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Opinion
L'émission de la BBC ʻPanoramaʼ s'apprête
à lancer « la Mère de toutes les Diffamations » contre WikiLeaks
Israel Shamir
Israel Shamir
on CounterPunch, 2 février 2011
http://counterpunch.org/shamir02012011.html
La
campagne de propagande de la presse ayant pignon sur rue contre
Julian Assange est en train de s’intensifier. L’amission « 60
Minutes » de la chaîne CBS, dimanche dernier, a tenté de le
carboniser, mais Assange a mis l’interviewer de cette chaîne,
Steve Kroft, sur le flanc. Dimanche dernier toujours, le
rédacteur en chef du New York Times, Bill Keller, a utilisé
plusieurs milliers de mots dans le supplément NYT’s Magazine
afin de faire passer Assange pour une personne regrettablement
dénuée de scrupules, alors que c’est lui, Assange, qui a fourni
au New York Times de réels scoops tranchant sur son ordinaire de
gastro-pornographie commise par Sam Sifton. Ici, Israël Shamir
relate, non sans un certain engagement personnel, la campagne de
diffamation en cours à la BBC contre Assange, ainsi que les
attaques dirigées contre lui par The Guardian. Alexander
Cockburn/JStClair.
A la troisième sonnerie, j’ai soulevé le
combiné ; une voix britannique mélodieuse m’informa que la BBC
voulait que je participe à son émission Panorama. La BBC voulait
entendre mon opinion sur les événements mondiaux, et elle était
particulièrement intéressée par mes commentaires sur WikiLeaks.
Oh, quel moment glorieux ! Je me sentais gonfler d’orgueil. Il y
a, chez « la Beeb » [surnom affectueux donné à la BBC par les
Britanniques, ndt], quelque chose qui fait battre la chamade à
mon cœur ! J’ai toujours aimé leur style, et je considérai comme
un honneur d’avoir la BBC dans mon curriculum vitae, même si
c’était il y a trente ans. Quand je travaillais dans l’immeuble
Bush House, sur le Strand (à Londres), l’émission Panorama de la
BBC était une des meilleures émissions d’investigation au monde
– et voilà que ses responsables sollicitaient mes commentaires !
Impatient de nouer une relation de confiance avec eux, j’ai
répondu à toutes leurs questions préparatoires avec une candeur
absolue. Je pensais avoir bien fait ; ils me proposèrent de me
payer le vol jusqu’à Londres, ou bien, si cela n’était pas
possible pour une raison ou pour une autre, ils étaient prêts à
venir m’interviewer à Moscou : des gens d’une impeccable
civilité, vous ne trouvez pas ?
Rétrospectivement, les signaux du danger
sont faciles à déceler. Ils étaient en train de mettre au point
une émission consacrée à WikiLeaks, mais ils n’avaient nullement
prévu d’interviewer Julian Assange ; celui-ci était peut-être
surbooké ? De plus, les questions commencèrent à prendre une
tonalité sinistre, mais j’ai très vite mis cette impression sur
le compte de tous les sales coups tordus politiques dont nous
étions en train de parler. Ce n’est qu’après quelques-unes de
ces conversations téléphoniques que mes sensations désagréables
finirent par pénétrer ma grosse tête et que ce qui était en
train de passer finit par se révéler à mes yeux. Ces gars
délicieux de la BBC étaient, en réalité, en train de ramasser de
la merde afin de l’utiliser contre WikiLeaks ! On m’avait pris
pour une andouille. Soudain, je me vis dans la peau de Julian
Assange, au bord du piège emmiellé.
