Réponse de
Gilad Atzmon à Dominique Vidal (2/2)
Dominique Vidal et
la censure par l'insulte
Gilad Atzmon

Jeudi 17 mai 2012
Dans cette seconde
partie (*) de ma réponse à M. Dominique
Vidal (**), je veux revenir sur
certaines des phrases de mon livre,
La Parabole d’Esther, qu’il a
citées, et qui semblent l’avoir
tellement bouleversé.
Je
souhaite souligner qu’à l’instar de
l’ouvrage dans son ensemble, aucun des
passages sélectionnés par M .Vidal ne
contient de propos racistes. Aucune de
ces citations ne parle des juifs en tant
que « race », en tant que peuple ou en
tant qu’ethnie. Ce qui m’intéresse, ce
que je critique, c’est une idéologie et
la politique identitaire sur laquelle
celle-ci se fonde. Toutefois, la
sélection opérée par M. Vidal démontre
l’orientation profondément suprématiste
et judéo-centrée de l’ancien rédacteur
adjoint du Monde
diplomatique.
Voici
mes réponses en détail :
-
« Si « l’argumentaire
colonial » a été populaire durant un
certain temps, c’est non seulement parce
qu’il exonérait les juifs (en tant que
peuple) des crimes perpétrés par Israël,
mais aussi parce qu’il comportait une
promesse : tôt ou tard, l’“État colon
israélien” grandirait, sortirait de son
cauchemar colonial, et la paix pourrait
éventuellement l’emporter » (La
Parabole d’Esther,
page 28) ;
À vrai dire, j’apprécierais beaucoup que
M. Vidal avance ne serait-ce qu’un seul
argument à l’encontre de ce plaidoyer
pour que la paix s’installe dans la
région…
-
« Dès lors qu’Israël se
définit comme l’“État juif”, nous sommes
parfaitement en droit de nous interroger
sur la signification réelle des notions
de judaïsme, judéité, culture et
idéologie juives. » (La
Parabole d’Esther,
page 29) ;
Je me demande si M. Vidal pense
réellement que ces questions peuvent
être éludées, alors qu’elles sont à la
base même de toute future négociation de
paix. Le caractère juif d’Israël ne
devrait-il donc faire l’objet d’aucune
recherche ou réflexion intellectuelle
-
« J’ai franchi certaines
lignes jaunes en toute conscience.
J’examine philosophiquement les aspects
tribaux inhérents au discours juif
séculier tant sioniste qu’antisioniste »
(La
Parabole d’Esther,
page 29) ;
Je me demande également si M. Vidal
s’oppose à l’examen philosophique en
général et par principe, ou si un tel
refus concerne uniquement le tribalisme
laïc juif, qu’il estime devoir être
au-delà de tout questionnement.
-
« Le nationalisme juif
est un état d’esprit, et une mentalité
n’a pas de frontières clairement
tracées. En fait, personne ne sait où,
exactement, finit la judéité et où
commence le sionisme, et vice-versa »
(page
30) ;
Si M. Vidal connaît la réponse, s’il
sait « où finit la
judéité et où commence le sionisme
», pourrait-il avoir l’amabilité de nous
en informer ?
-
« Manifestement, nous
n’avons pas affaire seulement à Israël
et aux Israéliens. En réalité, nous
sommes en conflit avec une philosophie
pragmatique extrêmement déterminée qui
génère et promeut des conflits
internationaux d’une ampleur gigantesque
» (page
30) ;
Alors que je tente de calmer la crise
d’hystérie de M. Vidal, l’AIPAC – le
lobby pro-israélien le plus influent aux
États-Unis – mobilise en coulisse et
fait pression pour une guerre totale
contre l’Iran.
-
« Il s’agit en réalité
d’une guerre contre une mentalité
regrettable qui a pris l’Occident en
otage et l’a, tout au moins
momentanément, détourné de ses
inclinations humanistes et de ses
aspirations athéniennes » (page
31) ;
De fait, le temps est venu pour
l’Occident de regarder son héritage en
termes d’universalisme, de pluralisme et
de tolérance. M. Vidal semble opposé à
ces valeurs, et je me demande bien
pourquoi. Est-il un Occidental, ou pas ?
