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Saphir News
Réfugiés Palestiniens au Liban
Jean-Claude RENET
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« Les conditions de vie sont
particulièrement difficiles ici, mais le pire, c'est que les
jeunes Palestiniens n'ont aucun avenir » Abou Moujahed, le
responsable de l'organisation « Children and Youth Centre » du
camp de Chatila est particulièrement amer. Ce palestinien vit au
Liban depuis l'exode de 1948. Il a connu toutes les phases du camp
de Chatila. Les toiles de tente des premiers temps remplacées par
des baraques en tôles, les premières constructions en béton, la
destruction complète et systématique du camp en 1982 et le
massacre de centaines de réfugiés par les milices chrétiennes
avec l'approbation tacite de l'armée Israélienne puis la
reconstruction progressive du camp sur le même emplacement.
Entrée du camp de Rachidyie
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Conditions de vie
Le camp de Chatila abrite environ 18 000 personnes pour
une surface de 40 000 m². Les conditions de vie sont
dramatiques. La plupart des habitations sont insalubres.
Lorsque la pluie tombe de façon soutenue, l'eau pénètre
dans les maisons. Les immeubles en béton qui atteignaient
au départ un ou deux étages au plus, dépassent
aujourd'hui généralement six étages. Cependant les
fondations de ces bâtiments n'ont pas été prévues pour
cela au départ. Les réseaux d'approvisionnement en eau
et en électricité sont plus que rudimentaires et complètement
vétustes. |
Mais
ces conditions ne sont pas spécifiques au camp de Chatila. Tous
les camps de réfugiés Palestiniens au Liban sont ainsi marqués
par les mêmes déficiences.
La plupart des réfugiés qui vivent dans les camps n'ont pas de
travail fixe. Ils sont autorisés par le gouvernement Libanais à
travailler dans les métiers manuels, mais plusieurs domaines
comme la médecine, le droit, l'éducation leurs sont interdits.
72 fonctions différentes sont ainsi inaccessibles aux réfugiés
Palestiniens qui souhaitent travailler au Liban.
Les conditions relatives à l'éducation des enfants sont également
précaires. Les écoles sont peu nombreuses et les classes
surchargées. Les adolescents palestiniens ont parfaitement
conscience qu'ils n'ont pratiquement aucun avenir dans ce pays.
Les portes des universités leurs sont fermées faute de moyens
financiers.
L'organisation internationale United Nations Reliefs and Work
Agency est chargée de centraliser et coordonner les différents
programmes d'aide à destination des réfugiés Palestiniens.
Concrètement ces programmes ne concernent que les réfugiés les
plus défavorisés comme les personnes âgées, les handicapés ou
les enfants orphelins.
Relations
avec la population Libanaise
Dans tous les camps de réfugiés Palestiniens situés au
Sud du Liban, L'armée Libanaise contrôle
systématiquement tous les accès des camps. Le camp de
Ain El Heloue a Saida est ainsi entouré par une
véritable barrière de protection et des soldats Libanais
en armes contrôlent toute les entrées et sortie des
réfugiés palestiniens.
En ce qui concerne le camp de Rachidiye au sud de Tyr, les
fouilles des véhicules des réfugiés palestiniens par
l'Armée Libanaise créent tous les jours des files
d'attente insupportables. Ces contrôles systématiques
sont également menés chaque fois qu'il se passe un
incident dans la région. Les réfugiés palestiniens ne
supportent plus ainsi d'être systématiquement traités
comme des criminels responsables de tous les maux de la
société Libanaise.
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Immeuble du camp de Shatila
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Les médias
ont récemment rapporté l'apparition de tracts émanant de la
branche d'Al Qaida au Liban dans le camp de Badaoui au nord de
Tripoli. Sultan Abou Al Aynayn, responsable du Fatah pour
l'ensemble des camps de réfugiés palestiniens au Liban a immédiatement
démenti cette information. Les réfugiés Palestiniens ont une
fois de plus peur de servir de bouc émissaires aux crises de la
société libanaise. Ainsi Abu Imad Al Wany, responsable Fatah du
camp incriminé confirme que ces rumeurs sont propagées pour créer
des tensions entre les réfugiés palestiniens et la population
Libanaise qui vie à proximité de ces camps.
rue de Shatila
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Quelle solution pour les réfugiés
palestiniens
La plupart des réfugiés palestiniens sont arrivés au
Liban avec le grand exode de 1948. Aujourd'hui, ce pays
compterait d'après les dernières statistiques environ
400 000 réfugiés palestiniens. Mais ce que l'on ignore
parfois, c'est que la moitié seulement vit au sein des
camps de réfugiés. L'autre moitié tente ainsi tant bien
que mal de s'intégrer dans la société Libanaise. Ces
réfugiés palestiniens hors des camps sont
majoritairement regroupés dans certains villages de la
plaine de la Bekaa comme Rachaya et Deir Zanoun. Au sein
de ces villages, les réfugiés Palestiniens se sont
regroupés par quartiers et tentent surtout de se faire
remarquer le moins possible. |
Certains
pays Arabes qui accueillent également des réfugiés palestiniens
ont fait le choix de naturaliser ces réfugiés. Cette initiative
qui est certainement basée sur un sentiment d'humanité revient
également à nier le droit fondamental au retour revendiqué par
ces réfugiés. La Palestine est leur pays et la plupart ont mené
un long combat pour conserver l'espoir de revoir un jour la terre
de leurs parents. Les problèmes des réfugiés Palestiniens qui
représente un paramètre incontournable de la question Libanaise
ne pourront trouver une solution que dans un règlement global et
régional du problème Israélo-palestinien.
La communauté Internationale ne doit pas ignorer le problème des
camps de réfugiés Palestiniens. Lorsque la plupart des pays
occidentaux bloquent les aides au gouvernement palestinien en
mesure de rétorsion face à la victoire électoral du Hamas, il
faut garder à l'esprit que ce blocage des aides a des conséquences
dramatiques sur les conditions de vie des palestiniens a Gaza et
en Cisjordanie mais également sur les réfugiés Palestiniens qui
vivent dans les camps des pays Arabes voisins. Les conditions de
vie des réfugiés palestiniens dans les camps libanais sont
dramatiques. Une des conséquences les plus terrible de ceci est
le fait que les jeunes palestiniens ont perdu tout espoir et ne
voient plus aucun avenir devant eux. Cela laisse ainsi le champ
libre aux extrémistes religieux qui voient là un terreau fertile
au prosélytisme et au recrutement de futurs Chaïds. Les pays
occidentaux et les Etats-Unis en tête seraient bien éclairés de
réaliser que la lutte contre le terrorisme commence ainsi par
l'aide aux plus défavorisés pour leur redonner espoir et les empêcher
de sombrer dans le piège qui s'offre à eux.
Article de Jean-Claude RENET et photo de Jean Philippe LAVRA
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