ELAC & ALAC Committees
Quand les milices
islamistes font la loi à Tripoli
et arrêtent le premier ministre fantoche
!
Luc
Michel
Vendredi 11 octobre 2013
Luc MICHEL pour ELAC & ALAC Committees/
Avec AFP - PCN-SPO – ELAC Website / 2013
10 11 /
http://www.elac-committees.org/
https://www.facebook.com/elac.committees
La Libye post Khafi ‘made in NATO’
bascule définitivement dans le chaos
importé.
Le Premier ministre fantoche libéré
après avoir été enlevé quelques heures
par des ex-rebelles ce mercredi, suite
au raid US à Tripoli …
QUI EST ALI ZEIDAN ?
Ali Zeidan est un opposant de longue
date à Moammar Kadhafi et le choix de
Washington lors de son « élection »
comme premier ministre par l’assemblée
fantoche dite « Congrès général
national ». Qui usurpe le nom du
« Congrès populaire général »,
l’assemblée principale de la Démocratie
Directe libyenne sous la Jamahiriya.
Ancien diplomate, Zeidan avait fait
défection en 1980 depuis l’Inde où il
travaillait à l’ambassade libyenne. Il
avait passé trois décennies en exil, au
service de la CIA. Il a été l’un des
dirigeants du « Font National pour le
Salut de la Libye », organisation
terroriste créée par la CIA contre
Kadhafi, créée en 1981. Il fut ensuite
avocat à Genève. Réapparaissant en
février 2011 à Genève au nom d’une
fantomatique et inconnue « Ligue
libyenne des droits de l’Homme »
dénonçant au bon moment les « crimes du
régime ».
“En Europe il fut une vitrines
(poster-boy) de la révolution libyenne »
précise à RT le journaliste Manuel
Ocksenreiter. Chargé de vendre – avec
BHL – la cause de Benghazi à Sarkozy. Et
faisant oublier dans les médias de
l’OTAN les djihadistes et les forces d’al-Qaida
qui constituent en fait les « katibas du
CNT ».
Avec deux autres agents de la CIA, tous
trois dirigeants du FNSL made in USA de
1981, le « général » Khalifa Hifter –
officier félon libyen défecteur en 1989,
parachuté commandant des katibas du CNT
dès février 2011 – devenu le chef de la
nouvelle « armée libyenne » coloniale -,
et Ali Megaryef, le patron des forces
libérales en Libye, Zeidan est le choix
de Washington pour contrôller, autant
que possible, la Libye post Kadhafi.
QUE SE PASSE-T-IL A TRIPOLI ?
Le Premier ministre libyen Ali Zeidan a
donc été enlevé ce jeudi pendant
quelques heures par un groupe
d'ex-rebelles affirmant « agir sur ordre
du parquet général libyen » (sic), dans
un pays en proie à une insécurité et une
instabilité croissantes depuis le
renversement de Mouammar Kadhafi.
Les autorités de transition « peinent à
contrôler » - dixit l’AFP qui aime les
euphémismes - les groupes d'ex-rebelles
ayant combattu Kadhafi, auxquels elles
ont pourtant confié de nombreuses tâches
sécuritaires après la destruction de la
Jamahiriya en octobre 2011. Aguerries
par leurs combats contre les forces
loyalistes, lourdement armées et
« empreintes d'un sentiment de
légitimité et d'impunité selon les
observateurs », elles sont montées en
puissance, refusant obstinément de
déposer les armes.
Peu après sa libération, Zeidan a
pourtant appelé à l'apaisement.
"J'espère que ce problème (mon
enlèvement, ndlr) sera réglé avec raison
et sagesse", en évitant "l'escalade"
(sic), a-t-il déclaré dans une
allocution retransmise à la télévision.
Les autorités libyennes avaient annoncé
dans la matinée son enlèvement,
expliquant qu'il avait "été conduit vers
une destination inconnue pour des
raisons inconnues par un groupe"
d'hommes qui seraient des ex-rebelles.
La « Cellule des opérations des
révolutionnaires de Libye » (sic),
dépendant officieusement des ministères
de l'Intérieur et de la Défense, a
revendiqué cet enlèvement, affirmant
avoir "arrêté" le Premier ministre "sur
ordre du parquet général". Zeidan aurait
« été arrêté conformément aux articles
relatifs aux "crimes et délits
préjudiciables à l'Etat" et aux "crimes
et délits préjudiciables à la sûreté" de
l'Etat », a précisé cette cellule.
