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IRIN
Israël-Jordanie:
Gratuité des soins en Jordanie pour un groupe de patients de Gaza
Patient palestien admis à l'hôpiltal
Photo:
Tom Spender/IRIN
AMMAN, 14 janvier 2008 (IRIN)
Les restrictions imposées par Israël sur la
circulation des biens et des personnes à l’intérieur et hors
de la bande de Gaza ont gravement perturbé le secteur de la santé,
contraignant de nombreux patients à aller se faire soigner à
l’extérieur de l’enclave côtière.
Les premiers patients à quitter la bande de Gaza depuis la prise
de contrôle de cette enclave par le Hamas sont arrivés le 3
janvier à Amman, capitale jordanienne, pour recevoir des soins médicaux
appropriés et pouvoir subir les opérations chirurgicales
susceptibles de leur sauver la vie.
Dans ce groupe de 13 personnes figuraient des personnes âgées et
des femmes. Ces patients seront soignés gracieusement, un geste
de bonne volonté de la part du gouvernement jordanien, selon ce
qu’a affirmé Hashem Abdullat du centre médical King Hussein, où
ces derniers ont été admis.
« Nous réaliserons tous les examens nécessaires avant de décider
de pratiquer des interventions chirurgicales ; il pourrait
notamment s’agir de greffes de rein ou d’opérations à cœur
ouvert », a indiqué M. Abdullat.
Les patients sélectionnés dans le cadre de cette initiative
jordanienne souffrent de maladies cardiaques, de troubles du système
nerveux, de problèmes rénaux ou de troubles du système
digestif, a-t-il affirmé.
Ibrahim Munther, un étudiant de 19 ans, fait partie de ceux qui
ont traversé la frontière israélienne dans l’espoir d’une
nouvelle vie, sans problèmes de santé. Il est cardiaque et présente
des symptômes épileptiques qui l’empêchent de poursuivre ses
études à l’université.
A l’hôpital El Chefa, le plus grand centre médical de Gaza,
les médecins ont fait savoir qu’ils ne pouvaient pas soigner le
jeune homme parce que son état nécessitait une opération du cœur
et que l’hôpital n’était pas équipé pour réaliser ce type
d’interventions.
« Je suis heureux d’être venu ici pour me faire soigner, mais
il y a des milliers de personnes qui ne peuvent pas se rendre en
Jordanie et qui meurent en silence dans leur lit par manque de médicaments
», a déploré le jeune homme, le visage pâle.
A en croire les médecins de l’hôpital El Chefa, s’ils ne
peuvent pas, à l’heure actuelle, administrer de soins de qualité
aux patients à traiter d’urgence ni à ceux atteints de
pathologies chroniques, c’est parce qu’Israël ne laisse
entrer dans la bande de Gaza qu’une quantité limitée de médicaments
et de matériel médical.
Mais d’autres patients de Gaza devraient également être
autorisés à se rendre en Jordanie dès qu’ils auront obtenu
les permis de sortie nécessaires, délivrés par le gouvernement
israélien, selon un fonctionnaire du ministère israélien des
Affaires étrangères, qui a requis l’anonymat.
Les restrictions israéliennes à la circulation des biens et des
personnes dans la bande de Gaza ont entraîné une pénurie
alimentaire et, par là même, une détérioration des conditions
humanitaires dans cette enclave densément peuplée.
La réduction de l’approvisionnement de Gaza en carburant, décidée
par Israël, a aggravé la situation et a eu des conséquences néfastes
sur le bon fonctionnement des hôpitaux. Selon le Bureau des
Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires
(OCHA), la quantité de gasoil livrée à Gaza en novembre dernier
était inférieure de moitié aux besoins de la région.
En outre, les hôpitaux de Gaza sont financièrement exsangues,
Israël ayant gelé plusieurs millions de dollars d’impôts perçus
pour le compte de l’Autorité palestinienne (AP). Parallèlement,
les bailleurs de fonds internationaux ont limité leur aide aux régions
de Cisjordanie contrôlées par l’AP.
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