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Rapport
MONDE: Les Nations Unies lancent un appel de
fonds record pour financer l'aide humanitaire
Les Nations Unies ont
sollicité la somme de 831 millions de dollars
pour financer les opérations d’aide humanitaire en RDC
Photo: Les Neuhaus/IRIN
GENEVE, 21 novembre 2008 (IRIN)
Les Nations
Unies ont sollicité la somme record de sept milliards de dollars
pour aider 30 millions de personnes en Afrique et au
Moyen-Orient. « Ces fonds servent à maintenir des populations en
vie », a déclaré John Holmes, secrétaire général adjoint des
Nations Unies aux affaires humanitaires, à l’occasion du
lancement du processus d’appels consolidés (CAP), à Genève, le
19 novembre.
Les affrontements en République démocratique du Congo (RDC), un
pays déchiré par le conflit depuis plus de dix ans, et pour
lequel les Nations Unies demandent 831 millions de dollars, et
le sort qui continue d’accabler le Soudan, pour lequel les
Nations Unies et les organisations humanitaires ont besoin d’un
peu plus de deux milliards de dollars, ont lourdement pesé dans
le cadre de l’appel, de même que la Somalie, pour laquelle 919
millions de dollars ont été demandés.
« Plus de 100 000 enfants sont en fuite avec leurs familles dans
les Kivu », a indiqué Hilde Johnson, directrice adjointe du
Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), au sujet de
cette région agitée de la RDC. Au total, environ 1,3 million de
personnes ont été déplacées au Congo, dont 250 000 depuis la
reprise des violences, en août.
« La situation humanitaire est extrême en RDC », a également
déclaré Elisabeth Rasmusson du Norwegian Refugee Council,
ajoutant que même dans les zones où les organisations
humanitaires pouvaient opérer, l’aide apportée restait
insuffisante. « C’est pour cela que les financements [sollicités
dans le cadre des appels] sont cruciaux », a-t-elle souligné.
Ces appels réunissent 360 agences des Nations Unies et
organisations non-gouvernementales (ONG) implantées dans 31
pays, essentiellement en Afrique. Au Moyen-Orient, 462 millions
de dollars sont nécessaires dans les Territoires palestiniens
occupés, en plus de 547 millions de dollars pour l’Irak.
Au Soudan, comme en Somalie, les besoins du Programme
alimentaire mondial (PAM) représentaient la moitié des sommes
sollicitées. Au Zimbabwe, dont les populations souffrent d’une
pénurie alimentaire grave, 57 pour cent des fonds étaient
réservés au PAM.
Le sort des populations de?Somalie s’est considérablement
aggravé cette année, le nombre de personnes dans le besoin ayant
quasi doublé pour passer de 1,8 à 3,2 millions. La malnutrition
est un problème de plus en plus grave chez les enfants, mais en
raison de fréquentes attaques, la capacité des travailleurs
humanitaires à se rendre auprès des populations dans le besoin
reste limitée.
Même constat au Darfour, où 280 000 personnes ont été déplacées
au cours des neuf premiers mois de l’année et où les
travailleurs humanitaires continuent d’être la cible d’attentats
de plus en plus fréquents.
Engagement politique
« Nous avons besoin d’un engagement politique », a déclaré Mme
Johnson. « Mais il n’est pas possible de réussir sur le plan
politique sans ressources et sans aide ».
Il faut « résoudre les conflits, afin que nous ne soyons pas
obligés de lancer de nouveaux appels », a estimé M. Holmes,
notant que des progrès avaient été réalisés dans plusieurs pays,
dont le Népal, le Burundi et la Sierra Leone, et que ceux-ci
avaient dès lors été retirés de la liste des pays bénéficiaires
du CAP.
John Holmes, secrétaire général adjoint des
Nations Unies aux affaires humanitaires
Photo: Emmanuel Dunseath/IRIN
M. Holmes a souligné que les bailleurs devaient
se montrer généreux, tout en ajoutant que rien ne portait encore
à croire que la crise financière mondiale aurait des
conséquences sur l’appel. Les perspectives pour 2010 deviennent
néanmoins plus inquiétantes à mesure que l’économie réelle
commence à ralentir.
Il est avant tout important d’assurer que les populations les
plus vulnérables ne soient pas livrées à leur sort, ont souligné
Mme Johnson et M. Holmes, ajoutant que la récession risquait
d’entraîner une augmentation de la charge humanitaire et
peut-être de nouvelles crises.
Les pays pauvres risquent de lutter pour pouvoir financer leurs
importations de vivres, et la sécurité alimentaire reste une des
principales préoccupations dans le cadre de l’appel pour
l’Afrique de l’Ouest. En termes de secteurs, le redressement
économique, l’agriculture, la santé et le déminage restent en
grande partie sous-financés, tandis que 86 pour cent du budget
consacré à l’aide alimentaire a été accordé.
À l’autre extrémité du spectre, seuls six pour cent des dons
requis pour assurer la sécurité du personnel ont été accordés.
En 2008, les principaux bailleurs à s’être engagés auprès des 25
millions de bénéficiaires étaient les Etats-Unis, l’Union
européenne, la Grande-Bretagne, l’Arabie saoudite et le Japon.
Les Saoudiens sont les premiers bailleurs humanitaires en termes
de pourcentage du PIB, puisqu’ils ont cédé l’équivalent de 0,16
pour cent de leurs revenus nationaux.
« Pour les pays riches, les sept milliards de dollars que nous
avons demandés ne représentent que quelques centimes d’aide, sur
100 dollars de revenus nationaux », a rappelé M. Holmes.
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