syrie, à la fin du mois de novembre
dernier. » Amenés en Syrie par l’OTAN et
l’AKP islamiste au pouvoir en Turquie.
Nous ne disons pas autre chose depuis la
fin 2011. »
La liaison dangereuse et perverse entre
Belhadj et ses alliés de l’OTAN s’est
peu à peu transformée en hostilité entre
trois événements : l’attaque du consulat
américain de Benghazi où est mort
l’ambassadeur US Stevens (barbouze US et
trafficant d’armes vers la Syrie) le 11
septembre 2012, puis l’action de Paris
et de l’OTAN au Mali, enfin la rupture
organisée par les USA entre les
djihadistes et l’ASL en Libye.
AUX ORIGINES DU GOUVERNEMENT FANTOCHE
LIBYEN :
TROIS DECENNIES DE COUPS D’ETAT DE LA
CIA CONTRE KADHAFI
Mais revenons à Zeidan. Qui s’y connaît
en expert en coups d’état …
En Libye, trois citoyens américains (la
nationalité de leurs passeports),
traîtres à leur patrie et agents de la
CIA, sont aujourd’hui aux commandes :
Zeidan, Megaryef, Hifter. Depuis les
années 80, inlassablement, avec des
moyens sans limite, ces trois défecteurs
devenus agents de la CIA ont organisé
des vagues de coups d’état – quinze de
1982 à 2011 – contre la Jamahirya de
Kadhafi.
Leurs alliés la plupart du temps, du
coup de 1982 à celui de Benghazi en 2011
(à l’exception des années Bush de 2003 à
2008) : les hommes de Ben Laden en
Libye. Entre eux et le trio de la CIA il
y a trois décennies de complots, de
coups d’état, de complicités. Et depuis
la rupture amorcée en Libye septembre
2012 et celle en Syrie de juin 2013, la
haine des djihadistes qui se considèrent
comme trahis par les hommes de
Washington.
Revenons sur le parcours de ces hommes
de Washington en Libye.
Le premier président de l’ « Assemblée
nationale libyenne » fantoche - ce
« Congrès national général »
-, installée par les USA et
l’OTAN, est en effet un traître libyen
naturalisé américain et employé de la
CIA depuis le début des Années 80.
Megaryef, comme son complice Khalifa
Hifter « général libyen » au service de
la CIA depuis trois décennies et en
charge de la réorganisation de la
nouvelle Armée coloniale libyenne au
service de l’OTAN, est l’exemple typique
de cette clique de traîtres qui a
organisé la recolonisation de la Libye.
Président du « Congrès général national
libyen » (le nom a été choisi pour
usurper celui du « Congrès Populaire
général », la plus haute institution de
la Démocratie Directe libyenne sous
Kadhafi), la nouvelle Assemblée
nationale fantoche, issue des élections
législatives truquées du 7 juillet 2012,
Mohamed al-Megaryef est à la fois un
citoyen américain depuis plus de 30 ans
et un économiste libéral, mais néanmoins
réputé proche des islamistes. Ce qui
n’est pas un hasard puisque les
islamistes libyens ont été
instrumentalisés dès 1980 par la CIA
contre le régime révolutionnaire de
Kadhafi. Megaryef dirige aussi
actuellement le Front national libyen,
une formation néo-conservatrice très à
droite, le cœur du « parti américain »
en Libye.
Né en 1940 à Benghazi, berceau de la
révolte libyenne, Mohamed al-Megaryef
est l’ancien ambassadeur de Libye en
Inde. Ambassade où travaillait aussi
Zeidan. Cette « grande figure de
l’opposition à Mouammar Kadhafi », selon
les médias de l’OTAN, a choisi de
s’exiler dans les années 80.
Il dirigeait alors le « Front national
pour le salut de la Libye » –
groupuscule armé, encadré et financé par
la CIA, une formation politique à
l'étranger chargée par les américains de
regrouper les opposants en exil, et dont
sa formation actuelle est issue – qui a
tenté à plusieurs reprises par des coups
d’état et des campagnes de terrorisme de
mettre fin au régime de du leader
libyen. Le premier en 1982, le plus
important en 1998 avec comme alliés
al-Qaida de Ben Laden (la Jamahiriya
lance alors le premier mandant
international chez Interpol contre Ben
Laden, immédiatement bloqué par
Washington …). Le dernier à Benghazi et
Tripoli lres 15-17 février 2011 …
Derrière ces coups d’états depuis 25
ans, un autre américano-libyen, lui
aussi employé de la CIA. Le vieux
complice de Megaryef et avec lui le vrai
patron de la Libye post CNT : Khalifa
Hifter (encore écrit Haftar ou Hafter).
