Opinion
Israël : un régime infanticide !
IRIB
Lundi 19 décembre
2011
IRIB- L’Australie va exprimer ses
préoccupations auprès d’Israël
concernant son système judiciaire
militaire pour mineurs, qui est accusé
d’emprisonner et de torturer des enfants
aussi jeunes que 12 ans.
Suite à un article paru dans The Weekend
Australian Magazine il y a trois
semaines, le ministre des Affaires
étrangères d’Australie, Mr Kevin Rudd, a
donné pour instructions aux diplomates
australiens d’aller visiter les
tribunaux militaires pour mineurs (en
Israël). Les diplomates ont été invités
notamment à faire connaître à Mr Rudd
les conditions qu’ils avaient trouvées à
la prison militaire d’Ofer, près de Qods
Selon une déclaration du cabinet de
Mr Rudd, celui-ci a également demandé
aux fonctionnaires australiens
d’organiser des rencontres avec les
autorités israéliennes pour leur
notifier leurs préoccupations à propos
du système en vertu duquel les mineurs
palestiniens sont jugés. Soixante
éminents psychologues, universitaires et
pédiatres d’Israël ont écrit à leur
Premier ministre, Benjamin Netanyahu,
lui disant que « la vague d’arrestations
et d’enquêtes qui ne tiennent aucun
compte de la loi ne sert pas à maintenir
l’ordre public et la sécurité ».
The Weekend Australian Magazine donne
des exemples de ces allégations :
•un garçon gardé à l’isolement pendant
65 jours ;
•d’autres garçons à l’isolement sous une
lumière 24 h sur 24 ;
•un garçon de 7 ans, de Qods, emmené
pour interrogatoire où il dit avoir été
frappé pendant qu’on l’interrogeait ;
•trois enfants ont subi des décharges
d’électricité à l’aide d’appareils
portatifs pour les obliger à faire des
aveux ;
•de la nourriture pour chiens a été mise
sur la tête et près des parties
génitales d’un garçon qui avait les yeux
bandés et on a fait venir un chien pour
qu’il la mange, sous les rires de son
interrogateur.
Position en banane Le magazine
signale aussi que, depuis janvier 2007,
DCI (Défense de
l’enfance/Internationale) a recueilli et
traduit en anglais 385 déclarations sous
serment de mineurs palestiniens gardés
en détention par Israël et qui affirment
avoir subi de graves sévices :
•chocs par l’électricité ;
•coups ;
•menaces de viol ;
•mise à nu ;
•isolement,
•menaces d’annuler les permis de travail
de leurs familles, et
•le « supplice de la position », qui
consiste à placer un enfant sur une
chaise, à lui enchaîner les pieds et lui
attacher les mains dans le dos, et à le
laisser comme cela quelquefois pendant
des heures.
Un garçon de 10 ans témoigne : « Un
soldat a pointé son fusil sur moi. Le
canon du fusil était à quelques
centimètres de ma figure. J’étais
terrifié au point que je me suis mis à
trembler. Il s’est moqué de moi et m’a
dit :Tu trembles ? Dis-moi où est le
pistolet avant que je ne te tue ».Un
garçon de 15 ans témoigne d’avoir été
attaché à un tuyau métallique et frappé
par un soldat, et qu’un interrogateur a
mis un appareil contre son corps et lui
a envoyé une décharge d’électricité en
disant :Si tu n’avoues pas, je continue
à te secouer.
Le garçon affirme que l’interrogateur
lui donné un autre choc électrique, au
point qu’il ne sentait plus ses bras et
ses jambes, qu’il avait mal dans la
tête, et qu’il a avoué. Gerard Horton,
avocat australien qui traite de nombreux
dossiers dans sa fonction à DCI, dit que
l’un des interrogateurs israéliens, à
l’œuvre dans la colonie Gush Etzion, est
« spécialisé dans les menaces de viol
des enfants » pour l’obtention d’aveux.
"Supplice de la position" Une femme
est engagée dans le programme de l’YMCA
(Young Men’s Christian Association -
Association chrétienne des jeunes gens)
pour la réhabilitation des enfants qui
ont été soumis à la détention
israélienne, Fadia Saleh, a révélé au
magazine The Australian dans le cadre de
son enquête : « La semaine dernière, un
garçon m’a décrit comment des chiens se
trouvaient dans la jeep de l’armée. Dans
ces jeeps, vous avez des sièges de
chaque côté et un espace vide au milieu
; les enfants placés là, sur le
plancher. Parfois, les soldats marchent
sur eux.
« A chaque fois que l’enfant
bougeait, l’un des chiens le mordait.
Quand il est arrivé au centre
d’interrogatoires, il avait l’un de ses
bras en sang. Le déplacement avait été
court, mais lui avait l’impression qu’il
avait duré un an ».The Weekend
Australian Magazine rapporte que, si des
missions diplomatiques et parlementaires
de nombreux pays ont visité les
tribunaux pour enfants, les diplomates
australiens n’ont paru manifester aucun
intérêt évident pour le tribunal.
