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Opinion
La république
islamique d'Iran:
le développement durable pour une véritable indépendance
Fadwa Nassar
Lundi 11 octobre 2010 Depuis la révolution islamique et
l’instauration de la république islamique d’Iran, en 1979, les
puissances occidentales ont décidé de combattre le nouveau
régime, jugé dangereux à leurs intérêts dans la région. Parce
que l’Iran, qui était le principal allié de l’alliance
israélo-américaine dans la région, est devenu depuis 1979 un
Etat qui proclame et assume son rôle antisioniste et hostile à
l’oppression des peuples, les Etats-Unis, d’autres pays
occidentaux et leur protégé « Israël » tentent par tous les
moyens de renverser le régime: en déclenchant des guerres, en
imposant des sanctions, en finançant des organisations qui
commettent des actes terroristes à l’intérieur du pays, en
lançant des campagnes de dénigrement contre ses dirigeants et
ses institutions. Il s’agit surtout de préparer l’opinion
publique internationale à accepter leur guerre contre l’Iran
(comme les préparatifs psychologiques et médiatiques avant la
guerre déclenchée contre l’Irak), mais aussi d’affaiblir et de
déstabiliser le pays pour imposer une alternative
pro-occidentale à la politique iranienne actuelle.
Sanctions politiques aux effets
limités
Les sanctions contre l’Iran ne datent pas de la « crise du
nucléaire iranien » des récentes années, crise suscitée par les
puissances impériales pour empêcher l’Iran d’assurer son
autonomie énergétique. L’Iran subit en effet des sanctions
économiques, commerciales et militaires ainsi que le transfert
des technologies depuis le début de la révolution islamique,
soit plus de trente ans. Les sanctions touchent aussi les
domaines scientifique et académique. La question du nucléaire
iranien n’a été en fait qu’un prétexte pour renforcer la
politique impériale occidentale envers l’Iran, voulant isoler le
pays et accroître ses difficultés économiques et politiques.
Mais dès le départ, la jeune république islamique avait opté
pour le développement autonome et l’autosuffisance économique.
Malgré huit ans de guerre imposée et l’hostilité occidentale,
l’Iran est parvenu à développer certains secteurs comme
l’industrie pétrochimique, l’automobile, les technologies de
l’information et de la communication, en restant cependant assez
éloignée de l’autosuffisance alimentaire pendant les deux
décennies qui ont suivi la révolution islamique.
Malgré les sanctions, le volume des échanges commerciaux de
l’Iran avec les pays du monde n’a cessé de croître et de se
diversifier. Dans les années 90 et au début des années 2000,
plusieurs accords dans le domaine de l’exploitation du pétrole
ont été conclus avec des firmes étrangères. Il y a quelques
jours, le ministre iranien des finances, Shamseddine Husseyni
déclarait que les sanctions imposées contre l’Iran n’ont fait
que renforcer l’alternative de l’autosuffisance du pays en
l’aidant à exporter ses produits non pétroliers, soulignant qu’«
à cause de ces sanctions, nous comptons plus sur nos ressources
locales ». De nombreux contrats d’investissements ont été signés
avec divers pays, européens ou asiatiques, dans les domaines
pétrolier, gazier, automobile, pétrochimique et alimentaire,
dans les secteurs des télécoms, du bâtiment et de
l’électronique. D’après une étude écrite par Amélie Neuve-Eglise
( La revue de Téhéran, Paris, N°23- 2007) qui constate « l’échec
politique et diplomatique indiscutable du système des sanctions
mis en place contre l’Iran », il semble que ces sanctions « ont
cependant indéniablement aggravé certains problèmes structurels
et ont retardé la modernisation de l’industrie pétrolière, tout
en pénalisant davantage la population iranienne que les élites
politiques ».
Un développement global
Depuis la révolution islamique, le régime iranien s’est
tourné vers le développement global de tout l’Iran, qui est un
vaste pays comprenant des provinces très différentes les unes
des autres. Concernant le développement humain, l’Iran qui
comptait en 2003 68 millions d’habitants, a consacré
d’importants efforts pour élever le niveau éducatif et
scientifique de toutes les catégories de la population. Le
nombre des étudiants d’université est passé de 150.000 au temps
du Shah à environ 2.400.000 étudiants dans différents domaines.
Alors que le pays importait des médecins, aujourd’hui, le nombre
de médecins généralistes et spécialisés dépasse les besoins de
la société : de 7000 médecins spécialisés en 1978, ils sont
actuellement 72.792 médecins spécialisés répartis dans tout le
pays.