Lui aussi un parcours de traître
exemplaire au service des ennemis de son
pays. Dès mars 2011, le journal
McCaltchy révélait que Khalifa Hifter,
un ex-colonel déserteur de l’armée de
Kaddhafi, avait « été envoyé pour
diriger les rebelles libyens »
du pseudo CNT appuyés par l’ONU,
les Etats-Unis et la coalition.
Hifter depuis vingt ans vivait «
dans la banlieue de la Virginie » (où
est installée la CIA, à Langley), « où
il s’est établi mais l’ancien officier
de Kaddhafi a maintenu des liens avec
des groupes restés au pays », écrivait
Chris Adams l’auteur de
l’article. Une connaissance de Khalifa a
dit à Adams que
» on ne savait pas ce que faisait
réellement Hifter pour nourrir sa
nombreuse famille »
Hifter est en effet un agent de la CIA
ce qui explique son long séjour en
Virginie. En
1996, le Washington Post (26 mars
1996) informait lui qu’un « Colonel
Haftar était arrivé aux Etats-Unis ».
Et qu’ « il était le leader d’un
groupe de « contra » établi aux
Etats-Unis,
l’Armée Nationale Libyenne ». Ce
groupe est soutenu par les Etats-Unis,
où il dispose de camps d’entrainement. «
Il est probable
que le groupe du Colonel Haftar
opère en Libye avec la bénédiction de
notre gouvernement », soulignait le
Washington Post.
Deux ans plus tard c’était le
coup d’état de Ben Laden en Libye …
14 ans plus tard, Hifter réapparaissait
à Benghazi, en Mars 2011, appointé «
général » et commandant des katibas du
CNT. A la grande colère du général
Younes, lui déserteur de l’Armée
libyenne depuis seulement quelques jours
et comploteur depuis quelques semaines,
et qui se voyait déjà en général en chef
des rebelles de Benghazi. Gageons que
l’exécution sauvage fin juillet 2011 de
Younes par des djihadistes du même CNT
proches de son leader Mustapha
Abdeljalil n’a pas du peiner beaucoup
Hifter …
Le livre de Pierre Péan MANIPULATIONS
AFRICAINES, fait de Hifter un employé de
la CIA dès 1987, « Haftar, alors colonel
de l’armée de Kadhafi, avait été capturé
au Tchad où il combattait avec une
rébellion soutenue par la Libye contre
le gouvernement d’Hissène Habré, soutenu
par les États-Unis. Il fit défection
pour le Front National de Salut Libyen
(FNSL), la principale force d’opposition
à Kadhafi, qui avait le soutien de la
CIA ». Le groupuscule armé de Megaryef
pour rappel, le monde des traîtres
libyens est bien petit. « Il organisa sa
propre milice qui opéra au Tchad jusqu’à
la déposition d’Hissène Habré en 1990
par Idriss Déby,
son rival appuyé par la France ».
Selon Péan, « la force de Haftar, créée
et financée par la CIA au Tchad,
disparut dans la nature avec l’aide de
la CIA peu de temps après le
renversement du gouvernement par Idriss
Déby ». What else ?
Zeidan, lui, le troisième homme, avait
fait défection en 1980 depuis l’Inde où
il travaillait à l’ambassade libyenne de
Megaryef. Il avait alors passé trois
décennies en exil, au service de la CIA.
Il a été l’un des dirigeants du « Font
National pour le Salut de la Libye. Il
fut ensuite avocat à Genève.
Réapparaissant en février 2011 à Genève
au nom d’une fantomatique et inconnue
« Ligue libyenne des droits de l’Homme »
dénonçant au bon moment les « crimes du
régime ». “En Europe il fut une vitrines
(poster-boy) de la révolution libyenne »
, chargé de vendre – avec BHL – la cause
de Benghazi à Sarkozy. Et faisant
oublier dans les médias de l’OTAN les
djihadistes et les forces d’al-Qaida –
les vieux complices du trio de la CIA -
qui constituent en fait les « katibas du
CNT ».
Voilà les laquais des USA, citoyens
américains et agents de la CIA, qui
dirigent l’état-croupion libyen et leur
passé de comploteurs et de putchistes.
Oui Zeidan sait de quoi il parle quand
il évoque un coup d’état à Tripoli. Il
en est un expert !
Luc MICHEL
Pour PCN-SPO / ELAC Website
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