Opinion
Saïf al-islam : procès ou exécution
sommaire ?
Dimanche 20 novembre
2011
Saïf al-islam Kadhafi – trahi par de
ses gardes du corps - a été arrêté
dans une embuscade, dans la nuit du 18
au 19 novembre, près de l’oasis de Sebha
(sud de la Libye), par la brigade Abou
Bakr Seddik de Zenten.
« Contrairement ce qui a été dit dans
certains médias », a déclaré le
chef du commando chargé de l’opération,
il n’a pas proposé d'argent,
«il a demandé de lui tirer une balle
dans la tête et qu'on l'amène (mort) à
Zenten ». La Cour Pénale
Internationale (CPI) a
immédiatement réclamé son transfert à La
Haye, mais accepté le principe d’un
procès en Libye si le CNT leur en fait
la demande.
Saïf a été transféré à Zenten où
Abdullah Naker, chef des
« révolutionnaires » locaux, s’en
sert comme monnaie d’échange dans le
conflit qui l’oppose au CNT depuis la
nomination du « général »
Khalifa Haftar – un des piliers de
la CIA en Libye - au poste de chef
d’Etat major de l’armée.
Revue de presse :
extrait de
« « La
cavale de
Seïf El
Islam »
par Hassan
Moali
(Al
Watan – 20/11/11)
*
(…) Il est curieux de le voir maintenant
qu’il est entre les mains des rebelles,
mais surtout de l’écouter. Ceci pour le
destin chaotique du personnage.
S’agissant de son procès en lui-même, le
monde entier réclame, depuis hier, que
le fils d’El Gueddafi soit jugé devant
la Cour pénale internationale dans un
procès juste et équitable. Après les
lynchages sauvages de son père et son
frère Mouatassam à Syrte, Seïf El Islam
est le dernier du clan qui pourra
raconter les derniers jours de son père
et la chute de son régime.
Plus encore, le monde s’attend
légitimement à ce que l’ex-porte-parole
de son père pointe un doigt accusateur
sur, cette fois, ceux qui ont tiré les
ficelles et ceux que la mort d’El
Gueddafi arrange beaucoup. Il pèse en
effet de trop forts soupçons
d’implication dans les méfaits du
régime, mais aussi de corruption sur
plusieurs membres du CNT. Les
témoignages de Seïf El Islam risquent
d’être des pavés dans la mare déjà bien
sale de la Libye version Abdeljalil, où
tous les coups sont permis. Il va de soi
que des pays comme le Qatar et les
Emirats, qui ont activement participé
aux opérations, ne devraient pas
apprécier les déclarations du fils d’El
Gueddafi. Idem pour la France du duo
Sarkozy-BHL et les Etats-Unis.
Faut-il rappeler que Seïf El Islam avait
accusé le président Sarkozy d’avoir
profité de l’argent libyen pour financer
sa campagne électorale en 2007. C’est
dire que si Seïf El Islam devait parler,
ses propos risqueraient d’exploser comme
une bombe à la figure du candidat
Sarkozy. Le procès de Seïf El Islam sera
pour ainsi dire l’ultime rebondissement
d’un feuilleton de mauvais goût du
régime de feu El Gueddafi, dans lequel
ce jeune homme a joué un rôle-clé. Avec
la précision cette fois que le suspense
est déjà à son comble sur ce que va dire
«l’acteur».
*
http://www.elwatan.com//une/sera-t-il-livre-a-la-cpi-20-11-2011-147964_108.php
© G. Munier/X.Jardez
Publié le 20 novembre 2011 avec l'aimable
autorisation de Gilles Munier
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