- «
Je compris qu’Israël et
le sionisme n’étaient que des
sous-parties constituantes d’un problème
beaucoup plus vaste, le problème juif »
(page
51) ;
Il est temps d’admettre qu’Israël et la
diaspora juive ne sont pas des entités
séparées. Et il est plus que temps
d’examiner les relations entre ces deux
entités.
-
« Le sionisme n’est pas
un mouvement colonialiste ayant des
intérêts en Palestine, contrairement à
ce que suggèrent certains spécialistes.
Le sionisme, en réalité, est un
mouvement mondial alimenté par une
solidarité tribale sans équivalent
entre membres de
notre troisième catégorie de juifs
» [1]
(page
56) ;
M. Vidal serait bien inspiré de procéder
à une petite introspection, et de se
demander ce qui le pousse à s’opposer
ainsi à mon livre. Est-il réellement
d’abord et avant tout un humaniste et un
universaliste, ou bien appartient-il à
la « 3e catégorie » dont je parle,
c’est-à-dire est-il quelqu’un qui
s’intéresse en premier lieu aux juifs et
à leurs intérêts ?
-
« Tout au long des
siècles, certains banquiers juifs ont
acquis la réputation d’être des
partisans et des financeurs de guerres,
et même d’une révolution communiste »
(page
66) ;
M. Vidal devrait commencer à accepter
que certains faits, dans l’Histoire
juive, sont dérangeants. Avoir un passé
peut en fait être un sérieux handicap ;
néanmoins, Vidal pourrait remarquer que
cette citation fait référence à certains
juifs et non « aux juifs ».
-
« L’Holocauste a été une
“victoire sioniste”, exactement de la
même manière que tout viol est
interprété par les idéologues féministes
séparatistes comme une vérification de
la validité de leurs théories » (page
85) ;
Comme toutes les autres, cette citation
doit être lue dans son contexte.
L’holocauste a confirmé le syndrome de
stress pré-traumatique, il « prouve »
que les juifs ne peuvent être en
sécurité parmi les goyim. De la même
manière, d’un point de vue séparatiste
féministe, chaque cas de viol « prouve »
l’idée stupide selon laquelle « tout
homme est un violeur en puissance ».
-
« En raison de la nature
raciste, expansionniste et
judéo-centrique de l’État juif, le juif
de la Diaspora se trouve intrinsèquement
associé à une idéologie intégriste et
ethnocentrique, ainsi qu’à une
interminable liste de crimes contre
l’Humanité. » (page
92) ;
C’est là un fait, et les récents
événements survenus à Toulouse le
confirment. Inutile de dire que je suis
opposé à tout acte contre des civils
innocents.
-
« En juxtaposant des
stéréotypes juifs (ceux que les juifs
semblent abhorrer par opposition à ceux
que les propagandistes ethniques juifs
s’efforcent de promouvoir), on pourrait
sans doute mettre en lumière, de manière
cruciale, certaines problématiques
relatives à l’identité juive » (page
95) ;
Je me demande bien ce qui dérange Vidal
dans un tel exercice ? Aura-t-il le
courage de partager avec nous les
stéréotypes juifs qu’il aime, et ceux
qu’il abhorre ?
-
« Les antisionistes
d’origine juive (cette catégorie peut
englober des gens haineux d’eux-mêmes et
fiers de l’être, comme moi) sont là pour
donner une image de pluralisme
idéologique et de souci de l’éthique. »
(page
118) ;
Vidal apporte de lui-même la preuve que
la citation ci-dessus décrit la réalité.
Apparemment, Vidal semble préoccupé par
le fait qu’un pluralisme tel que
celui-là pourrait ouvrir la porte à une
critique réelle susceptible de
l’englober, lui, personnellement.
