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Aujourd'hui le Maroc
Human Rights Watch épingle Tsahal
Bachir Hajjaj
Photo: Aujourd'hui le Maroc
Dimanche 29 mars 2009
Human Rights Watch a demandé aux Nations unies d'ouvrir une
enquête sur les violations des règles de la guerre, tant du côté
israélien que du Hamas, pendant le conflit de trois semaines qui
les a opposés dans la bande de Gaza.
Israël a tiré des obus au phosphore blanc sans discernement dans
des zones densément peuplées de la bande de Gaza, ce qui
équivaut à des crimes de guerre, estime l'organisation
humanitaire Human Rights Watch dans un rapport publié mercredi
25 mars. Le groupe basé à New York a demandé aux Nations unies
d'ouvrir une enquête sur les violations des règles de la guerre,
tant du côté israélien que du Hamas, pendant le conflit de trois
semaines qui les a opposés dans la bande de Gaza. «L'armée
israélienne a de manière répétée tiré des munitions au phosphore
blanc au-dessus de zones de population, tuant et blessant des
civils et endommageant des infrastructures civiles, y compris
une école, un marché, un entrepôt de stockage d'aide humanitaire
et un hôpital», a affirmé cette ONG.
Selon Fred Abrahams, co-auteur du rapport : «l'armée israélienne
n'a pas seulement utilisé le phosphore blanc dans des zones
dégagées comme écran de fumée pour ses troupes, elle a tiré de
manière répétée du phosphore blanc au-dessus de zones densément
peuplées même lorsque ses troupes n'étaient pas dans la zone et
que des écrans de fumée moins dangereux étaient disponibles. En
conséquence, des civils ont souffert et sont morts inutilement».
L'armée israélienne a rejeté, jeudi 26 mars, les accusations de
l’organisation de défense des droits de l'Homme, Human Rights
Watch. «Sur la base des données recueillies à ce stade, il est
d'ores et déjà possible de conclure que l'armée israélienne a
utilisé des obus fumigènes conformes au droit international», a
indiqué un communiqué de l'armée. «Ces obus ont été utilisés
uniquement pour répondre à des besoins opérationnels spécifiques
conformément au droit international. Les affirmations selon
lesquelles ces obus ont été utilisés de façon indiscriminée ou
pour menacer la population civile, sont sans fondement», a
ajouté le communiqué. Le phosphore blanc est une allotropie
commune de l’élément chimique phosphore qui peut être d’usage
militaire comme agent incendiaire, agent de protection par écran
de fumée et comme un composant d’arme anti-personnel capable de
provoquer des brûlures graves. Les munitions au phosphore blanc,
qui s'enflamme au contact de l'oxygène contenu dans l'air et
brûle à des températures très élevées, ne sont interdites par
aucun traité international.
Les lois internationales autorisent l'usage de ces obus pour
éblouir l'ennemi ou pour masquer par des fumées la progression
de troupes. Par ailleurs l’emploi du phosphore blanc est
réglementé par le protocole III de la Convention sur les armes
classiques de 1980, entré en vigueur en 1983 «Sur l'interdiction
ou la limitation des armes incendiaires», auquel Israël n'a pas
souscrit.
Ce protocole interdit l’utilisation des armes incendiaires
contre des civils ou contre des cibles militaires situées à
l’intérieur de concentrations civiles et le considère comme un
crime de guerre.
Dans ce même cadre d’idées, un expert de l'ONU avait réclamé,
lundi 23 mars, une enquête sur l'offensive israélienne contre la
bande de Gaza en janvier, soulignant : «qu'il y avait des
raisons de conclure qu'elle constituait un crime de guerre de la
plus grande ampleur». Dans un rapport présenté au Conseil des
droits de l'Homme de l'ONU, le Rapporteur spécial des Nations
Unies sur la situation dans les Territoires palestiniens,
Richard Falk, a appelé à une «Enquête d'experts» pour déterminer
s'il était possible aux Israéliens de distinguer les cibles
militaires de la population civile. L’opération «Plomb durci»,
qui a été lancée par Tsahal contre le Hamas dans la bande de
Gaza, a fait plus de 1.300 morts du côté palestinien et 13
Israéliens.
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Aujourd’hui le Maroc 2009
Publié le 30 mars 2009 avec l'aimable
autorisation de Aujourd'hui le Maroc
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