Dimanche 23 novembre 2008
L’effet cumulatif de
plusieurs années de conflit et maintenant la grave crise
économique provoquée par le blocus israélien ont pénétré
profondément dans la société, assez profondément pour affecter
sérieusement les performances des enfants à l’école.
Le
blocus israélien et des années de combats font payer leur tribut
aux écoles de Gaza, où les taux d’échec sont en augmentation
rapide. En raison de l’interdiction imposée par Israël sur les
livraisons de papier à Gaza, quelque 200 000 enfants sont
aujourd’hui sans livres, selon l’Unrwa.
À la maison, les élèves utilisent la bougie, l’électricité étant
coupée par le voisin israélien. Les pénuries de carburants
signifient également moins de bus et de taxis. L’école
fonctionne en deux roulements : l’un dans la matinée, l’autre
après le déjeuner, chacun avec une équipe différente d’enfants,
d’enseignants et d’administratifs, maximisant l’usage du lieu
pour répondre à la demande de cette bande de terre la plus
surpeuplée dans le monde. Et il n’y a pas d’eau courante dans
les écoles ni de cantines en raison des pénuries de produits
alimentaires conséquentes de l’embargo. L’effet cumulatif de
plusieurs années de conflit et maintenant la grave crise
économique provoquée par le blocus israélien ont pénétré
profondément dans la société, assez profondément pour affecter
sérieusement les performances des enfants à l’école. Pour les
Palestiniens, qui attachent une grande importance à l’éducation,
ceci est la cause d’une profonde préoccupation. En début
d’automne, l’ONU, qui gère certaines des meilleures écoles de
Gaza, a noté une forte augmentation des échecs aux examens,
jusqu’à 61,1% ! La guerre a non seulement envahi l’école mais le
psychisme des élèves. Il y a régulièrement des séances avec des
psy dans les écoles de Gaza où est inventé un nouveau jeu : la
reconstitution du conflit "les Arabes et les Juifs", comme les
enfants l’appellent. Même les funérailles sont jouées ! La pêche
principale activité vivrière est réduite aussi à zéro.
Dans les années 1990, l’industrie de la pêche de Gaza produisait
un revenu annuel d’environ 5 millions de livres anglaises. Un
résultat réduit de moitié pour l’année dernière et qui est
encore en diminution rapide. Les pêcheurs de Gaza ne sont plus
autorisés à pêcher jusqu’à 20 miles marins de la côte, là où ils
pourraient prendre la sardine, lors de sa migration printanière
du delta du Nil jusqu’aux parages de la Turquie. Les navires de
guerre israéliens leur imposent des limites très réduites depuis
2006. Souvent, ils ne sont pas autorisés à sortir du port.
Impossible aussi pour les pêcheurs de continuer à exporter à
l’étranger, les exportations de Gaza ont été interdites depuis
près de deux ans. Idem pour l’agriculture, activité prospère
jusqu’en 2000. Aujourd’hui, l’agriculture a disparu.
Pilier de Gaza, l’agriculture est tributaire des exportations et
de l’importation de semences, d’engrais, de pesticides et de
matériaux d’emballage. Or, Israël a organisé un resserrement du
blocus économique de la bande, qu’il appelle un "territoire
hostile".
Toutes les exportations ont été interrompues et les importations
sont limitées à un nombre restreint de biens humanitaires. La
Banque mondiale estime que, conséquence directe du blocus, les
deux plus grandes productions d’exportation de l’agriculture de
Gaza, les œillets et les fraises, ont chuté l’an dernier de plus
de 6 millions de dollars chacune. Aujourd’hui, du fait de la
pénurie de carburant agricole, les pompes et les puits sont
nombreux à ne plus fonctionner, laissant les cultures dépérir et
causant l’augmentation des prix des produits alimentaires.
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Publié le 23 novembre 2008 avec l'aimable autorisation de Liberté.