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IRIN
Israël: Quelque 1 200 enfants risquent d'être expulsés

Environ 1 200 enfants de
travailleurs immigrés pourraient être expulsés
d’ici le milieu de l’année 2010 (photo d’archives)
Photo: Tamar Dressler/IRIN
TEL AVIV, 22 octobre 2009 (IRIN)
Eli Yishai, ministre israélien de l’Intérieur, a
annoncé qu’il ne régulariserait pas la situation d’environ 1 200
enfants de travailleurs immigrés, une annonce qui a poussé
plusieurs ONG (organisations non gouvernementales) à mener une
campagne contre les expulsions.
Ces 1 200 enfants ne sont pas concernés par le dispositif
gouvernemental de 2006 qui avait permis de régulariser la
situation de plus de 600 enfants de travailleurs immigrés.
« Leurs parents les utilisent pour obtenir une régularisation de
leur propre situation en Israël… Si nous ne les expulsons pas,
les travailleurs immigrés continueront à exploiter la générosité
de l’Etat d’Israël », a déclaré M. Yishai.
La plupart des contrats de travail des immigrés contiennent une
clause leur interdisant d’avoir des enfants en Israël, et
obligeant les femmes enceintes à quitter le pays. De nombreuses
ONG dénoncent cette clause, qu’elles qualifient d’inhumaine et
draconienne.
Malgré cette disposition, l’Autorité de l’Education de Tel Aviv
estime que 2 000 enfants d’immigrés sont nés en Israël au cours
des 10 dernières années.
Environ 250 familles risquent d’être expulsées, de même que des
centaines d’enfants nés en Israël au cours des trois dernières
années, d’après des activistes menant une campagne de défense
des droits des migrants.
En juillet, OZ (l’unité opérationnelle de la nouvelle Autorité
israélienne de l’immigration) a lancé
une opération visant à expulser près de 300 000 immigrés
illégaux et personnes en situation irrégulière, d’après Tziki
Sela, directeur d’OZ.
Des critiques de la part de certains membres du Parlement et de
leaders religieux et communautaires ont forcé le Premier
ministre Benjamin Netanyahu à reporter l’expulsion des familles
de travailleurs immigrés avec enfants : alors qu’elle devait
débuter le 1er août, l’opération a été suspendue pour trois
mois.
Parallèlement, d’après un rapport officiel d’OZ, dont IRIN a
pris connaissance le 21 octobre, 700 travailleurs immigrés sans
enfants ont été expulsés depuis le 1er juin 2009, et 2 000 ont «
volontairement quitté le territoire ».
Le 12 octobre, une commission parlementaire sur les travailleurs
immigrés a décidé de commencer à expulser les enfants d’ici le
début du deuxième semestre 2010, au moment de la fermeture des
écoles.
Campagne anti-expulsions
Le gouvernement prévoit de procéder aux expulsions malgré une
campagne anti-expulsions « massive » (selon de hauts
responsables israéliens) menée par plusieurs ONG et
organisations humanitaires, dont Moked, la ligne d’assistance
téléphonique destinée aux travailleurs immigrés.
Karen Tal, directeur de l’école publique de Bialik-Rogozin, dans
le sud de Tel Aviv, a dit à des journalistes que quelque 302
élèves de l’école (sur 784) seraient concernés par l’expulsion
si M. Yishai ne changeait pas d’avis. M. Tal a évoqué les
difficultés et les incertitudes auxquelles les enfants sont
confrontés depuis que le gouvernement a révélé, en juin, son
intention de les expulser.
Des sources de l’Autorité de l’immigration et de l’unité OZ ont
dit à IRIN qu’elles n’avaient pas l’intention d’intervenir dans
les écoles, bien qu’il soit relativement facile d’y arrêter les
enfants et les parents.
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