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IRIN
Liban:
Des services d’urgence débordés par le nombre élevé des
victimes d’attentats
L'explosition spectaculaire du 25 janvier a tué
un officier supérieur de la police,
mais les services de sécurité et les hôpitaux hôpitaux
fonctionnement à la limite de leurs capacités.
Photo:
Hugh Macleod/IRIN
BEYROUTH, 29 janvier 2008 (IRIN)
Les centres médicaux et les services d’urgence
du Liban fonctionnent actuellement à la limite de leur capacité
pour faire face à la recrudescence des violences politiques, dans
un pays toujours plongé dans l’impasse politique.
[Lire
la version en arabe de cet article]
Le 25 janvier à 10 heures, l’explosion spectaculaire d’une
voiture piégée sous une autoroute très fréquentée menant à
Beyrouth-Est a tué au moins sept personnes, dont un officier supérieur
de la police, et fait au moins 30 blessés.
L’explosion – filmée par les caméras de surveillance de
l’hôpital Mont Liban – a mis le feu à une zone de
stationnement située à proximité et à une passerelle de
l’autoroute, projetant des corps déchiquetés dans les airs et
d’énormes éclats de métal sur les passants.
Selon le docteur Nazih Gharios, directeur de l’hôpital Mont
Liban, où plus d’une dizaine de blessés ont été conduits, ces
attentats sollicitent lourdement les ressources de son hôpital.
« Nous avons tout à fait les capacités nécessaires et sommes prêts
à faire face aux urgences. Mais le problème se pose lorsque, en
l’espace de 15 minutes, nous recevons 15 a 20 blessés », a-t-il
affirmé.
Trois patients ont été gravement blessés et doivent subir des interventions
chirurgicales d’urgence : l’un a reçu des éclats d’obus à
l’abdomen ; l’autre souffre de blessures à la tête ; et le troisième
d’une fracture des deux jambes.
Assurance maladie
Au Liban, le système de santé est privatisé, ce qui oblige les
Libanais à souscrire une assurance maladie privée. Pour les nombreuses
personnes qui n’ont pas les moyens de souscrire une assurance, l’Etat
prend en charge leurs frais de santé, mais couvre rarement les opérations
onéreuses qui coûtent plusieurs milliers de dollars.
Dans le cas d’attentats comme celui du 25 janvier, les soins médicaux
des victimes sont couverts par un fonds géré par le ministère de
la Santé.
Mais à en croire M. Gharios, l’Etat rembourse rarement aux hôpitaux
- comme le sien – l’intégralité des sommes dues pour les prestations
médicales fournies.
« Le gouvernement ne paie que dans environ 30 pour cent des cas
», a-t-il affirmé.
Pendant la guerre de juillet 2006, après les frappes aériennes de
l’armée israélienne qui ont touché le quartier voisin de
Shiyya, contrôlé par le Hezbollah, l’hôpital Mont Liban a accueilli
20 blessés. La plupart d’entre eux n’avaient pas d’assurance
maladie et, l’Etat n’ayant pas couvert leurs soins, l’hôpital
s’est trouvé en déficit.
Premiers secouristes
La privatisation des soins de santé touche aussi
les services des urgences. Ainsi, le 25 janvier, alors que l’armée
et les forces de défense civile se trouvaient sur les lieux de
l’attentat, moins de 10 minutes après l’explosion, ce sont les
bénévoles de la Croix-Rouge libanaise (CRL) qui ont été les premiers
à venir en aide aux victimes.
Tony Eid observe de loin le lieu de l'explosion
du 25 janvier dans laquelle il a perdu son beau-frère.
Les bénévoles de la Croix-Rouge étaient sur les lieux en
quelques minutes.
Photo:
Hugh Macleod/IRIN
La CRL a dépêché 11 ambulances et 50 secouristes
sur les lieux de l’attentat, a évacué les morts et les personnes
gravement blessées vers l’hôpital, et a prodigué les premiers
soins sur place.
« Nos équipes sont bien entraînées pour répondre aux situations
d’urgence », a expliqué Khaled Ayoubi, porte-parole de la CRL.
La CRL, qui compte 6 000 bénévoles dans tout le pays, dispose de
quatre centres de secours d’urgence à Beyrouth. Les secouristes
ont souvent mis leur vie en danger pendant la guerre de juillet
2006, et plus récemment, pendant le conflit de l’été dernier,
dans le camp palestinien de Nahr al-Bared, dans le nord du Liban.
Pour Roula Zaha Gharios, chef de service à l’hôpital Mont
Liban, le gouvernement doit jouer un rôle plus important dans la
prestation des services d’urgence.
« La qualité des soins de santé est excellente, mais nous ne disposons
pas de services d’urgence bien développés », a-t-elle fait
remarquer. « Le lieu d’un attentat est toujours chaotique et les
ambulances ont des difficultés à évacuer les victimes. Le gouvernement
devrait mettre sur pied une commission chargée des secours d’urgence
».
Après l’attentat de septembre 2007, qui a causé la mort du député
Antoine Ghanem et fait plusieurs blessés, dont la plupart ont été
soignés à l’hôpital Mont Liban, les autorités de l’hôpital
ont mis sur pied un nouveau plan d’intervention d’urgence exigeant
notamment de tous les membres du personnel médical qu’ils se présentent
immédiatement au travail, sans attendre d’être contactés par
téléphone ; en effet, après un attentat, les réseaux de téléphonie
mobile sont souvent brouillés.
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