Site d'information sur la Palestine, le Moyen-Orient et l'Amérique latine

 

Palestine - Solidarité

 

Retour :  Accueil  Sommaire IRIN  -  Dossier Pakistan  -  Originaux  Analyses  -  Mises à jour


IRIN

Israël-TPO: Nouveau plan pour remplacer le dispositif de bouclage de la Cisjordanie


Palestiniens faisant la queue au point de contrôle de Beit Iba, au nord de Naplouse
Photo: Tom Spender/IRIN

JERUSALEM, 26 février 2008 (IRIN)

Une équipe d’experts israéliens en sécurité a élaboré un nouveau plan pour remplacer le système de bouclage mis en place en Cisjordanie. Ce plan, indiquent-ils, permettra d’assurer la sécurité d’Israël, de lever les restrictions imposées aux Palestiniens et de favoriser la croissance de leur économie.

[Lire la version en arabe]

Reconnaissant que les dispositifs existants, y compris les buttes de terre, les barrages routiers en béton et les points de passage, sont anachroniques et préjudiciables aux Palestiniens, les anciens fonctionnaires des services israéliens de la défense ont suggéré que le système actuel soit abandonné – la première refonte complète proposée par de hautes personnalités.

Le nouveau plan prévoit la suppression des principaux obstacles installés en Cisjordanie. Il suggère parallèlement un renforcement de la coopération israélo-palestinienne dans le domaine de la sécurité et des projets pour favoriser le développement de l’économie palestinienne afin de faciliter la recherche d’une solution politique pour mettre fin au conflit.

Selon les experts de « l’équipe Checkpoint », ce plan a été présenté aux responsables israéliens de la défense et des discussions ont été engagées en vue de son application.

D’après le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), il existe 563 barrages routiers en Cisjordanie (voir la carte au format PDF).

Des points de contrôle « inutiles »

D’après Ilan Paz, ancien général de brigade et responsable de l’administration civile durant les premières années de la dernière « intifada » (soulèvement des Palestiniens contre Israël), certains points de contrôle ont été établis sans faire l’objet d’une planification particulière.

Alors qu’il était en fonction, il avait fait établir un point de contrôle pour séparer Ramallah et Jérusalem-Est.

« J’ai fait établir le point de contrôle volant de Qalandia il y a plusieurs années pour une raison bien précise : prévenir une attaque spécifique qui, d’après nos renseignements, devait venir de Ramallah » a-t-il dit lors d’une conférence de presse à l’institut Van Leer de Jérusalem, le 13 février. « Des années plus tard, ce point de contrôle n’est toujours pas supprimé ».

Qalandia, qui fait désormais partie de la barrière de séparation israélienne construite en Cisjordanie, est considéré, à bien des égards, comme un poste frontière international.

Abondant dans le même sens, Ron Shatzberg, lieutenant-colonel de réserve, a montré comment certaines restrictions, quoique totalement « inutiles », ont néanmoins été maintenues.

Près de Jénine est installée une colonie israélienne appelée Sheve Shomron. Depuis le déclenchement de l’intifada, et pour des raisons de sécurité, les Palestiniens se sont vus interdire de circuler sur la route principale de la région. Or, un mur de trois mètres de haut a été érigé depuis lors, une nouvelle route a été construite pour les colons israéliens et une division de l’armée s’y est installée.

« Malgré tout, les Palestiniens ne peuvent toujours pas circuler sur la route principale », a dit M. Shatzberg.

Selon le colonel Shaul Arieli, les colons de Cisjordanie dictent leurs ordres aux militaires, ce qui a conduit à l’imposition de restrictions draconiennes pour les Palestiniens.

« Pour protéger une petit colonie d’Hébron, les autorités israéliennes ont fait fermer toute une ville [palestinienne] », a-t-il affirmé.

« Les responsables [israéliens] de la défense suivent et examinent en permanence les restrictions et leurs impacts sur les Palestiniens. Tout est fait pour trouver un juste équilibre afin d’améliorer le quotidien de la population [palestinienne] et de garantir la sécurité d’Israël », a dit à IRIN Shlomo Dror, porte-parole du ministère israélien de la Défense.


