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Le Web de l'Humanité
Un cameraman palestinien délibérément
pris pour cible
Hassane Zerrouky
Photo : AP
Lundi 10 juillet 2007
Gaza . Alors que le
journaliste était à terre, des militaires israéliens ont
continué de tirer sur lui. Imad Ghanem a dû être amputé de ses
deux jambes.
Ça s’est passé jeudi dernier près du camp de réfugiés de
Bureij, dans la zone de Gaza. Les images sont accablantes. On voit
Imad Ghanem, vingt-trois ans, cameraman de la télévision Al-Aqsa,
en train de filmer le transfert de blessés palestiniens quand des
tanks israéliens sont arrivés et ont ouvert le feu. Selon le témoignage
recueilli par l’organisation américaine de défense des
journalistes, Committee to Protect Journalists (CPJ), au moment
des faits, il n’y avait pas de combats entre l’armée israélienne
et les combattants du Hamas. Les images montrent le journaliste
s’écrouler, touché par un éclat d’obus. Afin de se protéger
des tirs de l’armée israélienne, il essaie de se protéger la
tête de ses mains. Il n’empêche, alors qu’il était couché,
non armé, les soldats israéliens continuaient de lui tirer
dessus. À chaque fois qu’il était touché par une balle, on
voyait nettement son corps pris de soubresauts. Ceux qui tentaient
de lui porter secours, dont un photographe de l’AFP et un
cameraman de Turkish Ihals News Agency, ont vite été dissuadés
par les tirs israéliens. Finalement, un homme traverse le terrain
vague et ramène le cameraman, les jambes criblées de balles.
Transporté à l’hôpital de Gaza, Imad Ghanem a été amputé
de ses deux jambes.
« Nous sommes horrifiés par le fait que les militaires
israéliens aient tiré délibérément sur le cameraman Imad
Ghanem », a déclaré Joël Simon, responsable du CPJ, qui a
dénoncé cet acte, avant d’exiger de l’armée israélienne
une enquête publique.
Dans le but de se dédouaner, un porte-parole de l’armée
israélienne a indiqué qu’elle allait examiner les faits tout
en avançant, en guise d’explication, que « tout
photographe en zone de combat prenait des risques ». Plus
direct, une autre source militaire israélienne a estimé que les
cameramen de la télévision al Aqsa « ne peuvent être
considérés comme des journalistes, car ils font partie du bras
armé du Hamas et leurs films servent à des fins de propagande ou
de renseignements ». Réaction du CPJ : « Il est
scandaleux de justifier les tirs sur ce cameraman en train de
filmer des événements en raison de son orientation politique. »
© Journal l'Humanité
Publié le 11 juillet 2007 avec l'aimable autorisation de
l'Humanité.
Communiqué de SOS Reporters
La
FIJ accuse les soldats israéliens d’avoir délibérément tiré
sur un caméraman blessé
Silvia
Cattori. Gaza. La barbarie des soldats israéliens filmée sur le
vif
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