-
« Le socialisme juif,
comme le socialisme, est une idéologie
sans équivalent, ésotérique, avant tout
préoccupée des intérêts juifs et de la
judéité » (page
124) ;
En effet, je fais la distinction entre
le socialisme juif et les socialistes
qui se trouvent être juifs de par leur
naissance. Ceux-ci constituent une
catégorie de gens innocents, alors que
les premiers sont mus par le tribalisme,
le judéo-centrisme et le racisme. C’est,
en fait, une forme édulcorée du
national-socialisme, qui était, comme
son nom l’indique, à la fois
nationaliste et socialiste !
-
« Le socialisme et le
militantisme progressiste juifs
s’intègrent parfaitement dans le projet
sioniste. En tant que parties
constitutives du projet sioniste, ils
ont pour rôle de rassembler les âmes
perdues parmi les juifs humanistes et de
les ramener à la maison pour Hanouka »
(page
125) ;
Manifestement, avec moi, ça ne marche
pas.
-
« Le débat entre les
sionistes et les soi-disant “juifs
antisionistes” n’a strictement aucun
impact sur Israël ni sur la lutte contre
la politique israélienne. Il a pour
seule fin de maintenir le débat “au sein
de la famille”, tout en semant davantage
de confusion chez les Goyim. Cela permet
aux militants juifs ethniques
prétendument “progressistes” d’affirmer
que “tous les juifs ne sont pas
sionistes”. Cet argument de peu de poids
a pourtant réussi à faire voler en
éclats toute critique du lobbying juif
ethnocentrique qui a pu être exprimée au
cours des quatre décennies passées. »
(page
157) ;
C’est vraiment triste, mais c’est vrai :
le sionisme n’a pas grand-chose à voir
avec la politique israélienne. Comme je
l’affirme dans mon livre, le sionisme
est un discours intrinsèque de la
diaspora juive.
-
« Quand il s’agit de
“passer à l’action” contre les
soi-disant “ennemis du peuple juifs”,
les sionistes et les “juifs
antisionistes” se comportent comme un
seul homme, comme un seul peuple, pour
la bonne raison qu’ils sont
effectivement un seul et même peuple »
(page
157) ;
C’est là une description fidèle de
l’action menée par Vidal. Cet homme
s’oppose lui-même à mon livre à l’instar
d’un sioniste patenté.
-
« Le légendaire Matzpen
progressiste et les néoconservateurs
réactionnaires ont recours au même
concept abstrait, non sans prétendre à
l’universalité, pour justifier
rationnellement le droit juif à
l’autodétermination et à la destruction
de tout pouvoir régional édifié par les
Arabes et l’islam » (page
166) ;
Il est bien triste de constater que tant
le Matzpen que les Néocons prêchent la
même idéologie de l’interventionnisme
moral, les uns et les autres sachant
mieux que quiconque ce qui est bon pour
des Arabes. Toutefois, cela n’a rien
d’une simple coïncidence.
-
« Très souvent nous
entendons dire à propos de juifs de
gauche que leur affinité pour les
problèmes humanitaires résulte de leur
“héritage humaniste juif”. Plus d’une
fois, j’ai moi-même expliqué que c’est
là un mensonge absolu. Il n’existe pas
d’héritage juif de cette nature.
Déterminés qu’ils sont par des préceptes
tribaux, tant le judaïsme que
l’“idéologie juive” sont exempts de
toute éthique universelle » (page
172) ;
Je suggère à Vidal la lecture de
Yishayahou Leibovitch. Aussi
embarrassant que cela paraisse, le
judaïsme n’est pas fondé sur une éthique
universelle. Pour autant que je sache,
il n’existe aucun texte qui prêcherait
une morale juive séculière et
universelle. Quand des juifs
progressistes s’expriment au nom de
valeurs juives universelles, ils
mentent, tout simplement. Soit ils
ignorent leur héritage culturel, soit
ils embobinent consciencieusement le bon
peuple.