Le déclic avait été une lettre que je
venais de recevoir du producteur de l’émission John Sweeney,
dans laquelle celui-ci en précisait la teneur. Cela ressemble
moins à un débat télévisé qu’à une mise en examen. Toutes les
accusations les plus fantaisistes sont dûment listées et celles
qui sont absolument dépourvues de tout fondement se voient
allouer une place de choix. Plus surprenant que tout : la lettre
de Sweeney comporte un passage d’un message que j’avais envoyé à
Julian un certain temps auparavant. Les mots avaient été
extraits de leur contexte, il s’agissait d’une fausse citation
de l’original, néanmoins je reconnus ma prose. Certaines
questions me vinrent immédiatement à l’esprit. Comment la BBC
avait-elle pu mettre la main sur ma correspondance privée ? La
BBC vole-t-elle elle-même directement des correspondances
privées, ou bien loue-t-elle les services de quelqu’un d’autre
pour ce faire ? Ce qui est particulièrement inquiétant, c’est
que ce n’est pas la première fois que cela m’arrive. Une autre
de mes lettres privées avait été citée de manière déformée par
le journaliste d’investigation David Leigh, du Guardian. Fais-je
preuve de trop de théorie du complot en voyant en cela une
récurrence inquiétante ? Cela avait-il un lien avec le fait que
les trois ordinateurs portables qu’on avait volés à Julian
Assange avaient trouvé leur destination finale chez Leigh &
Sweeney, après un bref séjour à Langley [Langley est le siège de
la CIA, ndt]
http://www.huffingtonpost.com/social/SiameseTrainer/julian-assange-lashes-out_n_799888_71563607.html
John Sweeney et David Leigh sont taillés
dans deux étoffes différentes, mais tous deux excellent à jour
le sale petit jeu du journalisme. Leigh se consume de jalousie.
Il est à Assange ce que Salieri était à Mozart, mais il se voit
comme le héros méconnu de WikiLeaks.
http://www.guardian.co.uk/media/2010/dec/19/david-leigh-wikileaks
Sweeney, un héros ? Je dirais plutôt un
malfrat. Comme l’a reconnu Bill Keller, du New York Times
http://www.nytimes.com/2011/01/30/magazine/30Wikileaks-t.html?pagewanted=4&_r=1&emc=eta1,
c’est ce Leigh qui a «conclu que ces fuites scélérates (qu’il a
lui-même organisées) privaient The Guardian de toute mission ».
Depuis lors, il a entrepris sa propre croisade privée contre
WikiLeaks. Ses rapports avec Sweeney étaient uniquement des
relations d’intérêt. Sweeney est un pitbull, c’est le genre de
mec à qui vous pouvez demander de diffamer Mère Theresa. Il
avait réussi à esquiver, jusqu’ici, parce que seuls des gens
extrêmement fortunés sont susceptibles d’envisager d’intenter un
procès à la BBC, mais il a été condamné au moins une fois par un
tribunal pour diffamation. Les explosions lunatiques de furie de
Sweeney sont calculées afin d’intimider les gens qu’il
interviewe et elles ont été conservées pour la postérité :
http://www.youtube.com/watch?v=hxqR5NPhtLI
La raison pour laquelle Assange et ses
potes ont refusé d’avoir quoi que ce soit à faire avec Panorma
et son résultat préparé d’avance n’est que trop évidente à mes
yeux, aujourd’hui. La raison pour laquelle ils sont venus
chasser votre humble narrateur n’est que trop évidente pour moi…
L’émission consacrée à WikiLeaks par la BBC
sera diffusée le 7 février 2011, c’est-à-dire le jour même où
sera rouvert le procès de Julian Assange. Le verdict du procès,
personne ne le connaît. Il n’en va pas de même de celui de cette
émission. Assange a plus qu’une chance de gagner devant les
tribunaux britanniques, mais à en juger à cette missive de
Sweeney, Panorama ne fera pas de quartier. C’est la version
british de The Empire Strikes Back, c’est la réponse ultime
faite à ceux qui tentent de défier la mainmise des trusts
médiatiques consensuels sur l’opinion publique. Pendant ce
temps-là, le FBI et Scotland Yard ont été tenus en haleine ; ils
ont procédé au minimum à quarante-cinq perquisitions de divers
locaux présentant un lien avec WikiLeaks, si bien que
l’association entre la BBC et The Guardian est le miroir
impalpable d’une activité très terre-à-terre, voire souterraine.
Je soupçonne que nous voyions l’émission
Panorama de la BBC ne serait-ce qu’essayer d’examiner ce que
WikiLeaks a révélé. Je suis certain qu’ils vont négliger de
considérer la philosophie de la clarté de Julian Assange
http://zunguzungu.wordpress.com/2010/11/29/julian-assange-and-the-computer-conspiracy-%E2%80%9Cto-destroy-this-invisible-government%E2%80%9D/
comme faisant partie des armes du peuple contre les
conspirations des puissants, ils ne parleront pas non plus du
tripatouillage délibéré des câbles diplomatiques par The
Guardian
http://www.counterpunch.org/shamir01112011.html ni de leur
utilisation arbitraire de titre délibérément trompeurs.
