Opinion
Benghazi à feu et
à sang: La fin de la sale guerre ?
Larbi C.
Jeudi 4 août
2011
revue de presse – Horizons (Algérie
- 2 août 2011)*
Le spectre de l’enlisement pend au nez
des aventuriers et des revanchards
atlantistes qui ont fait de l’Otan un
instrument de reconquête néo-coloniale.
Aujourd’hui, après 6 mois de
bombardement intensif et de
«bavures» à répétition touchant
paradoxalement la population civile,
Washington, Moscou et Londres qui
reconnaissent clairement la persistance
de l’impasse redoutent les conséquences
chaotiques en Libye et dans la région
sahélo-sahélienne infestée de réseaux
d’El Qaïda.
L’échec de la guerre éclair a non
seulement conforté Tripoli dans son
droit légitime à la résistance, mais
aussi, montré la réalité d’un mouvement
en déliquescence imposée en instance
dirigeante où tente de cohabiter un
fatras de transfuges du régime de
Kadhafi, des djihadistes de l’Union des
forces révolutionnaires et de la brigade
Obeida Ibn Jarrah et des personnalités
indépendantes.
Le mythe de la «Libye libre»,
démocratique et porteuse de valeurs
humanitaires, a explosé à la face du
monde avec l’exécution sommaire du chef
d’Etat major, Abdel Fattah Younés.
L’autre visage de Benghazi, ignorée par
la presse aux ordres de Paris et de
Doha, véhicule le sentiment d’insécurité
et la désespérance traduite par la
désertion en masse des membres du CNT
fuyant en Turquie ou regagnant Tripoli.
La guerre fait rage à Benghazi entre les
djihadistes qui se veulent hégémonique
et des tribus influentes. La bloggeuse
espagnole Leonoren, présente à Benghazi,
confirme en vidéo, le massacre des 120
membres de la tribu des Warfallah par El
Qaïda et la liquidation de 120 partisans
du CNT. Benghazi à feu et à sang est
l’expression concrète d’une aventure qui
a tourné court. La fin des illusions
consomme les chimères d’un humanisme à
relent pétrolier.
Le Quai d’Orsay qui se refuse à toute
similitude entre les «situations en
Libye et en Syrie» fragilise la
base légale du mandat onusien inscrite
dans la résolution 1973 portant sur la
«protection des populations civiles».
Dans cette guerre injuste, l’esprit de
résistance qui a permis de mettre en
échec la puissante machine militaire de
l’Otan se renforce. De Tripoli, Saïf
Al-Islam promet d’aller jusqu’au bout.
En a-t-il le choix ? «Personne ne
peut penser, dira-t-il, qu’après tous
les sacrifices que nous avons consentis,
le martyre de nos enfants, de nos frères
et de nos amis, nous allons cesser le
combat. Ne comptez pas là-dessus. Que
l’OTAN parte ou reste, nous continuerons
jusqu’à ce que toute la Libye soit
libérée».
*
http://www.horizons-dz.com/monde/24828.html
© G. Munier/X.Jardez
Publié le 4 août 2011 avec l'aimable
autorisation de Gilles Munier
Le sommaire de Gilles Munier
Le dossier
Libye
Les dernières mises à jour
|