-
« Le vol interminable de
la Palestine au nom du peuple juif fait
partie d’un continuum spirituel,
idéologique culturel et pratique entre
la Bible, l’idéologie sioniste et l’État
d’Israël sans oublier ses zélotes
d’outremer. Israël et le sionisme (…)
ont institué le pillage promis par le
Dieu hébreu dans les écritures saintes
judaïques » (page
182) ;
Je m’interroge : le soi-disant « anti
»sioniste Vidal remet-il en question
l’affinité entre le projet sioniste
d’émigration des juifs en Palestine et
le récit du retour biblique en Palestine
tel qu’il est évoqué par le
Deutéronome ?
-
« On dirait que l’armée
israélienne, en rayant de la carte le
nord de la bande de Gaza, en janvier
2009, mettait en application le verset
du Deutéronome 20:16 ; de fait, elle n’a
“laissé la vie à rien de ce qui
respire”. » (page
184) ;
Comment le soi-disant « anti »sioniste
Vidal explique-t-il l’assassinat de près
de 1 500 civils palestiniens durant
l’opération Plomb durci ? Ne
s’agissait-il pas là d’un crime perpétré
dans l’esprit du Deutéronome ?
-
« Le vol et la haine
imprègnent l’idéologie
politique
[2]
juive contemporaine, que celle-ci soit
de gauche ou de droite » (page
185) ;
Eh oui, c’est bien triste. Je suis
d’accord avec Vidal, et pourtant, je ne
comprends pas pour quelle raison il
s’acharne à réduire au silence le seul
livre qui expose cette complexité
inhérente au noyau de l’idéologie et de
la culture juive contemporaine.
-
« Alors que le contexte
biblique judaïque est plein de
références à des faits violents
habituellement commis au nom de Dieu,
dans le contexte national et politique
juif contemporain les juifs tuent et
volent en leur propre nom, au nom de
l’autodétermination, de la “politique de
la classe laborieuse”, de la “souffrance
juive” et de leurs aspirations
nationales » (page
185) ;
Je partage l’avis de Vidal ; c’est
effectivement préoccupant. C’est bien
pourquoi j’ai écrit un livre à ce sujet
(l’expression “politique
de la classe laborieuse” fait
référence au Bund,
mouvement socialiste juif, qui est
discuté dans mon livre).
-
« Si Shlomo Sand est
dans le vrai (…), si les juifs ne sont
pas une race et s’ils n’ont rien voir avec le sémitisme, alors
l’“antisémitisme” est formellement un
mot vide de sens. Autrement dit, la
critique du nationalisme, du lobbying et
du pouvoir juifs ne peut être considérée
comme autre chose qu’une critique
légitime d’une idéologie, d’une
politique et d’une praxis. » (page
212) ;
Nous y voilà ! Si Sand est dans le vrai,
alors Vidal nous fait perdre notre temps
; il a tort, et voilà tout. Inutile de
préciser que je pense que Sand a raison
sur ce point.
-
« Il m’a fallu des
années pour comprendre que l’Holocauste,
cette croyance centrale de la foi juive
contemporaine, n’était pas un récit
historique, dès lors que les narrations
historiques n’ont que faire de la
protection de la loi et des politiciens.
» (page
215) ;
Vidal est-il en mesure de citer un
quelconque autre récit ayant besoin
d’être protégé par la loi ? J’entrevois
tout au plus quelques textes religieux
et politiques. L’Histoire et la vérité
n’ont pas besoin de la protection des
lois.
-
« La religion de
l’Holocauste est de toute évidence
judéo-centrique jusqu’à la moelle. Elle
définit la raison d’être juive. Pour les
juifs sionistes, elle signifie un
épuisement total de la Diaspora et elle
fait du Goy un assassin irrationnel en
puissance. Cette nouvelle religion juive
prêche la revanche. Il pourrait s’agir
de la religion la plus sinistre de tous
les temps car, au nom de la souffrance
juive, elle délivre des permis de tuer,
d’écraser, de nucléariser, d’annihiler,
de piller, d’épurer ethniquement. Elle a
fait de la vengeance une valeur acceptée
en Occident. » (page
216) ;
La notion de religion de l’Holocauste a
été créée par le regretté philosophe
israélien Yeshayahou Leibowitz. Elle a
ensuite été reprise par le Professeur
Adi Ophir, qui a écrit
Les Dix Commandements de la religion de
l’Holocauste. Inutile de préciser
que si l’Holocauste est effectivement
une religion, alors je préfère rester
athée.
