Ce film est une dénonciation stupéfiante
des conditions morbides qui tiennent prisonnière l’identité
juive séculière. Il explore et tourne en ridicule la notion
courante d’antisémitisme ainsi que les lobbies qui participent à
la diffusion d’une telle phobie. Il dénonce aussi ces
propagandistes juifs ethniques qui insistent, pour une raison
qu’eux seuls connaissent, pour organiser leur identité autour de
l’idée phantasmatique selon laquelle ils seraient pourchassés,
diffamés ou haïs pour des raisons « raciales ».
Etant Israélien, Yoav Shamir, qui a réalisé
ce film, a réussi à infiltrer l’Anti-Defamation
League d’Abe Foxman. Il a même réussi à se faire engager
dans une « mission internationale » de Foxman. Il a également
suivi le voyage de lycéens israéliens à Auschwitz. Il nous donne
une vision intime de la jeunesse israélienne que l’on endoctrine
afin de la placer dans une anxiété collective et dans une
névrose totale juste avant son incorporation dans l’armée.
L’impression générale que ce film donne au
spectateur est celle d’une situation rien moins que grotesque.
Le film étudie l’amplification agressive et vulgaire de la peur
parmi les Israéliens et les juifs sionistes. « Nous sommes
élevés dans l’idée que nous sommes haïs », dit ainsi une
lycéenne israélienne, en route vers un camp de concentration.
« L’ADL nous fournit un programme nous expliquant comment être
juifs », indique une dame juive âgée.
Shamir nous donne l’opportunité de voir à
quel point les jeunes Israéliens se comportent mal dès qu’ils se
trouvent en Pologne. Vous pouvez voir leur mépris pour la
population locale, leur manque de respect vis-vis des Polonais
et des institutions polonaises. Vous pouvez aussi voir des
Israéliens en train de projeter leur haine sur d’autres. Pour
quelque raison, ils sont convaincus que tout le monde, autour
d’eux, en Pologne, est au moins aussi impitoyable qu’ils le sont
eux-mêmes. Les jeunes israéliens sont saturés de peur, et
pourtant, ils s’éclatent un max : vous pouvez les voir en train
de danser dans le bus tout au long de leur trajet vers
Auschwitz. Vous pouvez les voir mâchonner des chips tout en
regardant un prisonnier
musulman * en train de manger sa soupe délayée d’eau.
Surprise-partie dans le bus, du départ jusqu’à Auschwitz…
Shamir nous donne à voir des images
inhabituelles d’Abe Foxman en compagnie de dirigeants du monde.
Fièrement, le chef de l’ADL insiste pour vendre son produit
favori. Shamir présente le commerce de l’ADL sans mâcher ses
mots. « Nous (l’ADL) serons vos alliés au Congrès américain ;
tout ce que nous demandons, en retour, c’est que vous combattiez
l’antisémitisme à nos côtés… » Shamir prend conscience du fait
que si Foxman et son ADL sont en mesure de garantir un
laissez-passer pour les corridors du pouvoir en Amérique, alors,
le message (soi-disant) « antisémite » visité par les
« Protocoles des Sages de Sion » est tout à fait pertinent, et
qu’il devrait, par conséquent, être débattu ouvertement.
Nous pouvons voir Foxman et sa mission
internationale en train de parler au Président de l’Ukraine : il
lui assure que l’ADL peut tout à fait l’aider, en Amérique, dès
lors qu’il n’établit « aucun lien entre l’Holocauste et l’Holodomor
(l’Holocauste des Ukrainiens) ». « Si vous établissiez un tel
lien, cela serait contreproductif », ose expliquer Foxman au
dirigeant ukrainien.
L’on est fondé à se demander comment il se
fait que Foxman, qui vit (bien) des catastrophes juives, est
aussi réticent à autoriser les Ukrainiens à réfléchir à leur
passé ou à partager celui-ci avec d’autres ?
Bonne question, vraiment ! Je pense qu’au
premier chef, c’est l’ « élection » juive qui entre ici en jeu.
Foxman n’aime pas que sa raison d’être, à savoir l’Holocauste,
soit mise en compétition, éclipsée, voire, pire, défiée par un
quelconque autre génocide. Mais cela va plus loin : comme le
confirme le professeur à Harvard Yuri Slezkine, dans son
chef-d’œuvre The Jewish
Century [Le Siècle juif], les juifs furent, en réalité,
« les exécutants zélés de Staline » Les juifs bolcheviques
furent largement impliqués dans le crime génocidaire perpétré
contre le peuple ukrainien, mais aussi contre d’autres peuples.
Au cas où quelqu’un voudrait lire des choses au sujet des
« juifs de Staline » dans un quotidien sioniste, le journaliste
Sever Plocker, du site Ynet (du quotidien israélien Yediot
Ahronot) a écrit des choses excellentes à ce sujet. « Nous ne
devons pas oublier que certains des plus grands criminels des
temps modernes étaient juifs », dit le sioniste Plocker. Abe
Foxman est certainement au courant. S’il exige des Ukrainiens
qu’ils ne fassent aucun rapprochement entre leur passé
horrifiant et la Shoah, c’est tout simplement parce qu’il sait
que bien trop nombreux sont les membres de son propre peuple qui
ont été directement impliqués dans les crimes perpétrés à
l’encontre du peuple ukrainien.
Détail intéressant : dans le film, ce sont
les juifs orthodoxes qui défient les accusations
d’antisémitismes proférées à tout bout de champ. C’est un rabbin
qui affirme qu’Abe Foxman crée de l’antisémitisme « parce que
c’est son boulot ».
Un autre rabbin affirme que contrairement
aux juifs orthodoxes, qui associent intrinsèquement leur judaïté
au judaïsme, les hauts-cris à l’antisémitisme sont un phénomène
juif séculier, qui satisfait l’avidité d’identité des juifs
laïcs.
C’est tout à fait logique : une fois que
vous avez enlevé le judaïsme aux juifs, tout ce qui leur reste,
c’est le « bouillon de poulet » et l’« antisémitisme ». Foxman
avait dû choisir entre ouvrir une charcuterie cachère ou faire
la chasse à tous les antisémites. Manifestement, il a opté pour
la deuxième solution. Lui et ses crypto-sionistes au sein de la
gauche et des médias sont en train de faire carrière en
amplifiant la peur d’être pourchassés (des juifs).
Contrairement à Uri Avneri et à Norman
Finkelstein, qui apparaissent dans ce documentaire pour dire que
l’antisémitisme est exagéré, je pense, personnellement, que le
ressentiment envers la politique juive est en train de monter
rapidement et constamment. Toutefois, je fais bien la différence
entre la notion judéo-centrique d’antisémitisme et le
ressentiment politique envers l’idéologie juive. Je ne considère
pas que toute forme d’activité antijuive soit une forme
d’antisémitisme ou de haine raciale, car ni les juifs ne sont
des Sémites, ni ils ne constituent un quelconque continuum
racial.
La montée de la haine contre toute forme de
politique juive et de lobbies juifs est une réaction à une
idéologie tribale, chauvine et suprématiste. Si les juifs
politiques, qu’ils soient sionistes ou « juifs antisionistes »
sont préoccupés par leur perte de popularité, la seule chose
qu’ils doivent faire, c’est apprendre à se regarder dans un
miroir.
L’examen au miroir est une libération, dès
lors que l’on est assez courageux pour affronter la réalité.
[* prisonnier totalement épuisé
physiquement, dans les camps de concentration nazis.]
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