Palestiniene approchant la barrière de séparation israélienne à Al Ram, Jérusalem
Photo: Tom Spender/IRIN

Des problèmes économiques

Citant les rapports de la Banque mondiale, MM. Paz et Hagai Alon, ancien haut conseiller d’Amir Peretz, l’ancien ministre de la Défense, ont prévenu que si les restrictions sur la libre circulation des Palestiniens n’étaient pas allégées, la promesse des 7,7 milliards de dollars américains, faite durant la Conférence de Paris, pourrait ne pas être tenue, car les bailleurs de fonds craindraient alors d’injecter de l’argent dans une économie qui stagne.

« L’économie ne peut pas se développer lorsque tout est bloqué », a déclaré M. Paz.

Selon M. Alon, la moitié des petites entreprises palestiniennes ont fermé depuis 2001, et davantage de Palestiniens ont immigré ces dernières années. Par ailleurs, les liens économiques entre le sud et le nord de la Cisjordanie ont été coupés, ce qui a contribué à paralyser davantage le système financier.

De nombreux membres de l’équipe d’experts se sont dits inquiets de constater que la récession économique alimentait l’extrémisme des militants dans les territoires palestiniens occupés.

« À bien des égards, les points de contrôle créent plus de terreur qu’ils n’en préviennent compte tenu des problèmes humanitaires quotidiens qu’ils posent aux Palestiniens », a par la suite expliqué à IRIN M. Arieli.

Un plan alternatif

Les experts de « l’équipe Checkpoint » ont également suggéré la suppression progressive d’un grand nombre des points de contrôle permanents, en commençant par ceux qui ont un plus grand impact sur la vie des Palestiniens.


Soldats israéliens contrôlant un véhicule entrant dans le village d'Azzum Atma
à partir de la barrière de la Cisjornadie
Photo: Tom Spender/IRIN

Ces points de contrôle seraient remplacés par des points de contrôle « volants », établis de manière aléatoire - plus efficaces à la fois pour l’armée et les Palestiniens – qui seraient complétés par le travail des forces de sécurité palestiniennes, à qui il faudrait donner de plus grandes responsabilités.

Par ailleurs, les experts ont proposé de mettre fin à la politique des « routes séparées » qui interdit aux Palestiniens l’accès à certains axes routiers. Cela permettra de supprimer la plupart des buttes de terre et de renforcer la sécurité des Israéliens, étant donné que les militants auront plus de difficultés à lancer des attaques sans prendre le risque de blesser des Palestiniens.

Enfin, le plan exige qu’Israël achève la construction de la barrière de séparation de Cisjordanie, un mur qui place cependant 10 pour cent des terres de Cisjordanie en territoire israélien. Les experts souhaiteraient que ce pourcentage soit réduit à cinq pour cent.

« N’oubliez pas que lorsque nous avons commencé [à proposer des plans alternatifs], le mur avait soustrait 20 pour cent des terres de Cisjordanie », a affirmé M. Arieli, soulignant qu’il espérait que le tracé final des frontières serait déterminé au cours de négociations.

 

Copyright © IRIN 2008
Les informations contenues dans ce site web vous sont parvenues via IRIN, un département d'informations humanitaires des Nations Unies, mais ne reflètent pas nécessairement les vues des Nations Unies ou de ses agences. Si vous réimprimez, copiez, archivez ou renvoyez ce bulletin, merci de tenir compte de cette réserve. Toute citation ou extrait devrait inclure une référence aux sources originales. Toute utilisation par des sites web commerciaux nécessite l'autorisation écrite d'IRIN. UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs 2008.



Source : IRIN  
http://www.irinnews.org/fr/...


Avertissement
Palestine - Solidarité a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Moyen-Orient et de l'Amérique latine.
L' auteur du site travaille à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui lui seraient signalées.
Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas Palestine - Solidarité ne saurait être tenue responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.
D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont elle n'a pas la gestion, Palestine - Solidarité n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.

Pour contacter le webmaster, cliquez < ici >

Retour  -  Accueil Ressources  -  Analyses  -  Communiques  -  Originaux