Mardi 9 mars 2010
http://www.gilad.co.uk/writings/the-banality-of-jewish-symbolism-by-gilad-atzmon.html
Dans un article remarquable consacré à
l’opération menée par le Mossad à Dubaï,
The Times fait allusion à la « philosophie » de Meir Dagan
(le chef du Mossad). « Le ton de la dictature de Dagan est donné
par une photo accrochée au mur de son modeste bureau de son
Q.G., à Tel-Aviv. On y voit un vieux juif, debout au bord d’une
tranchée. Un officier SS pointe son flingue sur la tête du vieil
homme. « Ce juif âgé était mon grand-père », explique Dagan à
ses visiteurs. Selon The Times, cette photo est le reflet de la
conviction de Dagan : « Nous devons être forts, utiliser notre
cerveau et nous défendre afin que l’Holocauste ne soit jamais
réédité ».
L’interprétation que fait Dagan de ce
symbolisme photographique en tant que permis de tuer est plutôt
banal, et même commun parmi les juifs, en particulier chez les
sionistes. Toutefois, cette interprétation est loin d’être la
seule possible. Je n’ai pas vu cette photo
accrochée au mur du bureau de Dagan, mais j’imagine qu’elle doit
dépeindre une situation d’une intensité dévastatrice,
entre un assassin en uniforme nazi et un juif opprimé faisant
face à la mort. Toutefois, Dagan et, jusqu’à un certain point
(ce qui est en
soi tragique), des juifs, beaucoup trop nombreux, sont manifestement
davantage fascinés par le rôle joué par l’homme au flingue que
par le calvaire de leur grand-père collectif, cette victime
vénérable et sans défense. Loin de voir dans l’Holocauste un message
universel condamnant le racisme ou l’oppression quelle qu’en
soit la nature, Dagan et son Etat juif y voient
un permis à exécuter qui bon leur semble.
Bien que l’on puisse voir dans cette
photographie une opposition binaire symbolique et simpliste entre
l’innocent (le juif) et le monstre (le nazi), il y a un autre
élément, dans ce type de photo, qui est totalement ignoré par le
discours politique, intellectuel et idéologique juif
d’après-guerre, à savoir l’universalisme. Contrairement au
sioniste (dans le cas qui nous occupe, Dagan), qui en retire des
conclusions « pratiques » assassines immédiates n’ayant d’autre
finalité que de servir la tribu juive et cette tribu à
l’exclusion de toutes les autres, un humaniste aurait médité sur
cette photo et il aurait tenté d’en retirer quelques idées
susceptibles de nous offrir, à nous tous, quelques perspectives
positives d’un avenir meilleur pour l’ensemble de l’humanité.
A la fin des années 1940, quelques penseurs
juifs sporadiques insistèrent sur le fait qu’après Auschwitz,
les juifs devaient se positionner sur l’avant-front du combat
contre le mal. Non seulement cela ne s’est jamais produit, mais
il est aujourd'hui établi, que l’Etat juif est le principal
danger à peser sur la paix mondiale. De plus, les lobbies juifs
soutiennent avec enthousiasme les idéologies racistes (comme le
sionisme) et ils poussent à l’expansionnisme colonial et à
l’interventionnisme armé dans l’ensemble du monde.
« Ce vieillard juif était mon grand-père »,
dit le chef du Mossad. De fait, après cette guerre
apocalyptique, beaucoup de juifs voulaient croire que
l’Holocauste leur avait donné un ticket d’entrée dans
l’humanité, au motif que l’Holocauste aurait racheté les juifs
du péché originel de la Crucifixion. L’image iconique du
vénérable « grand-père » collectif offre au juif un symbole
souffrant qui aurait pu aisément entrer en compétition avec le
Christ ou avec n’importe quel autre symbole de persécution
religieuse. En 1979, le Pape Jean-Paul II a qualifié Auschwitz
de « Golgotha
du monde contemporain ». Pourtant, dans cet ordre d’idée,
quelque chose a monstrueusement foiré. Alors que la souffrance
de Jésus est interprétée par ses adeptes comme un appel à la
pitié et à la compassion, l’expérience shoahtique du grand-père
de Dagan est interprétée par le juif nationaliste comme une
invite au châtiment et à la vindicte.
Aussi désastreux cela paraisse, la
religion holocaustique qu’a identifiée le philosophe
israélien Yeshayahu Leibowitz, en qui y vit la nouvelle religion
juive, n’est rien moins qu’un appel violent et sinistre au
meurtre : c’est probablement la religion la plus vindicative
qu’ait jamais connue l’humanité.
