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Netanyahou continue
de jouer la montre
Hassane Zerrouky
Photo: RIA Novosti
Vendredi 28 mai 2010
En route pour Washington, après un passage par Paris à
l’occasion de l’entrée d’Israël à l’OCDE, le premier ministre
israélien, qui se sait isolé, n’a fait aucun geste significatif
pour faire avancer la paix.
En route pour Washington où il doit rencontrer Barack Obama, le
premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, est depuis hier
à Paris à l’occasion de l’admission d’Israël dans l’OCDE. En
soirée, il aura des entretiens avec Nicolas Sarkozy et Silvio
Berlusconi. Des rencontres qui interviennent dans un contexte de
blocage du processus de paix. Car le moins qu’on puisse dire est
que Benyamin Netanyahou n’est porteur d’aucune proposition en
mesure de permettre que les « pourparlers de proximité », termes
donnés aux discussions indirectes entre Israéliens et
Palestiniens sous l’égide de Washington, mènent vers des
négociations directes. Par exemple, il ne s’est pas encore
prononcé sur l’arrêt de la colonisation de la Cisjordanie, dont
35 % sont déjà entre les mains de 500 000 colons, et de
Jérusalem-Est ! Sur cette question, les Palestiniens sont, pour
l’heure, intransigeants. Pas de négociations directes sans un
arrêt total de la colonisation, y compris à Jérusalem. Qui plus
est, selon le journal de gauche israélien Haaretz du 9 mai,
citant Saeb Erekat, les Palestiniens considèrent que les
pourparlers doivent avoir pour objectifs « la fin de
l’occupation et la création d’un État palestinien à côté de
l’État d’Israël, sur les frontières de 1967 ».
Des tergiversations qui agacent Obama
Benyamin Netanyahou, qui avait fait mine de se féliciter de la
reprise de ces pourparlers indirects, joue la montre. Il a remis
sur le tapis l’exigence pour les Palestiniens, qui ont reconnu
l’existence d’Israël (accords d’Oslo de 1993), à le reconnaître
comme un « État juif », à savoir un État aux connotations
ethnico-religieuses et non fondé sur des valeurs de citoyenneté.
Et à exiger que le futur État palestinien soit « démilitarisé »,
lui déniant de fait les attributs de souveraineté, comme celui
de pouvoir se protéger et se défendre ! Barack Obama, agacé par
les tergiversations israéliennes, et qui a besoin de régler au
plus vite la question palestinienne pour se consacrer à l’Iran,
fera-t-il montre de plus de fermeté à l’égard de Netanyahou afin
de le contraindre à faire un geste significatif quand il le
recevra à la Maison-Blanche ?
Le sommaire de Hassane Zerrouky
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Publié le 29 mai 2010 avec l'aimable autorisation de
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