Le chef du gouvernement de transition a
été enlevé à l'hôtel Corinthia où il
réside pour des raisons de sécurité. Et
surtout parce que les centres du pouvoir
ont été détruit lors de la prise
sanglante de Tripoli par les forces
spéciales de l’OTAN et leurs alliés
djihadistes en août 2011. "Un grand
nombre d'hommes armés sont entrés dans
les lieux très tôt jeudi. Mais nous
n'avons rien compris à ce qui se
passait", a déclaré à l'AFP un employé
de l'hôtel.
Le gouvernement installé par les USA et
l’OTAN a qualifié d'"acte criminel" cet
enlèvement et affirmé qu'il ne cèderait
pas au chantage. Le chef de la
diplomatie Mohamed Abdelaziz, qui a
annoncé la libération de M. Zeidan, n'a
pas donné de détails sur les
circonstances l'ayant permise. Cité par
l'agence libyenne du gouvernement
fantoche Lana, le porte-parole du
gouvernement, Mohamed Kaabar, a indiqué
de son côté que M. Zeidan avait "été
libéré, et non pas relâché" par ses
ravisseurs, laissant supposer une action
extérieure.
Selon des témoins, le Premier ministre
était détenu dans un commissariat du
quartier al-Fernaj, dans le sud de la
capitale. D'après ces sources, des
habitants armés du quartier ont encerclé
le commissariat et fait pression sur les
ravisseurs jusqu'à sa libération.
LES SEQUELLES DU RAID DES ‘NAVY SEALS’
US A TRIPOLI
Le bref kidnapping du Premier ministre
est intervenu cinq jours après la
capture à Tripoli d'Abou Anas al-Libi,
un chef d'Al-Qaïda, par un commando
américain. Cette opération a provoqué la
colère de groupes d'ex-rebelles et de
partis politiques islamistes et mis dans
l'embarras le gouvernement libyen ‘made
in USA’ qui l'a qualifiée d'"enlèvement"
et affirmé ne pas en avoir été informé.
Les autorités libyennes ont enjoint
mardi – fort platoniquement, les USA
sont chez eux à Tripoli - les Etats-Unis
de « leur remettre immédiatement Abou
Anas al-Libi » (sic).
Au lendemain de l'opération, la
« Cellule des opérations des
révolutionnaires de Libye » (sic) avait
annoncé un "état d’alerte maximum face
(...) aux atteintes à la souveraineté du
pays de la part des renseignements
étrangers". Il faut savoir que cette
cellule est « asociée » au ministère
fantoche de l’intérieur libyen pour
« assurer la sécurité à Tripoli » …
LA FICTION DU PSEUDO “ÉTAT LIBYEN”
FANTOCHE
La fiction du pseudo “état libyen”
fantoche, installé à Tripoli par l’OTAN
en 2011, se lézarde un peu plus chaque
jour !
« L'enlèvement jeudi du Premier ministre
libyen par des ex-rebelles met en
évidence l'impuissance de l'Etat face à
de multiples groupes armés, pourtant
censés opérer sous les ordres des
autorités libyennes » commente l’AFP.
Ali Zeidan a été enlevé dans son hôtel à
Tripoli, où il résidait depuis plusieurs
mois justement pour des raisons de
sécurité. « Ses gardes du corps, qui
semblent avoir été surpris par l'assaut,
sont à l'image des forces de sécurité
libyennes: indisciplinés et mal
formés ».
L'armée nationale étant toujours en
cours de construction » (sic), ce sont
les milices, aguerries par leurs combats
en 2011, qui sont montées en puissance,
profitant du vide sécuritaire et
étatique après la chute de la
Jamahiriya. « Après l'effondrement de
l'ancien régime, qui a entraîné dans sa
chute toutes les institutions »
reconnaît l’AFP – ces institutions dont
on nous disait en 2011 qu’elles
n’existaient pas ! -, « les autorités de
transition ont confié aux ex-rebelles le
contrôle des frontières, des prisons et
des installations stratégiques du pays,
donnant à ces milices une légitimité et
un sentiment d'impunité ».
Les autorités ont distribué par ailleurs
à tour de bras différents avantages et
primes à ces groupes de combattants qui
ont hérité d'un important arsenal
militaire à l'issue du conflit de 2011.