-
« La religion de
l’Holocauste est le stade final,
conclusif, de la dialectique juive (…)
Au lieu d’avoir besoin d’un Dieu
abstrait pour désigner les juifs en tant
que peuple élu, dans la religion de
l’Holocauste, les juifs se passent de ce
divin intermédiaire et ils s ‘élisent
eux-mêmes. » (page
217) ;
Manifestement, Vidal s’est élu lui-même
pour nous dire ce qui est casher et ce
qui ne l’est pas. Mais pour remporter ce
débat, Vidal devra développer une
argumentation, ce qu’il n’a pas encore
fait jusqu’ici.
-
« Ceux qui tentent de
réviser l’Histoire de l’Holocauste sont
victimes de mauvais traitements des
grands prêtres de cette religion (…)
Nous ne sommes pas autorisés à y
toucher, pas plus qu’il ne nous est
permis de l’examiner. » (page
220) ;
Certes. La question à poser à Vidal est
celle de savoir s’il pense que
l’Histoire doive être mise sous scellés
?
-
« La religion de
l’Holocauste était déjà bien établie
très longtemps avant la Solution finale
(1942), bien avant la Nuit de Cristal
(1938), les Lois de Nuremberg (1936) et
même avant la naissance d’Hitler (1889).
La religion de l’Holocauste est sans
doute aussi ancienne que les juifs le
sont eux-mêmes. » (page
221) ;
C’est réellement un fait. La peur juive
des persécutions et de la destruction
est aussi ancienne que les juifs
eux-mêmes. Vidal ne peut pas y faire
grand-chose, si ce n’est se libérer
lui-même et libérer les juifs de
troisième catégorie qui lui sont
contemporains en reconnaissant que
l’Holocauste appartient au passé et que
son destin personnel pourrait lui aussi
être entre ses mains.
-
« La morale de cette
histoire [celle d’Esther] est très
claire : si les juifs veulent survivre,
ils ont intérêt à infiltrer les arcanes
du pouvoir. À la lumière du Livre
d’Esther, de Mardochée
et de Pourim, l’AIPAC et la notion de
“pouvoir juif” semblent l’incarnation
d’une idéologie profondément biblique et
culturelle. » (page
226) ;
Vidal a raison. J’ai oublié de faire
référence au lobby pro-israélien
français, ainsi qu’au rôle direct que
Bernard-Henri Lévy a joué dans de
récentes guerres interventionnistes.
-
« L’authenticité
historique du Livre d’Esther
est très largement
remise en cause par la plupart des
biblistes contemporains (…) Autrement
dit, toute considération morale mise de
côté, la tentative de génocide décrite
est fictive. » (page
226) ;
Vidal veut-il que nous traitions la
Bible comme un document historique ? Son
ignorance est-elle donc sans limites ?
- «
Le Livre d’Esther
esquisse une identité exilique. Il
provoque le stress existentiel et
constitue un prélude à la religion de
l’Holocauste. » (page
227) ;
En effet, et ce fait pourrait expliquer
à lui seul la collaboration extensive
entre les sionistes et les nazis tout au
long de la seconde guerre mondiale.
Vidal pourrait consacrer un peu de temps
à étudier les documents rassemblés par
Lenni Brenner, un archiviste juif
enthousiaste, ainsi qu’un anti-sioniste
: 51 Documents : Zionist
Collaboration With the Nazis (http://www.amazon.com/51-Documents-Zionist-Collaboration-Nazis/dp/1569802351
?).
-
« Tant dans Exode
que dans le Livre
d’Esther, l’auteur du
texte réussit à prédire le genre
d’accusations qui allaient être jetées
contre les juifs pour les siècles à
venir, telle que la recherche du
pouvoir, le tribalisme et la tricherie.