Le nombre des étudiants en doctorat dans les universités de
l’Etat était de 425 en 1980-1981, alors qu’il a été de 12.000
doctorants en 2001-2002. Les scientifiques iraniens ont atteint
le niveau de compétivité avec les scientifiques du monde
occidental dans différents domaines, les sciences appliquées, la
médecine, la chimie, la biologie, les sciences informatiques ou
le nucléaire.
La république islamique d’Iran continue à privilégier le
développement économique et humain dans les provinces et les
régions les plus éloignées du centre et de la capitale, pour
tenter de combler le fossé qui sépare les zones rurales des
zones urbaines. Par exemple, les centres de soins dans les
régions rurales ont augmenté de 2500 centres (1978) à 16.061 en
2002. L’électrification des campagnes a très tôt commencé, après
la révolution islamique : en 1978, seuls 4327 villages
bénéficiaient d’électricité, mais en 2001, ce sont 45.359
villages qui y ont eu accès. Les routes ont relié les villages
aux capitales provinciales ainsi que tous les services de
l’Etat, comme les bureaux de poste qui sont passés de 180
bureaux ruraux en 1978 à 4912 en 1995. Pour l’eau potable, 760
villes et 23.036 villages en bénéficient au début de ce siècle
alors qu’en 1978, 45 villes et 12.000 villages seulement étaient
raccordés au réseau.
Ces chiffres incomplets donnent un aperçu succinct de
l’orientation adoptée par la république islamique pour un
développement durable et global de toutes les régions
iraniennes.
L’Iran a également tenté de combler le fossé historique qui
sépare la situation de la femme de celui de l’homme. Même les
médias hostiles à la république islamique n’ont pu taire cette
réalité, celle de l’effort de la république islamique pour
élever le niveau éducatif, économique, politique, social et
culturel de la femme iranienne. Qu’elles soient rurales ou
citadines, les femmes ont bénéficié d’une protection médicale
particulière, notamment en tant que mères de famille, avec
l’augmentation du nombre de médecins spécialisés, au point que
la moyenne de durée de vie des femmes est de 75,75 ans pour les
femmes alors qu’il est de 70,94 ans pour les hommes (2009).
Etant donné que l’instruction est un critère important du
développement d’une société, le taux de femmes alphabétisées (6
ans et +) est de 80,34% en 2007. Pour la même année, le taux de
femmes instruites (entre 6 et 29 ans) est de 95,16% alors qu’il
est de 96,48% pour les hommes. Le taux de femmes admises dans
les universités publiques est de 44,27% en 2008 par rapport à
tous les admis. Le taux des femmes professeurs du domaine
médical dans les universités publiques est de 40% sur l’ensemble
des professeurs du domaine médical. Là encore, ces quelques
chiffres épars indiquent l’effort entrepris par l’Iran pour
permettre aux femmes d’exercer leur rôle dans la société.
Concernant la jeunesse iranienne, il faut rappeler que tous les
Iraniens âgés de moins de trente ans n’ont connu ni la période
du shah ni celle de la révolution et ils étaient trop jeunes au
cours des huit années de guerre imposée à l’Iran. A Téhéran où
vivent 12 millions de personnes, 9 millions sont âgés de moins
de trente ans. C’est dire que cette catégorie de la population,
soumise aux pressions les plus fortes, représente un réel défi
au pouvoir, si elle ressent que ses besoins ne sont pas assurés.
Entre l’attirance envers le mode de vie occidental et la
préservation rigide des traditions, les responsables iraniens,
les savants religieux et intellectuels sont parvenus à trouver
des modes de réflexion et des voies originales où la jeunesse
iranienne peut accéder à la modernité sans cependant perdre son
authenticité ni son originalité. Il s’agit d’un défi quotidien
auquel les responsables iraniens accordent une grande
importance, puisque la jeunesse, porteuse de l’avenir du pays,
est également devenue un enjeu pour les puissances occidentales.
En développement l’instruction et les études universitaires, la
recherche, la culture, la science, les arts (le cinéma iranien
est l’un des plus développés et originaux au sein des pays
islamiques et même dans le Tiers-monde) et les différentes
disciplines sportives, en menant une lutte sans merci contre la
drogue et les trafiquants, la république islamique d’Iran est
parvenue à endiguer le flot des médias occidentaux et leurs
cadeaux souvent empoisonnés. Il s’agit cependant d’un combat
quotidien réclamant l’attention et l’effort constant des
autorités et des responsables, à tous les niveaux de la société.
Article publié sur Résistance islamique au Liban
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