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Hillary Clinton rassure Israël
Le coup de gueule d'Obama a fait
réagir les lobbys américains
Djamel Bouatta
Jeudi 18 mars 2010
La brouille entre Israël et les États-Unis sur la
question des colonies a été récupérée par les lobbys
pro-israéliens. Hillary Clinton réaffirme le lien “inébranlable”
avec Israël. Obama va certainement suivre. Sa fermeté, ou plutôt
son coup de gueule contre Netanyahu, a mis en branle les lobbys
pro-israéliens américains.
L'Aipac (American Israel Public Affairs
Committee), une véritable machine de guerre avec ses 100 000
membres, ses 75 millions de dollars de budget et ses 165
employés qui travaillent dans les bureaux de First Street à
Washington, à quelques encablures du Congrès, a rué dans les
brancards, interpellant ses hommes et son vaste réseau. Sa
rivale, “J. Street”, nouvelle venue sur la scène politique
américaine et proche d’Obama, est trop modeste pour rivaliser
avec l’Aipac qui a toujours constitué un soutien, le soutien
indéfectible à la droite israélienne. C’est, d’ailleurs, le
socle de l'alliance stratégique entre les États-Unis et l'État
hébreu. Sa nouvelle rivale “J. Street” est tout le contraire,
elle fait figure de progressiste et n'hésite pas à réclamer des
concessions de la part d'Israël pour faire progresser la paix
entre Juifs et Arabes. La nouvelle organisation est née en 2008
dans le sillage de la campagne d’Obama pour la Maison-Blanche.
Lorsque le vice-président en pleine visite en Israël a lâché sa
colère, l’Aipac a fait donner ses troupes, critiquant
ouvertement le souhait d'Obama de rééquilibrer la politique
extérieure des États-Unis au Proche-Orient. Pour convaincre les
plus récalcitrants de l’establishment de Washington, le lobby a
averti que “la brouille” avec Israël détournait des problèmes
urgents que sont la volonté de l'Iran de se doter d'armes
nucléaires ! Le son de cloche est radicalement différent du côté
de J. Street, qui juge la colère de l'administration américaine
juste, soutenant ouvertement la solution à deux États sur la
base de négociations avec l'ensemble des parties du conflit,
Hamas compris. Il n'en a fallu pas plus pour que l’Aipac et la
multitude d’autres organisations juives de droite traitent
publiquement le nouveau venu de renégat antisioniste.
L’influence de l’Aipac est intacte au Congrès et au Sénat où,
en, en août dernier, elle a recueilli la signature des 71
sénateurs pour une pétition appelant Obama à obtenir de
nouvelles concessions des dirigeants arabes vis-à-vis d'Israël.
Et voilà que la secrétaire d’État Hillary Clinton rappelle que
l’engagement des États-Unis envers la sécurité d'Israël reste
inflexible. “Nous sommes absolument attachés à la sécurité
d'Israël. Il y a un lien étroit et inébranlable entre les
États-Unis et Israël”, a-t-elle déclaré lors d'une conférence de
presse, soucieuse apparemment d'apaiser les tensions des
derniers jours entre les deux pays.
Pourtant, la même Mme Clinton avait dénoncé, il y a peu, une
initiative israélienne “insultante”, pour sommer l'État juif de
renoncer aux 1 600 nouvelles constructions à Jérusalem-Est, en
pleine visite du vice-président américain Joe Biden, destinée à
raviver des pourparlers de paix entre Israël et les
Palestiniens. Retour donc à la case départ, une nouvelle tournée
de l'émissaire américain George Mitchell au Proche-Orient est
annoncée pour faire patienter les Palestiniens, tenir en laisse
les dirigeants arabes. Arrogant comme il ne l’a jamais été, le
Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé qu'il
n'était pas question de limiter les constructions dans la zone
de Cisjordanie annexée à Jérusalem. Quant au négociateur
palestinien Saëb Erekat, il ne peut que juger la situation
d’explosive. L'ex-Premier ministre Ahmed Koreh a mis en garde
contre une troisième intifada ! En attendant, Israël poursuit
ses exactions dans les territoires palestiniens.
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Publié le 18 mars 2010 avec l'aimable autorisation de
Liberté.
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