Pour Maître Horton de DCI,
l’Australie est restée « étonnamment
silencieuse » face aux violations
alléguées des droits humains des enfants
palestiniens. Il a déclaré au magazine :
« Il est décevant que, parmi toutes les
missions diplomatiques dans la région,
l’Australie a brillé par son silence sur
la question des tribunaux militaires
».L’ambassadrice d’Australie en Israël,
Andrea Faulkner, a évoqué les
traitements sur les enfants, il y a plus
d’un an.
Bien qu’au courant de la question, ni
Mme Faulkner ni aucun autre représentant
australien n’ont visité les tribunaux.
The Weekend Australien Magazine a eu un
accès, rare pour un journal, au tribunal
- il a été autorisé à le visiter à trois
occasions différentes au cours de
l’année dernière, avec les FDI (Forces
de défense israéliennes), dans le cadre
de cette enquête. Cette semaine, un
fonctionnaire australien a entamé des
réunions sur le sujet en préparation de
la visite d’un tribunal pour mineurs par
des diplomates australiens. La plupart
des enfants traduits devant les
tribunaux militaires sont accusés
d’avoir jeté des pierres et condamnés à
des peines de prison allant de deux
semaines à 10 mois. D’après les FDI, il
y a eu au moins 2766 incidents de jets
de pierres contre elles ou sur des
voitures qui circulaient, cette année.
La police israélienne a parlé d’un
accident en septembre dans lequel un
homme et son enfant ont été tués par ce
qui pourrait avoir été provoqué par une
pierre lancée sur leur voiture.
Les autorités en Israël ne veulent
pas discuter des cas individuels
d’enfants, mais selon le porte-parole
des Affaires étrangères, Yigal Palmor, «
beaucoup de choses » doivent être
améliorées et Israël travaille avec des
organisations des droits de l’homme mais
les « réformes et améliorations sont
lentes ».
A l’isolement sous la lumière -
privation de sommeil. Le traitement des
enfants palestiniens en Cisjordanie sous
l’occupation militaire israélienne
contraste avec celui des enfants en
Israël :
•en Israël, un enfant ne peut être
envoyé en prison avant l’âge de 14 ans,
alors que les enfants palestiniens y
vont à partir de 12 ans ;
•en Israël, un enfant ne peut être
soumis à interrogatoire sans la présence
d’un parent ;
•en Israël, un enfant ne peut être
interrogé la nuit, alors que la plupart
des enfants palestiniens sont enlevés
dans leurs maisons et mis en détention
entre minuit et 5 h du matin ;
•en Israël, la durée maximum de
détention sans accès à un avocat est de
48 h, alors qu’en Cisjordanie, elle est
de... 90 jours.
Ces derniers temps, les tribunaux
militaires ont été visités par des
délégations de diplomates ou
parlementaires du Royaume-Uni, des
États-Unis, de l’Union européenne, des
Pays-Bas, de France, d’Espagne, de
Belgique, d’Allemagne, d’Irlande, de
Norvège, de Chypre et des Nations-Unies.
Maître Horton affirme que dans la
plupart des cas, DCI exige des
déclarations sous serment avant de
prendre le dossier en charge. Il a
indiqué au magazine quel était le
traitement courant pour beaucoup des
enfants : « Une fois attaché et les yeux
bandés, l’enfant est conduit à un
véhicule militaire qui attend, et dans
un tiers des cas, il sera jeté sur le
plancher métallique pendant son
transfert dans un centre
d’interrogatoires.
« Parfois, les enfants sont maintenus
le visage plaqué sur le plancher par des
soldats qui mettent leurs bottes sur sa
nuque, et les enfants sont menottés,
parfois avec des menottes en plastique
qui leur coupent les poignets. Beaucoup
d’enfants arrivent aux centres
d’interrogatoires contusionnés et
meurtris, manquant de sommeils et
apeurés. »
Maître Horton affirme que tout
l’intérêt (pour Israël) d’un tel
traitement est d’amener les enfants à
faire des aveux, aussi vite que
possible. Dans un cas, bien que l’enfant
eût insisté en disant que l’aveu qu’il
avait signé était faux, qu’il l’avait
signé seulement sous la pression, malgré
cela, cet aveu a été utilisé pour le
condamner. Une porte-parole de Mr Rudd
fait savoir que, lors de la dernière
comparution d’Israël devant le Groupe de
travail sur l’Examen périodique
universel, l’Australie avait interrogé
Israël sur les sévices rapportés par des
détenus.
Elle indique que le gouvernement
(australien) est contre la détention des
mineurs.« L’opinion du gouvernement
australien depuis longtemps est que tout
enfant, indépendamment de son ethnie, de
sa religion, de son sexe et de quelque
différence que ce soit, doit bénéficier
des mêmes protections légales et des
droits humains » dit-elle.
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Reçu de l'IRIB le 19 décembre 2011 pour
publication
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