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Centre
Palestinien
d'Information
Cours Abbas, cours !
Ibrahim Hamami
Photo CPI
Mercredi 30 septembre 2009
En se dépêchant et en courant, en avançant
et en reculant, Abbas se précipitera pour rencontrer Netanyahu,
en dépit de tous leurs serments affirmant qu’il n’y aura aucune
rencontre avant le gel de la colonisation. En parlant de ce gel
comme une grande victoire. En tout cas, même il n’y a pour
l’instant eu ni arrêt, ni gel ; tout au contraire, il y a eu
plus de construction et de l’élargissement, de mépris et
d’humiliation. En effet, tous les partenaires d’Abbas, dans la
présumée paix, le connaissent bien. De Rabin jusqu’à Netanyahu,
en passant par Pérès, Barak, Olmert et Livni, tous le
connaissent bien et connaissent ceux qui travaillent avec lui ;
ils savent qu’ils ne font pas du tout le poids, qu’ils ne
respectent pas leur parole et leur promesse. Pour faire simple,
le mot du soir sera effacé le jour suivant. Et dès qu’ils
reçoivent les ordres, ils commencent à pratiquer leur passion en
courir et s’inclinant (devant les occupants et les Américains).
Les pauvres d’Oslo essaient de faire
comprendre que la rencontre serait impossible. Mais elle aura
lieu (vous allez voir), cette rencontre, le mardi 22 septembre,
entre les partenaires, entres les amoureux : Netanyahu et Abbas.
Bien évidemment, leurs petits comme leurs grands, leur
porte-parole comme leur directeur, vont sortir pour nous dire
que cette réunion ne sera point le début des négociations. Et
qu’elles dépendront de leur position. Qu’ils refusent de
reprendre les négociations avant que Netanyahu ne se résigne à
leurs conditions. Toutefois, cela se passera exactement comme
cela s’était passé après Annapolis : elles ne s’étaient arrêtées
pas même un seul jour.
Vous vous réunissez ou non, vous déclarez ou
non, cela ne change rien au fait que vous ne soyez pas
différents des occupants israéliens, au niveau de la
criminalité. Vous n’êtes pas moins criminels qu’eux. Mais Allah
(le Tout Puissant) ne voudra que vous mettre à nu encore et
encore, en ces jours de fête. Il ne voudra que vous pousser
encore plus dans votre abîme, que vous bannir, vous et vos
maîtres.
Peut-être quelques-uns avaient cru que vous
seriez devenus des hommes, des vrais, que vous auriez enfin eu
une position tenable. Mais tout cela n’est qu’illusion, une
illusion ridicule au même niveau que votre demande de geler la
colonisation qui continue et monte en force, au même niveau que
votre laisser-aller en ce qui concerne la ville d'Al-Quds et ses
habitants. Probablement certains avaient cru que vous alliez
enfin vous réveiller, même si ce réveil serait arrivé un peu
tardivement, lorsque vous avez reconnu l’inutilité des
négociations qui n’avaient fait que donner une légitimité à
l’occupant, tant rêvée. Mais il paraît qu’il est impossible que
vous sortiez de votre cercle d’un pas de plus que ce qu’on vous
autorise.
Dans le meilleur des cas, vous serez
méprisés et humiliés. Ils se joueront de vous et quand ils en
auront fini avec vous, ayant pris tout ce qu’ils cherchaient,
vous déclarerez une victoire sans équivoque. Vous déclarerez
qu’après la lutte des négociations, le djihad des rencontres, la
résistance des discussions, vous avez retiré ce que vous voulez
et imposé vos conditions. Vous déclarerez que la colonisation
est gelée, même si verbalement seulement et non concrètement, et
pour un temps limité par-dessus tout ! Oh la la la, quelle
victoire, ces négociations ! Quelle conquête vous ferez !
Dans ces jours bénis où nous implorons Allah
(le Tout Puissant) qu’Il soulage nos inquiétudes, qu’Il brise le
blocus, qu’Il vainque les ennemis, qu’Il soutienne notre peuple
brave, nous L’implorons aussi pour qu’Il montre Sa force, en
vengeant notre peuple, en frappant toute personne qui complote
contre lui, toute personne qui contribue et participe à
l’encercler et à l’affamer. Ayez d’Allah (le Tout Puissant) ce
que vous méritez !
Enfin, je me rappelle ces vers écrits il y a
une trentaine d’années par le grand poète Ahmed Mottar. Leurs
images se vérifient encore de nos jours, avec différentes
projections : là, la bergerie représente l’opération de la
paix ; ici, le taureau est l’image des chefs de l’occupation. Et
le reste, c’est à vous de le voir.
(Voilà une traduction possible des vers) :
Le taureau a fui sa bergerie, le taureau l’a fui
Les veaux se sont révoltés
Pleurant la disparition du chef du parti
Immédiatement se construit
Un tribunal et une conférence
L’un d'entre eux dit
C'est le destin qui l’a voulu
Un autre dit
Infidèle il est devenu
Et un autre ajoute : il serait en voyage
Certains disent
Donnons-lui une dernière chance
Peut-être reviendra-t-il bientôt à la bergerie
Et à la fin de la conférence
Ils se sont partagés sa place et son orge
Un an après, un grave incident a lieu
Le taureau n’est pas revenu, mais la bergerie a disparu
Que l’œil des lâches ne dort jamais
Article
traduit par le département français du CPI
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