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Informationclearinghouse.info

N’étant pas à vendre, les Palestiniens n’accepteront pas un gouvernement style Vichy
Khalid Amayreh


Photo Quibla

on Informationclearinghouse.info, 18 juin 2007
http://www.informationclearinghouse.info/article17900.htm
http://www.informationclearinghouse.info/

Jérusalem pas encore libérée, 17 juin – L’immense majorité des Palestiniens, tant « au pays » que dans la diaspora, n’accepteront jamais un Quisling à Ramallah, qui serait le petit doigt sur la couture pantalon, prêt à satisfaire aux moindres caprices d’Israël. C’est pourtant précisément cela que l’administration Bush et Israël attendent du nouveau gouvernement présidé par Salam Fayyad.

Bien entendu, c’est entièrement au cabinet d’opérette de Fayyad et à Fayyad lui-même qu’il incombe de démontrer qu’il n’en est rien.

Hélas, le nouveau gouvernement semble offrir bien peu de promesses d’un lendemain meilleur pour des Palestiniens totalement affamés, épuisés et tourmentés.

De fait, le silence assourdissant d’Abbas, de Fayyad et consorts, face au déchaînement généralisé de hooligans armés bien connus de tous [il s’agit de leurs sbires, ndt], qui vandalisent et incendient des immeubles, des institutions et des entreprises dans l’ensemble de la Cisjordanie, ce silence en dit fort long.

Certes, ce gouvernement n’a encore que quelques heures d’existence. Toutefois, l’absence d’une condamnation, fût-elle seulement en paroles verbales, de cette orgie de terreur et de vandalisme frappant des partisans supposés du Hamas, leurs familles et leurs entreprises, ne laisse rien présager de bon pour l’avenir.

De manière prédictible, les Etats-Unis et Israël couvrent de brassées de fleurs à deux balles ce gouvernement Fayyad. De plus, ils ont d’ores et déjà fait savoir leur volonté enthousiaste de lever toutes les sanctions économiques frappant la Cisjordanie occupée, apparemment afin de renforcer le camp dahlano-abbassien contre d’autres Palestiniens qui, eux, refusent de se vendre ou de se laisser intimider et de céder devant l’insolence et l’arrogance israéliennes.

Le gouvernement Fayyad pourrait être – pour un temps – satisfait du soutien américano-sioniste. Toutefois, il est important de comprendre que le soutien américano-sioniste a tout du calice empoisonné.

L’expérience a en effet montré qu’au Moyen-Orient, tout gouvernement, toute faction ou toute organisation qui serait soutenu(e) par les Etats-Unis se verrait immédiatement vilipendée par les peuples. Cela vaut en particulier dans les territoires palestiniens occupés, où la collaboration avec Israël – pays qui contrôle le monde politique et la politique de l’Amérique – est perçue comme le summum de la trahison.

Les Palestiniens savent très bien ce que symbolisent les lettres USA pour eux, pour leurs enfants et pour leur cause indestructible. Elles symbolisent l’oppression, sous ses formes les plus odieuses. Elles symbolisent l’assassinat de masse, les vols de terres, la dépossession, les privations et ce qu’on peut imaginer de pire, en matière de cynisme et d’hypocrisie. L’Amérique est le pays qui permet, soutient et justifie quatre décennies de nazisme israélien, dont le but ultime est l’anéantissement des Palestiniens en tant que nation, en s’arrogeant leur patrie et en rendant leur avenir aussi précaire que possible.

Bref : pour les Palestiniens, l’Amérique est ce que l’Allemagne nazie était aux yeux des juifs. Par conséquent, tout gouvernement qui accepterait de se jeter dans le giron américain perdrait sa légitimité, à défaut de son existence même. C’est là probablement la raison pour laquelle les Palestiniens vivant dans la bande de Gaza n’ont pas levé le petit doigt pour défendre Muhammad Dahlan et ses malfrats.

Durant les dix-huit mois passés, les Etats-Unis, par l’entremise de gens tel Keith Dayton, nous ont donné énormément d’argent et d’armes afin que nous nous entretuions à la maxima gloria d’Israël, qui ne fait pas vraiment de distinguo entre un groupe palestinien et un autre groupe palestinien, dès lors qu’ils rejettent l’occupation et se battent pour la liberté.

Cela s’est produit tandis que les Etats-Unis et Israël (ainsi que ces hypocrites de gouvernements européens) veillaient à affamer et à appauvrir les Palestiniens ordinaires, dans l’espoir qu’ils se révolteraient contre le Hamas et qu’ils abandonneraient toutes les aspirations palestiniennes, en échange du « pain » et du fric amerloques.

Oui ; l’Amérique nous a donné des flingues pour que nous nous entretuions, tout en veillant à bien nous affamer et à nous torturer. Apparemment, les nazis des temps modernes voulaient que nous tuions et que nous soyons tués, le ventre vide…

Ce ne sont là ni des allégations, ni des affirmations non étayées, mais des faits connus de tous. Les responsables et les médias américains évoquent depuis pas mal de temps la fomentation d’une guerre civile dans la bande de Gaza ET en Cisjordanie. Elliott Abrams, qui doit rendre des comptes à l’Aipac, s’est même vanté de son succès à dresser les Palestiniens les uns contre les autres.

Malheureusement, le président Abbas n’a jamais pris la peine de dire aux Palestiniens pourquoi et à quelle fin il entassait toutes ces armes que lui fournissaient à foison les Etats-Unis ? Etait-ce parce qu’il avait l’intention de combattre l’occupation israélienne ? Ou bien s’agissait-il de décapiter le Hamas d’un seul coup de cuillère à pot, dès que l’occasion s’en présenterait ? Mais, même si la deuxième hypothèse était la bonne, pouvons-nous affirmer que le Hamas a eu raison de procéder à une action préemptive à Gaza ?

Les Palestiniens un tant soit peu sérieux savent ce qui est en train de se passer, depuis le début. C’était écrit sur le mur, depuis fort longtemps, et l’apostasie nationale de certains dirigeants palestiniens devenait de plus en plus choquante.

Aucun doute que la moindre identification par trop poussée du nouveau gouvernement avec l’occupant israélien provoquera sa chute. Cela risque de ne pas tarder.

Plus précisément, il est erroné et fallacieux de supposer que le mouvement Fatah soutiendrait, dans sa totalité, un gouvernement béni-oui-oui, incapable de dire autre chose que « oui » à Israël et aux Etats-Unis.

Un gouvernement tel celui-là serait un gouvernement félon, une entité du type Quisling.

Par conséquent, le nouveau gouvernement devrait faire très attention à là  où il met les pieds, et s’abstenir de tout accord avec le régime sioniste, qui ne pourrait que compromettre nos droits nationaux.

Le problème, ça n’est pas le Fatah contre le Hamas.

La question, c’est la Palestine.

Or, la Palestine n’est pas à vendre !



Source et traduction : Marcel Charbonnier


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