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IRIN
Sans
électricité, Gaza a recours aux générateurs de secours
Troupes israéliennes regroupées hors de Gaza
et préparant leur matériel militaire.
Photo:
Shabtai Gold/IRIN
JERUSALEM, 22 janvier 2008 (IRIN)
Bon nombre des dispensaires, hôpitaux et systèmes
de pompage des stations de traitement des eaux usées de la bande
de Gaza fonctionnaient avec des générateurs de secours, le 21
janvier, et de nombreuses maisons étaient privées d’eau
courante après qu’Israël eut décidé, la semaine dernière,
de fermer ses frontières avec l’enclave palestinienne défavorisée,
en riposte aux tirs de roquettes sur ses villes du sud.
« La principale station de pompage [des eaux usées] de Gaza a
commencé à être inondée cet après-midi », a expliqué à
IRIN Maher Najar, de la Société des eaux des municipalités côtières
(Coastal Municipalities Water Utilities) de Gaza, le 21 janvier,
soulignant qu’il n’y avait presque plus de fioul pour faire
fonctionner les groupes électrogènes de la station. « La région
est très peuplée », a-t-il rappelé.
La plupart du quelque 1,5 million d’habitants de Gaza vont en pâtir,
a-t-il affirmé, précisant que bon nombre de systèmes de
distribution d’eau potable ne fonctionnaient pas en raison des
coupures de courant.
Selon des responsables de la sécurité israélienne, le ministre
de la Défense, Ehoud Barak, pourra décider personnellement
d’autoriser, au cas par cas, l’importation de certains
produits à Gaza – bien que les importations de carburant et de
vivres soient totalement suspendues, à l’heure actuelle, et que
l’UNRWA (l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés de
Palestine) se soit plainte du fait que ses convois humanitaires ne
pouvaient pas entrer dans Gaza. Toutefois, les patients nécessitant
des soins urgents seront autorisés à entrer en Israël pour
s’y faire soigner.
La durée des nouvelles sanctions n’a pas été précisée.
Elles font suite aux restrictions drastiques imposées depuis plus
de six mois aux habitants de Gaza, après la prise de contrôle de
l’enclave par le groupe islamique du Hamas.
Selon les autorités israéliennes, le Hamas exagère délibérément
la situation, que certains qualifient « d’inconfortable »,
mais pas de crise. À en croire le Premier ministre Ehoud Olmert,
il ne laissera pas se produire une « crise humanitaire ».
Le 20 janvier, la centrale électrique de Gaza a arrêté ses deux
turbines en service parce qu’elle n’avait plus de fioul pour
produire de l’électricité. Bien qu’Israël et l’Egypte
continuent de couvrir environ la moitié des besoins en énergie
de Gaza, une bonne partie de l’enclave était plongée dans
l’obscurité.
Les hôpitaux touchés par la crise
Selon le directeur de Chefa, le plus grand hôpital de Gaza, en
raison des coupures de courant qui se produisent pendant la nuit,
le centre médical est obligé de faire fonctionner ses générateurs
de secours.
Un bébé prématuré placé dans un incubateur
à l'hôpital d'Al Shifa, à Gaza.
Les responsables de l'hôpital ont prévenu que les coupures de
courant
pourraient pénaliser des patients aussi vulnérables.
Photo:
Wissam Nassar/IRIN
« Nous disposons de quatre jours de réserves de
fioul. Mais nous sommes très inquiets à l’idée de travailler
avec des générateurs de secours. Une panne technique ou mécanique
peut se produire sur les générateurs », a indiqué Hassan
Khalaf à IRIN.
« Si cela se produisait, des dizaines de patients pourraient
mourir, notamment ceux qui se trouvent dans l’unité de soins
intensifs et la trentaine de bébés prématurés placés en
couveuse », a expliqué M. Khalaf, soulignant qu’il avait
suspendu toutes les interventions chirurgicales non urgentes.
D’autres centres médicaux de moindre importance ont aussi
suspendu tous les soins non urgents.
Risques de pénuries alimentaires
Un grand nombre des boulangeries de la bande de Gaza étaient fermées
le 21 janvier au matin, faute d’électricité, mais de très
longues files d’attente s’étaient formées devant les
quelques boulangeries ouvertes, selon les habitants.
En outre, les importations de gaz domestique étant interdites,
les autorités craignent que les habitants de Gaza ne puissent préparer
leurs repas.
Bien qu’il n’y ait pas encore de réelle pénurie de vivres,
les habitants de Gaza craignent que la situation n’empire.
D’après le Programme alimentaire mondial (PAM), ses réserves
de carburant s’épuisent et les distributions de vivres
diminueront considérablement dans quelques jours.
Tirs de roquettes sur Sderot
Ces sanctions supplémentaires interviennent alors que l’armée
israélienne continue de combattre les militants palestiniens dans
la bande de Gaza. La semaine dernière, près de 40 Palestiniens,
dont plusieurs civils, ont été tués, et les tirs palestiniens
ont également fait un mort en Israël.
La semaine dernière, la ville israélienne de Sderot (Sud) a été
la cible des plus de 160 roquettes, tirées depuis la bande de
Gaza, qui ont détruit des habitations et fait de nombreux blessés.
Ces derniers jours, la ville continuait de se vider de sa
population.
Aussitôt après les tirs de roquettes des
militants palestiniens sur Sderot,
les équipes des services d'urgence israéliens sont arrivées
pour porter secours aux blessés et nettoyer la zone.
Photo:
Shabtai Gold/IRIN
Les opérations militaires et les sanctions imposées
par Israël, tout comme les tirs de roquettes palestiniens, ont été
vivement condamnées par des associations locales de défense des
droits humains et certaines organisations humanitaires comme
Oxfam, ainsi que par les Nations Unies, le Comité international
de la Croix-Rouge et l’Union européenne.
Bentita Ferrero-Waldner, le Commissaire européen aux relations
extérieures, a qualifié les restrictions sur le carburant « de
punition collective », tandis que le Secrétaire général des
Nations Unies, Ban Ki-Moon, s’est dit « profondément préoccupé
» par ces violences.
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