A mon avis, ils ne vont pas enquêter sur
les tentatives journalistiques déployées par le Guardian afin de
détruire Julian Assange, notamment leur publication d’un livre
d’anticipation sur la chute de WikiLeaks. Je me demande s’ils
vont enquêter sur OpenLeaks, l’alternative à WikiLeaks
sponsorisée par le Guardian, et de quelle manière leur version
de la « transparence » risque d’être utilisée afin de démasquer
les tireurs de signaux d’alarme et de restituer les « fuites »
en possession de ceux-ci à leurs maîtres.
La seule chose à laquelle je m’attende,
c’est les paquets de boue, la diffamation ! Certaines de ces
diffamations auront trait au soi-disant viol. Je ne suis certes
pas prophète, mais je suis prêt à parier qu’ils ne mentionneront
pas ces faits marquants, notamment le fait que la victime
alléguée a été vue manifestement appréciant la compagnie du
violeur allégué au lendemain du crime de viol allégué, et les
messages enthousiastes
http://radsoft.net/news/20101001,01.shtml envoyés par la
victime alléguée après le crime allégué exprimant à quel point
il était « super » de se trouver dans la compagnie de Julian et
de l’équipe de WikiLeaks. Ils ne vont certainement pas parler de
l’implication de Karl Rove dans le piège judiciaire, et ils ne
vont pas non plus faire état des liens de la plaignante avec la
CIA. Je soupçonne qu’ils ne vont pas se fendre non plus
d’interviewer l’éminente juge suédoise Brita Sundbeerg-Weitman
http://wlcentral.org/node/1015
au sujet des raisons qui l’amènent à considérer que la demande
d’extradition (d’Assange, ndt) est illégale
http://www.dsm.nu/JA_arrest_UK-1.pdf, ainsi qu’au sujet des
raisons pour lesquelles elle pense que les gens qui sont à
l’origine de cette demande d’extradition sont en train de
poursuivre un agenda qui leur est propre. Je doute que
l’émission citera la procureure Marianne Ny, qui a dit qu’il
valait mieux maintenir un homme en prison, même s’il s’avère par
la suite qu’il est innocent.
A
en juger à la lettre de Mme Sweeney, il y aura plus que des
diffamations ; il y aura des méga-diffamations ! Israel Shamir
(c’est moi) est un véritable paratonnerre, en ce qui concerne
les affaires de diffamation. Certains ne sont pas en mesure de
supporter la chaleur des éclairs, mais, bien franchement, je ne
les en blâme point. La lettre de Sweeney m’accuse d’être un
« antisémite » et un « négationniste de l’Holocauste ». Cela
sera sans doute répété durant l’émission.
Afin de s’assurer du blindage de sa
plaidoirie, la BBC a loué les services d’un pourfendeur
professionnel de l’ « antisémitisme », le professeur Richard
Evans (la BBC ne recule devant aucune dépense dès lors qu’il se
trame quelque chose. Evans a été un témoin expert lors du procès
pour diffamation contre David Irving, et il est reparti avec
soixante-dix mille livres (110 000 dollars)
http://www.fpp.co.uk/Legal/Penguin/experts/payments.htmlen
poche du tribunal, et un total d’un quart de million de livres
(400 000 dollars)
http://www.fpp.co.uk/Legal/Penguin/experts/Evans/index.html,
le tout au bénéfice de son « combat » contre
l’ « antisémitisme ».
Cette aubaine nous aura surexcité notre
Professeur, lequel, trop empressé de répéter son bon coup, a
tenté de coincer une universitaire féministe, Diane Purkiss,
http://www.history.ac.uk/resources/discourse-postmodernism/purkiss1-paper
pour négationnisme de l’Holocauste, après qu’elle eut
exprimé quelques idées sortant de l’ordinaire au sujet… non,
non, pas des juifs, mais des sorcières, dans l’Angleterre
médiévale. C’était là pousser le bouchon un peu trop loin, et il
a été contraint de présenter ses plates excuses, à contre-cœur.
