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Times Online
Faculté
d'ingénierie de Parme : occupation d'un labo en protestation
contre la recherche à finalité militaire
Giacomo Talignani
Fin de l’occupation ! Business de guerre : basta ! Palestine
libre !
on Repubblica online, Parme, 22 janvier 2009
Quarante étudiants appartenant au Collectif Spam, au Tpo de
Bologne et à l’Aq16 de Reggio Emilia ont fait irruption dans un
amphi d’ingénierie sur le campus universitaire de Parme.
L’objectif : protester contre la collaboration de l’Athénée [l’Ateneo
Parmense, c’est-à-dire l’Université de Parme, ndt] avec la firme
américaine Caterpillar, qui fournit des bulldozers à l’armée
israélienne.
Aujourd’hui, vers quinze heures, une quarantaine d’étudiants ont
« occupé » un des labos de la faculté d’Ingénierie sur le Campus
de Parme. Cette intrusion a été décidée par les associations
Collettivo Spam, Le Théâtre Polyvalent Occupé de Bologne et
l’Aq16 de Reggio Emilia. Les manifestants protestent contre les
recherches « guerrières » effectuées par les universités
italiennes : « Dans les laboratoires d’ingénierie de
l’université de Parme – disent ces collectifs – sont mis au
point des appareils de vision nocturne, ainsi que divers
systèmes destinés à la multinationale américaine Caterpillar.
Caterpillar fournit vend directement ses bulldozers à l’armée
israélienne, qui a détruit, à l’aide de ces engins, quelque
douze mille maisons palestiniennes. Notre action est une
protestation pacifique (au moyen du ‘volantinaggio’,
c’est-à-dire de la distribution de tracts [j’adore ces
néologismes italiens ! ndt]). Nous demandons que soit suspendue
la collaboration de l’université avec Carterpillar. Nous sommes
contre la recherche scientifique à finalité militaire ».
(Les étudiants de l’Onda et les protestataires contre la réforme
Gelmini se sont joints aux collectifs).
« La multinationale américaine – expliquent les étudiants – a
reçu des avertissements y compris du Haut Commissariat de l’Onu
et d’Amnesty International, qui lui ont demandé de ne plus
vendre ses produits à l’armée israélienne. Nous continuerons à
sensibiliser l’opinion publique sur cette question. Nous
espérons pouvoir rencontrer le professeur Alberto Broggi, un des
responsables du labo, et réussir à le convaincre d’interrompre
ce genre de recherche en connexion avec Caterpillar. Nous sommes
toujours prêts à défendre la recherche scientifique, mais
certainement pas de celle à finalité guerrière ! »
Chronique d’une protestation
Demande d’une assemblée publique en présence du recteur, du
président de la faculté d’Ingénierie et du directeur du Vislab
afin d’expliciter les conditions contractuelles entre
l’université et Caterpillar, et interruption de la collaboration
entre le laboratoire de recherche et toutes les instances
impliquées dans des opérations de guerre :
telles sont les revendications qui ont été portées au professeur
Giorgio Picchi, directeur de la faculté d’Ingénierie de
l’information de l’Université de Parme par les étudiants de
l’université et de l’Onda, ainsi que par des membres du
Collectif Spam de Parme, du Tpo de Bologne et de l’Aq16 de
Reggio Emilia, qui ont manifesté ce jour avec des banderoles et
des tracts aux environs de la faculté d’Ingénierie.
Au cœur de la protestation, un accord signé au mois de juillet
(2008) entre le Vislab et la multinationale américaine
Caterpillar. Un accord qui, selon les manifestants, prévoirait
la fourniture en direct à l’armée israélienne des bulldozers qui
lui servent à démolir les maisons des Palestiniens. Durant
l’assemblée publique, dont les représentants de l’Athénée
parmesan ont reconnu le caractère factuel, expliquent certains
participants au sit-in, les étudiants et les collectifs
voudraient affronter aussi le problème plus général de la
recherche universitaire appliquée à des fins guerrière. Il
s’agit, soulignent là encore certains des manifestants, des
accords passés entre le Vislab lui-même et le ministère
américain de la Défense.
Traduit
de l’italien par Marcel Charbonnier
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