« Les milices profitent également de
leurs positions pour contrôler la
contrebande et se livrer à du racket »
avoue encore l’AFP. « Ces groupes aux
idéologies et motivations diverses
refusent obstinément de déposer les
armes, malgré les différents plans
d'intégration dans les institutions de
l'Etat, notamment les organes de
sécurité, proposés par le
gouvernement ». Leur argument est que
"la révolution n'est pas finie" (sic) et
qu'ils garderont leurs armes jusqu'à la
réalisation de ses objectifs (resic).
En mars dernier, le Congrès général
national (CGN), la plus haute autorité
politique installée par l’OTAN, avait
ordonné l'évacuation des groupes armées
en dehors de Tripoli. Mais cet ordre n'a
jamais été mis à exécution. Encouragées
par l'incapacité des autorités à
reconstruire une armée et une police
professionnelles, ces milices imposent
leurs volontés par les armes. « Elles
ont par exemple assiégé trois ministères
en avril pour faire adopter une loi
excluant du pouvoir les anciens
collaborateurs du régime de Kadhafi »
rappelle l’AFP.
Les autorités sont tiraillées par des
choix difficiles: recourir à la force au
risque d'envenimer une situation
instable, ou négocier, ce qui pourrait
donner des signes de faiblesse de
l'Etat. Après avoir tenu des propos
fermes et matamoresques envers ces
groupes incontrôlables, le Premier
ministre Ali Zeidan a été contraint
récemment de tempérer son discours après
avoir été rappelé à l'ordre par ces
groupes, et d'affirmer qu'"il n'y a pas
de milices en Libye" mais seulement des
thowars (révolutionnaires). On ne sait
si il faut en rire ou en pleurer. Les
Libyens eux payent le prix du sang et de
la misère.
Le gouvernement évoque à ce sujet « sa
volonté d'épargner les vies ». Mais en
réalité c'est un aveu d'impuissance de
l'avis de l’ex-ministre de l'Intérieur
fantoche démissionnaire Achour Chawayel,
qui a déclaré récemment à une télévision
locale qu'"aucune force ne voulait
s'engager pour combattre" les milices.
Selon plusieurs observateurs libyens
cités par l’AFP, « ces milices
s'attaquent au pouvoir à chaque fois
qu'elles estiment que leurs intérêts
sont menacés par les nouvelles
autorités ». "L'enlèvement de Zeidan
prouve la déliquescence de l'Etat libyen
(...) et ce sont ceux qui détiennent les
armes au nom de certaines idéologies qui
gouvernent réellement le pays", a
indiqué à l'AFP un analyste libyen sous
couvert de l'anonymat.
Pour Khaled al-Fadhli l'enlèvement de
Zeidan, cinq jours après la capture à
Tripoli d'un chef présumé d'Al-Qaïda par
un commando américain, "illustre le
risque d'un possible glissement du pays
dans un tunnel obscur". Selon lui "il se
pourrait que le pays soit entraîné dans
la spirale de la guerre civile et des
actes de vengeances terroristes
perpétrés par al-Qaïda", alors que "seul
un dialogue inclusif sérieux et
transparent est à même de permettre à la
Libye de réussir sa transition
démocratique".
Mes lecteurs connaissent depuis fort
longtemps tout ceci.
Voir mon édito du 18 août 2012 :
OU VA LA LIBYE ? DE LA COMEDIE DE LA
PSEUDO DEMOCRATIE A LA SOMALISATION …
sur
http://www.elac-committees.org/2012/08/18/elac-alac-luc-michel-ou-va-la-libye-de-la-comedie-de-la-pseudo-democratie-a-la-somalisation-%e2%80%a6/
Luc MICHEL
Pour PCN-SPO / ELAC Website
http://www.lucmichel.net/2013/10/11/elac-alac-committees-quand-les-milices-islamistes-font-la-loi-a-tripoli-et-arretent-le-premier-ministre-fantoche/
# j’ai publié en Anglais ce jour une
analyse beaucoup plus longue et plus
complète de cette affaire :
WHEN ISLAMISTS MILITIAS MAKE THE LAW IN
TRIPOLI AND ARREST THE PUPPET PRIME
MINISTER!
http://www.lucmichel.net/2013/10/11/elac-alac-committees-when-islamists-militias-make-the-law-in-tripoli-and-arrest-the-puppet-prime-minister/
Le sommaire de Luc Michel
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