Evans sait ce qu’est le parjure : au cours d’un interrogatoire
serré, il a affirmé, sous serment, qu’il ne publierait aucun
livre, et donc qu’il ne retirerait aucun profit ultérieur de sa
participation à ce procès. Néanmoins, il a, bien entendu, publié
un bouquin, et comment qu’il en a retiré du profit ! Son
enthousiasme est bien compréhensible : c’est une véritable mine
d’or, qu’il a trouvé là Sans sa réputation de « pourfendeur de
l’antisémitisme », « son style lourdement dépourvu de toute
imagination… qui fait du récit d’Evans une sorte de long tirage
de bière sans bulles (comme l’a dit Walden sur la chaîne
Bloomberg
http://www.bloomberg.com/apps/news?pid=newsarchive&sid=a.2Pp.5YMlYs&refer=muse)
l’aurait laissé en marge de la vie. Je suis heureux de réfuter
les élucubrations du Professeur Evans, mais respectons une
perspective historique appropriée. Je réserverai mes
commentaires tant que la BBC n’aura pas fait appel aux services
d’Evans pour analyser l’antisémitisme de George VI [http://www.gilad.co.uk/writings/gilad-atzmon-jews-against-the-king.html],
de Shakespeare, de Thomas Sterns Eliot et de Karl Marx.
J’ai écrit des centaines de pages sur ce
sujet, mais pour le plus grand bénéfice du lecteur, je vais
résumer tout ça. Naturellement, en tant que le fils de parents
juifs et en tant qu’homme vivant dans l’Etat juif et étant
profondément et intimement impliqué dans la culture juive, je ne
nourris aucune haine envers un juif au seul motif que celui-ci
est juif. Je doute d’ailleurs qu’il y ait beaucoup de gens pour
faire ça. Toutefois, j’ai effectivement critiqué, et je continue
effectivement à critiquer divers aspects de la Weltanschauung
(mot allemand signifiant ‘vision du monde’, ndt) juive, comme
tant de penseurs juifs et chrétiens l’ont fait avant moi, voire
encore davantage, car j’ai été le témoin des crimes de l’Etat
juif qui découlent de cette vision du monde.
Quant à l’accusation de ‘négationnisme’, ma
famille a perdu bien trop de ses fils et de ses filles pour que
je dénie les faits de la tragédie juive, mais en revanche j’en
nie la signification salvifique religieuse qu’implique le terme
même d’ « Holocauste » ; j’en nie catégoriquement le caractère
d’unicité métaphysique, je refuse le culte morbide de
l’Holocauste et je pense que tout homme craignant Dieu, qu’il
soit juif, chrétien ou musulman, doit le rejeter de la même
manière qu’Abraham a rejeté et détruit les idoles. Je nie qu’il
soit bon de commémorer ou d’immortaliser des événements aussi
traumatisants que ceux-là, et j’ai écrit de nombreux articles
contre cette obsession contemporaine pour les massacres, qu’il
s’agisse de l’holocauste juif des années 1940, du massacre des
Arméniens de 1915, de l’« holodomor » ukrainien, de Katyn, en
Pologne, des massacres perpétrés par les Khmers Rouges, etc. Les
Polonais, les Arméniens, les Ukrainiens m’ont parfaitement
compris, ainsi que les juifs ; sans cela je me verrais accuser
du crime de déni factuel, qui fait partie de l’arsenal juridique
israélien. Il fallait vraiment s’appeler Evans et Sweeney pour
feindre ainsi l’indignation.
Je ne me sens pas facilement offensé par
des crétins. Mais cette rhétorique à base de « négationnisme »
écartent de moi mes associés de la veille ; personne n’apprécie
de se voir coller des étiquettes, et je ne souhaite pas que ces
étiquettes diffamatoires soient décollés de mon front pour être
collées sur ceux de mes amis, en particulier d’amis tels que
Julian Assange, qui n’a jamais été intéressé par cette question.
