La Voix de
la Russie
Occident-Russie :
la guerre de l'information
Igor
Siletski
© Collage
: La Voix de la Russie
Jeudi 24 octobre 2013
« La Russie fait des pressions
sur ses voisins », « la situation en
Russie est proche d’un coup d’état », «
Poutine en guerre contre les ONG », «
Moscou doit repenser les méthodes de sa
politique extérieure », tels sont les
quelques-uns des titres des journaux
occidentaux depuis quelques semaines. Le
ton antirusse est monté d’un cran après
la récente victoire diplomatique de la
Russie dans la question syrienne.
D’ailleurs, il a toujours été à
l’honneur, notent les experts, puisque «
la guerre froide » n’avait jamais cessé
sur le terrain de l’information.
La Russie contemporaine qui occupe 1/8
du globe et a la deuxième armée plus
puissante du monde, est obligée de se
battre aussi sur le terrain de
l’information. Elle a en face d’elle les
soi-disant « pays occidentaux » et
surtout les États-Unis et la Grande
Bretagne. La propagande antirusse
s’assimile à la tentative de convaincre
les Russes de l’authenticité des idées
qui profitent à l’Occident en les
répétant par tous les moyens possibles.
L’objectif qu’elle se donne est simple.
Tout est mauvais en Russie : le
président est un dictateur revanchard,
le gouvernement est composé
d’incapables, l’économie est en ruines
et j’en passe. Par contre, l’Occident
est infiniment plus développé et
civilisé. Il y a plus de liberté et
davantage d’ordre et même de bonté.
L’avantage qu’on tire de cette recette
de propagande est multiple : c’est le
soutien des autres idées émanant du «
sage Occident » et l’appel à émigrer
vers un pays occidental.
Si les canons restent le plus souvent
silencieux dans les combats que se
livrent les grandes puissances, la
canonnade des batailles de
l’information, elle, ne se tait jamais.
La Russie et l’Union Européenne sont en
état de guerre froide et c’est un fait
incontestable. Elles s’affrontent sur un
grand nombre de questions qui incluent
la Syrie, les pays qui hésitent entre
l’UE et l’Union douanière et les
différences d’interprétation des
libertés démocratiques, - dit le grand-mâitre
international d’échecs et politologue
Alexeï Kouzmine :
« Par analogie avec les échecs,
les démarches politiques réelles peuvent
s’assimiler aux manœuvres stratégiques,
et les attaques lancées par les médias –
aux opérations tactiques sur
l’échiquier. « La tactique au service de
la stratégie » est un grand postulat du
jeu d’échecs. Cela signifie que les
opérations tactiques vigoureuses doivent
se réaliser dans le cadre d’une ligne
stratégique cohérente. Les experts
européens en guerres froides le savent
très bien et personne ne doit se laisser
duper par une certaine dissonance entre
les démarches globalement modérées des
leaders et la campagne hostile menée
tambour battant par les médias. Ce sont
les éléments d’un seul et même plan
stratégique imposé à Bruxelles par les
stratèges de Washington et soutenu à tel
ou tel degré par les acteurs européens.
»
On peut cependant entendre des opinions
équilibrées dans le chœur des voix
antirusses. C’est le cas de Roberto
Toscano, observateur de La Stampa.
A son avis, la victoire politique de
Poutine dans la question du désarmement
chimique syrien n’est pas un cas unique
mais le résultat d’une stratégie
politique conséquente appliquée par la
Russie. Poutine a estimé que la
diplomatie était pour son pays le
meilleur moyen de défendre ses intérêts
et d’améliorer son image.
En un mot, chacun décide s’il doit ou ne
doit pas faire confiance aux écrits des
« experts occidentaux de rayonnement
international ». Nos analystes
rappellent que l’acharnement des
attaques de l’adversaire est la
meilleure preuve que notre position sur
l’échiquier n’est pas mauvaise du tout.
© 2005—2013
La Voix de la Russie
Publié le 24 octobre 2013
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