En 1844, Karl Marx affirma que si
l’humanité veut se libérer, elle doit commencer par s’émanciper
du judaïsme*. Karl Marx n’était pas le moins du monde raciste ;
il faisait probablement allusion à l’idéologie juive (la
judaïté), qu’il connaissait très intimement. J’aurais tendance à
affirmer que si nous voulons trouver la voie vers l’humanisme,
nous devons nous libérer de la religion de l’Holocauste.
L’Holocauste, en tant que message, a échoué à devenir un message
universel. En lieu et place, il a mal vieilli, se transformant
en une religion tribale contraire à absolument toutes les
valeurs défendues par l’humanité et par l’humanisme.
Beaucoup d’entre nous (dont votre
serviteur) ont tendance à assimiler Israël à l’Allemagne nazie.
Bien souvent, avec d’autres, j’affirme que les Israéliens sont
les nazis de notre temps. Je veux profiter de cette opportunité
pour amender mon affirmation. Non, les Israéliens ne sont pas les
nazis de notre temps, et les nazis n’étaient pas non plus les Israéliens
de leur temps. Israël, en réalité, est bien pire que l’Allemagne
nazie, et l’équation auparavant évoquée est tout simplement à la
fois dépourvue de signification et trompeuse.
Par le passé, j’ai mentionné le fait qu’à
la différence de l’Allemagne nazie totalitaire, l’Etat juif est
une ‘démocratie’. Autrement dit, la totalité de sa population
juive est complice des crimes contre l’humanité perpétrés par
les Forces Israéliennes de Défense. Comme si cela ne suffisait
encore pas, le fait que
94 % de la population juive d’Israël a soutenu l’attaque
génocidaire de ‘Tsahal’ contre Gaza, il y a de cela tout juste
un an, rend le dossier d’accusation contre Israël solide comme
le roc.
Mais il est un autre point qui doit être
mentionné ici. Comme nous le savons tous pertinemment,
l’Allemagne nazie n’aimait pas les juifs. Elle a adopté des lois
raciales visant à débarrasser l’Allemagne - et le reste de
l’Europe - de leur population juive. Elle ne voulait voir
des juifs ni dans la vie politique, ni sur les lieux de travail,
ni dans les commerces, ni dans les médias, ni dans les banques,
ni dans les rues. Aussi féroce qu'ai été la politique nazie, une
chose était claire : tout ce que l’Allemagne a fait, elle l'a
fait au vu et au su de
tous. Elle n’a rien caché. Elle était raciste, et elle était
fière de son obscurantisme.
En revanche, Israël et ses lobbies juifs
font exactement la même chose, mais de manière dissimulée.
Plutôt que d’affirmer que nous haïssons les Arabes, nous voulons
voir les musulmans dehors, voire morts ; plutôt que de
reconnaître sa politique et sa pratique d’épuration ethnique,
Israël tue, en permanence, au nom d’une grandiose idéologie
« progressiste » : au nom de la démocratie, du pluralisme, de
l’ «interventionnisme moral », de la « guerre contre le
terrorisme », etc., etc. Les séides d’Israël, dans le monde
entier, font exactement la même chose : ils prêchent la guerre
au nom de « nobles motivations », ils veulent toujours
« libérer » un autre peuple et lui enseigner les valeurs
sublimes de la ‘démocratie’ au moyen d’un interventionnisme armé
expansionniste.
L’humaniste israélien de légende
Israel Shahak a écrit, à la fin des années 1980, au sujet
de son expérience de juif sous l’occupation nazie : « Si vous
entrez dans un square avec trois sorties, dont une est gardée
par un SS allemand, l’autre par un SS ukrainien et le troisième
par un flic juif, vous devriez essayer en priorité de passer devant
l’Allemand, ensuite, éventuellement, devant l’Ukrainien
... Mais
jamais, au grand jamais, devant le juif ! »
Le chef du Mossad Meir Dagan tenant un oreiller
(collage Photoshop)
Permettez-moi de dire à forte et
intelligible voix que je prends ce conseil de Shahak très au
sérieux. Si je devais entrer un jour dans un square présentant
deux sorties dont l’une serait gardée par un officier nazi
tenant un flingue et dont l’autre serait barrée par Meir Dagan
tenant un
oreiller, je choisirais le nazi, sans la moindre
hésitation !
* Sur la Question juive, Karl Marx, 1844 :
http://www.marxists.org/archive/marx/works/1844/jewish-question/
Voir l’excellente traduction de
Jean-François Poirier, aux éditions
La Fabrique (mars 2006)