De manière choquante, le texte d’Exode
fait penser à une
prophétie de l’Holocauste nazi (…)
Pourtant, aussi bien dans Exode
que dans le Livre
d’Esther, au final, ce
sont les juifs qui tuent. » (page
227-228) ;
Dans une certaine mesure, cela va même
plus loin : tant l’Exode
que le Livre d’Esther
prophétisent les accusations portées par
Vidal contre Atzmon. S’agit-il d’une
simple coïncidence ? Je ne le pense pas.
La réaction de Vidal à mon intervention
est aussi ancienne que la tribu.
-
« Il m’a fallu des
années pour comprendre que mon arrière
grand-mère n’avait pas été transformée
en “savonnette” ou en “abat-jour”
contrairement à ce qu’on m’enseignait en
Israël. Ella a sans doute péri
d’épuisement ou du typhus, ou peut-être
a-t-elle été victime d’un mitraillage
collectif (au cours de ce qu’on appelle
la Shoah par balles). C’était assurément
triste et tragique, mais cela n’est pas
très différent du sort qu’ont connu des
millions d’Ukrainiens qui ont eu à
apprendre le sens réel du mot
communisme. Le sort de mon arrière
grand-mère n’a pas été très différent de
celui de centaines de milliers de civils
allemands tués dans un bombardement
aveugle cyniquement orchestré, pour
l’unique raison qu’ils étaient
allemands. » (page
248) ;
Je me demande ce qui dérange Vidal dans
l’affirmation ci-dessus. Pense-t-il
réellement que la mort de mon arrière
grand-mère juive est plus importante que
celle de n’importe quelle autre arrière
grand-mère ? Pense-t-il vraiment, à
l’instar du rabbin Ovadia Youssef,
qu’une vie juive a plus de valeur que
toute vie non juive ?
-
« Soixante-six ans après
la libération du camp d’Auschwitz, nous
devrions pouvoir poser la question du
“pourquoi”. Pourquoi les juifs
étaient-ils haïs ? [3]
Pourquoi les peuples européens se
sont-ils levés pour faire la guerre à
leurs voisins ? Pourquoi les juifs
sont-ils haïs au Moyen-Orient, où ils
avaient sûrement une chance d’ouvrir une
nouvelle page de leur histoire ? S’ils
avaient envisagé de le faire, comme le
clamaient les pionniers du sionisme,
pourquoi ont-ils échoué ? Pourquoi
l’Amérique a-t-elle durci ses lois
d’immigration au plus fort du danger
pour les juifs européens ? Nous devons
aussi nous demander à quoi servent, au
juste, les lois sanctionnant le
négationnisme de l’Holocauste ? [4]
Qu’entend cacher la religion de
l’Holocauste ? Tant que nous ne nous
poserons pas de questions, nous serons
assujettis aux sionistes et à leurs
complots. Nous continuerons à tuer au
nom de la souffrance juive. » (page
249) ;
Le temps n’est-il pas venu, pour Vidal,
d’essayer de nous apporter quelques
réponses ? Pourquoi les juifs ont-ils
été ainsi haïs ? Pourquoi la plupart des
Allemands sont-ils d’accord avec ce qu’a
écrit M. Gunther Grass ? [5]Pourquoi
mon livre a-t-il reçu le soutien des
humanistes et des intellectuels les plus
importants, à l’intérieur de notre
discours ? Et pourquoi, lui, Dominique
Vidal, ne voit-il pas pourquoi ces gens,
soutiennent ma croisade pour la vérité ?
- Et
les dernières lignes de l’épilogue du «
livre » sont les suivantes :
« Je ne saurais laisser
passer l’opportunité qui m’est ici
offerte de remercier du fond du cœur ma
demi-douzaine de détracteurs juifs
marxistes qui m’ont harcelé, moi et ma
carrière musicale, nuit et jour, des
années durant, et sans lesquels je
n’aurais jamais pris toute la mesure de
la profondeur de la férocité tribale. Ce
sont ces activistes juifs soi-disant
“antisionistes” qui m’ont appris
infiniment plus de choses que n’importe
quel sioniste enragé au sujet de la
véritable signification pratique – ô
combien dévastatrice – de la politique
identitaire juive. » (page
268).
