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IRIN
Irak: « Besoin
pressant » en eau potable à Bassorah, depuis l'instauration du
couvre-feu

L'hôpital principal de
Basra. Un couvre-feu et les combats de rue permanents
empêchent les habitants d'accéder aux hôpitaux pour se faire
soigner.
Photo:
IRIN
BAGDAD, 27 mars 2008 (IRIN)
La vie à Bassorah, deuxième ville d'Irak, est
paralysée par une opération militaire à grande échelle, menée
par le gouvernement contre les miliciens de l'Armée du Mahdi,
elle-même dirigée par Moqtada Sadr, leader chiite radical, a
indiqué Mahdi el Tamimi, directeur du Bureau des droits humains
de la ville, le 25 mars.
Le gouvernement irakien a imposé un couvre-feu illimité le 25
mars, à l’aube. Personne n’est autorisé à se rendre d’un
quartier à l’autre et des postes de contrôle ont été dressés
pour veiller à l’application de cette règle.
« Le besoin le plus pressant, c’est l’eau potable, étant donné
que les habitants de Bassorah consomment uniquement de l’eau
minérale en bouteille ; ils ne boivent pas d’eau du robinet,
d’abord parce qu’elle est contaminée, et ensuite en raison de sa
forte salinité », a expliqué M. el Tamimi à IRIN.
« C’est une catastrophe qui pourrait provoquer un énorme
problème, étant donné que l’été arrive, et bien sûr, si ça
continue comme ça, nous allons avoir des maladies hydriques, et
notamment des diarrhées », a-t-il prévenu.
« Toutes les dimensions de la vie sont paralysées avec la
fermeture des écoles, des services publics et des marchés, en
raison des affrontements qui ont contraint les gens à rester
chez eux, sans qu’ils aient suffisamment de nourriture, puisque
cette opération a été lancée sans préavis », a déploré M. el
Tamimi.
Les PDIP touchés
Selon M. el Tamimi, le couvre-feu et la poursuite des combats de
rue empêchent les habitants de se rendre dans les hôpitaux pour
s’y faire soigner et ont interrompu les opérations d’aide
humanitaire, en particulier pour les personnes déplacées à
l’intérieur de leur propre pays (PDIP).
Bassorah abrite 5 707 familles de déplacés, soit environ 34 172
personnes, dont la plupart vivent dans des camps de fortune,
selon les statistiques communiquées par la Société du
Croissant-Rouge irakien (SCRI), le 27 janvier.
« J’appelle le gouvernement à autoriser au moins nos équipes à
contribuer à la distribution d’eau potable, et à aider et
protéger toutes les équipes humanitaires pour leur permettre
d’accomplir leurs tâches habituelles auprès des familles de
déplacés », a demandé M. el Tamimi.
Le 22 février, M. Sadr avait annoncé une prorogation de six mois
du cessez-le-feu unilatéral, observé par sa milice, une mesure
prise, de l’avis général, en vue d’améliorer la sécurité dans un
Irak dévasté par la guerre.
« Cela [la répression militaire] risque d’aboutir à une rupture
du cessez-le-feu », a averti Hazem Yacine el Safar, analyste
politique à Bassorah. « Il est clair que le gouvernement n’a pas
encore pris conscience du fait que cette tendance [sadriste] est
profondément ancrée dans la société irakienne et ne peut pas
être traitée de cette façon », a ajouté M. el Safar, qui donne
des cours magistraux de droit international à l’université de
Bassorah.
L’Armée du Mahdi de M. Sadr a été formée dans les mois qui ont
suivi l’invasion de 2003, menée par les Etats-Unis, et a
provoqué deux grands soulèvements contre les forces de la
coalition américaine en 2007.
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