Les bruits de bottes concernant l’Iran
ne sont pas un scoop. L'attaque
imminente de l'Iran attend, depuis huit
ans, et comme le dit un militaire
occidental: «Depuis huit ans, l'Iran est
à une année de la mise au point de la
bombe atomique». Ce préambule est donné,
pour montrer, encore une fois, un
scénario de déjà-vu. A des échéances
données, on réchauffe le dossier iranien
et on mobilise les rouages de la
machination, pour diaboliser l'Iran.
Cette fois-ci encore, le triste rôle est
confié au boutefeu actuel directeur
général de l'AIEA.A longueur d'année
et d'une façon itérative, le matraquage
concernant l'Iran est devenu une seconde
nature. Personne ne pose la question,
pourquoi Israël n'a jamais voulu signer
le Traité de non-prolifération
nucléaire, bafoué, allègrement par ses
concepteurs (Etats-Unis, France), au
point de ne pas permettre de visites
poussées de ses installations. Israël
détiendrait un arsenal nucléaire
impressionnant. El-Baradeï a été
autorisé à regarder, de loin, la
centrale, et il aurait dit: «Je ne vois
pas de fumée au bout du pistolet», donc,
je regarde ailleurs...
Décidément, l'intégrité de l'Agence
internationale de l'Energie atomique,
après Hans Blix, qui s'est opposé à
Bush, en refusant de cautionner
l'existence d'armes de destruction
massive, en Irak, ce fut la position
velléitaire de Mohamed el-Baradeï, et,
présentement, l'alignement, sans
condition, de l'actuel Directeur
général, Yukiya Amano, sur les positions
occidentales. A telle enseigne que le
rapport se base, non pas, sur les
enquêtes de ses propres inspecteurs qui
vont et viennent, comme ils veulent en
Iran, mais sur les rapports des services
secrets des pays occidentaux. Même
renvoyées, en annexe, ces informations
sont là, pour créer le chaos...
Personne, aussi, dans les pays
occidentaux, ne s’est posé la question,
pourquoi les Occidentaux ont, au départ,
aidé le Shâh à installer le nucléaire
civil, au point que, sous Valéry Giscard
d'Estaing, l'Iran est devenu actionnaire
d'Eurodif, que l'allemand Siemens devait
démarrer la construction de la centrale.
Pourquoi, après la révolution iranienne,
il y eut un changement à 180°? Il
fallait empêcher le pays des mollahs de
disposer de la technologie nucléaire,
même à usage civil, comme ne cessent de
le marteler les Iraniens. Il a fallu 35
ans, malgré tous les blocages possibles
concernant les combustibles, pour que la
centrale de Bouchehr démarre, en février
2011, et qu'elle commence à produire de
l'électricité, avec du combustible, pour
le moment, russe, mais que les Iraniens
souhaitent produire, justement, en
concentrant l'uranium naturel. Pour
cela, ils auraient besoin de
centrifugeuses...
Mais est-ce qu'Israël est menacé?
Cela prêterait à rire, si la question
était sérieusement posée. Israël est,
sans conteste, la cinquième armée au
monde, en termes d'opérationnalité, et,
surtout, de guerre technologique. Elle
disposerait de plus de 200 bombes
atomiques, qui sont plus là, pour la
dissuasion, que pour être larguées, avec
les dégâts que l'on sait. Israël, qui,
par la grâce de la France qui a installé
une parfaite copie de son programme
nucléaire. Monsieur Shimon Peres, actuel
président, avait son propre bureau, au
ministère de la Défense, sous Guy
Mollet. Par la suite, les Etats-Unis ont
pris la relève, notamment, après le coup
d'arrêt décidé par le général de Gaulle.
Par la suite, enfin, l'Allemagne, au nom
de la dette inextinguible, a équipé
l'armée israélienne de sous-marins
nucléaires Dolphins (2 gratuits et un
troisième, financé au tiers).
On ne peut pas dire, dans ces
conditions, qu'Israël soit menacé,
l'Irak qui constituait une menace, a vu
son réacteur nucléaire "Osirak", réduit
en cendres par justement Israël. Par la
suite, Israël l'a totalement démoli et
il lui faudra une génération, pour avoir
son niveau, d'il y a vingt ans. Ironie
de l'histoire, le 16 mars de l'an 597
avant J.-C., Jérusalem tombe aux mains
de Nabuchodonosor. Le puissant roi de
Babylone reçoit la soumission du royaume
de Juda. Nabuchodonosor déporte la
famille royale et l'élite juive, dans
son pays, entre le Tigre et l'Euphrate
(l'Irak actuel). En 587 avant J.-C.,
suite à une ultime révolte, toute la
population de Jérusalem est envoyée en
Mésopotamie et le prestigieux Temple de
Salomon est détruit.
Aucun pays du Moyen Orient ne peut se
mesurer à Israël, dans le cas d’une
guerre éclair. Reste l'Iran, là c'est
autre chose. L'Iran «c'est du lourd»,
c'est 80 millions de citoyens éduqués
qui, quoi que martèle la propagande
occidentale, avancent. L'Iran est un
pays, technologiquement, avancé, dans
tous les domaines. L'histoire a montré
que l'Iran n'a jamais agressé ses
voisins. En 537 avant J.-C. lorsque
Cyrus, roi de Perse, conquit la
Babylonie, une partie des Hébreux
retournera en Palestine, pour bâtir un
deuxième Temple, tout en demeurant sous
la tutelle des Perses. Est-ce à dire
qu'Israël n’oublie rien et qu'elle règle
ses comptes 2500 ans plus tard?
Au-delà de la diversion que peut
procurer cette fuite en avant d'un
déclenchement d'un conflit, il semble
que le tandem Obama-Netanyahu,
contrairement à ce que l'on pense,
s'entend bien, et que le rêve d'un Grand
Moyen-Orient pourrait se réaliser, en
complétant le travail de Bush, après
l'Irak, l'Afghanistan, il reste l'os ;
celui qui peut bloquer le détroit
d'Ormuz, artère de l’écoulement du
pétrole, l'empêcheur de piller en rond
qui pousse l'outrecuidance à vouloir
-contrairement aux roitelets du golfe
Persique, installés, dans les temps
morts, et s'en remettant à leur manne
plutôt qu'à leurs neurones- se battre,
d'une façon scientifique et
technologique, en allant, à marche
forcée, vers le développement. Nulle
part , l’Iran ne parle de s’en prendre
aux Juifs, les propos d’Ahmadinjad n’ont
jamais fait d’une quelconque
rectification, de la part des agences,
qui ont, volontairement, déformé ses
propos.
Encore une fois, l'escalade des
déclarations belliqueuses a repris entre
Israël et la République islamique. Le
Premier ministre Benyamin Netanyahu a
déclaré, le 31 octobre dernier, à la
Knesset, que l'Iran constituait une
menace, non seulement, pour Israël, mais
aussi, pour le reste du monde. Côté
iranien, le gouvernement se défend, en
affirmant que son programme nucléaire
est entièrement civil. Le Président
iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a déclaré,
le 8 novembre, que «l'Iran n'avait pas
besoin de la bombe atomique», mais qu'il
ne «reculerait jamais», face aux
Occidentaux. «Est-ce un rapport de
l'Agence internationale de l'Energie
atomique ou un diktat américain à Yukiya
Amano?», s'interroge un quotidien de
Téhéran. Selon le quotidien "The
Guardian", le ministère de la Défense
britannique se préparerait à participer
à une éventuelle attaque militaire
américaine contre l'Iran. Les Etats-Unis
pourraient «passer, rapidement, à
l'acte» contre des installations
iraniennes sensibles.