Mes détracteurs sionistes sont obsédés de races et
d’holocaustes ; ça n’est pas mon cas. De plus, il y a fort
longtemps que j’ai commencé à me colleter à la question juive,
cette implication ayant commencé avec la traduction de
l’écrivain de langue hébraïque contemporain S. Y. Agnon, puis
elle s’est poursuivie par la traduction des ouvrages hébraïques
médiévaux de Samuel Zacuto (http://www.zacuto.org/)
et, enfin, elle a tenté de déconstruire les crimes du sionisme.
Je ne renie rien de ce que j’ai pu dire ou écrire, mais il y a
une vie, en-dehors de ces considérations. WikiLeaks en est le
meilleur exemple. WikiLeaks a changé la face du Moyen-Orient
bien plus radicalement que mes divagations n’ont jamais pu le
faire. Sans WikiLeaks, la chaîne télévisée Al-Jazirah n’aurait
jamais publié ses Papiers de Palestine, et la Tunisie et
l’Egypte n’auraient pas entrepris leur combat pour sortir de la
dictature et embrasser la liberté.
A ces attaques dirigées contre moi, je vois
deux raisons : une des raisons, c’est la volonté de saper
WikiLeaks et Julian Assange en les associant à l’ « antisémite »
et au « négationniste » que je suis supposé être. La seconde
raison, c’est de saper mes efforts pour vous communiquer, à vous
qui me lisez, les dépêches diplomatiques sans qu’elles aient été
filtrées et expurgées par les médias félons. Cela a été confirmé
par un nouvel article du Guardian, qui a donné un avant-goût de
l’émission Panorama programmée, à la façon dont une balle
traçante de 5 mm prépare la trajectoire d’un missile de gros
calibre. Cet article répète les mêmes points – comment quelqu’un
ose-t-il avoir une opinion au sujet de la Biélorussie qui soit
différente de celle de Môssieur Leigh ? L’article se conclut
ainsi : « alors que les journaux ont conclu un accord entre eux
afin de traiter les câbles diplomatiques de manière responsable,
les bouffonneries de Shamir dans l’arrière-boutique ont
certainement contribué à faire apparaître WikiLeaks comme
nettement moins responsable ». Chers rédacteurs du Guardian,
votre soi-disant « manière responsable » a été analysée dans
CounterPunch, qui a considéré qu’elle laissait à désirer. De
plus, Bill Keller a lui-même reconnu que toutes les publications
des câbles diplomatiques avaient été supervisées et manipulées
par les « hommes qui ne sourient jamais » de la CIA et du
Département d’Etat US. J’ai simplement essayé de libérer ces
missives diplomatiques de la cage où vous les aviez enfermés. Je
suis responsable, moi aussi, mais devant les gens, et non pas
devant les autorités officielles.
Je me suis principalement occupé de
l’espace postsoviétique, et j’y ai fourni des câbles
diplomatiques à des médias très divers, comme le consensuel
Russkiy Reporter, le quotidien à grand tirage Komsomolskaya
Pravda, au quotidien de l’opposition Novaya Gazeta, ainsi qu’à
Naviny, un site ouèbe indépendant de Biélorussie, parce que je
n’aimais pas cet arrangement accepté par le Guardian, selon
lequel il fallait garder un contrôle total sur les médias aux
ordres. Si cela avait marché à l’Est, cela aurait pu fonctionner
aussi à l’Ouest : nous devons nous libérer de leur contrôle
mental.
Je suis persuadé que les téléspectateurs
qui regarderont Panorama sont trop intelligents pour se laisser
duper par des attaques ad hominem. Je pense que vous me jugerez,
ainsi que Julian Assange, pour ce que nous faisons, à savoir
briser la conspiration des puissants contre ceux qui ne
disposent d’aucun pouvoir. C’est ce que la BBC tente de nous
faire oublier. Nous avons déjà perdu trop de temps et d’espace
en devant faire face aux mises en examen de nos messagers. En
lieu et place, nous devons faire mettre en examen nos
détracteurs, au motif qu’ils tentent de nous distraire de notre
mission, celle de diffuser le message.
(Ce texte d’Israel Shamir a été révisé par Paul Bennett).
Traduit de l'anglais par Marcel Charbonnier
Le
sommaire d'Israel Shamir
Les traductions de Marcel Charbonnier
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