Je suis heureux d’ajouter M. Vidal à la
liste croissante de mes détracteurs ; sa
réaction à mon livre, tout comme son
attitude nous offre un aperçu du
caractère morbide du sionisme.
Du fond du cœur, merci M. Vidal.
Gilad Atzmon
(*) Première partie
de la réponse de Gilad Atzmon, voir :
http://www.silviacattori.net/article3075.html
(**) Texte de
Dominique Vidal, voir :
http://la-feuille-de-chou.fr/archives/30516
[1]
Le passage mis en évidence en caractères
gras a été laissé de côté par M. Vidal ;
nous l’avons rajouté, car il est
essentiel. Ce faisant, M. Vidal se livre
très précisément à ce que M. Bricmont
expliquait : un détournement de sens.
Ces différentes omissions (3 au total,
voir plus bas) sont-elles simplement le
signe que M. Vidal n’a pas voulu
comprendre ce qu’exprimait l’auteur, ou
bien une volonté délibérée de tromper
ses propres lecteurs afin de mieux
pouvoir accuser M. Atzmon d’être «
antisémite » ?
[2]
Là encore, M. Vidal occulte le mot qui
donne toute sa signification à la
phrase, (le mot « politique ») ; plus
haut dans sa « critique », il écorche le
sous-titre de l’ouvrage de la même
façon, oubliant de nouveau de mentionner
un mot essentiel à son sens, et en lui
substituant un autre. Il écrit ainsi : «
Sous-titré Anatomie du
peuple élu, réflexion sur la
politique juive
contemporaine, ce
‘‘livre’’… », alors que le vrai
sous-titre est :
Anatomie du Peuple Élu. Réflexions sur
la politique
identitaire juive.
Pourtant, on peut penser que M. Vidal
sait lire.
[3]
Ici, M. Vidal oublie une note de
l’auteur qui est pourtant signifiante ;
la voici :
« Loin de moi l’idée de
laisser entendre qu’ils méritaient la
haine qu’on leur portait à l’époque ; il
n’est pas question de blâmer les
victimes. Par ailleurs, les juifs ne
sont pas les seules victimes de ce
conflit. »
[4]
Pour finir, et parce que M. Vidal
termine son propre texte de manière
ignominieuse par une allusion au
principal organe de propagande nazie,
nous indiquons ici deux notes de
l’auteur qui indiquent clairement – si
besoin était – que M. Atzmon n’est pas
un négationniste, comme voudrait le
faire accroire ses adversaires, mais
qu’il s’élève simplement contre les lois
mémorielles, au nom de la liberté
d’expression :
« Il ne s’agit pas ici
de mettre en doute la criminalité des
politiques nazies, mais simplement de
souligner la nécessité de dépouiller
l’Holocauste de sa primauté
judéo-centrée. Au lieu de continuer à
servir d’argument politique et de
paravent (voire de prétexte) pour
justifier les invasions et les guerres,
la Shoah doit devenir une leçon
historique portant un message humaniste
et universel. » (Note de l’auteur :
page 248)
et :
« En raison de leur
endoctrinement (dans la religion de
l’Holocauste), les jeunes générations de
juifs ont développé une forme unique de
mentalité de victime collective,
indépendamment de leur histoire
familiale réelle. En Israël par exemple,
il y a un large débat sur les symptômes
de la 3e et 4e génération des fils et
des filles de l’Holocauste. En fait, la
façon dont l’Holocauste est enseignée,
ajoutée à l’endoctrinement religieux,
fait que beaucoup de jeunes Israéliens
sont traumatisés par un événement qui
peut n’avoir aucun lien direct avec
l’histoire personnelle spécifique de
leurs ancêtres… » (Note de l’auteur
: pages 262-3)
[5]
Voir :
http://www.voltairenet.org/Ce-qui-doit-etre-dit

La Parabole d’Esther :
Anatomie du Peuple Élu
Editions Demi Lune
À commander sur la librairie en ligne du
Réseau Voltaire :
http://www.voltairenet.org/...
Le sommaire de Gilad Atzmon
Les dernières mises à jour

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